Dans le sport en général et plus particulièrement dans la course à pied, on retrouve un vocabulaire bien particulier et imagé.
A nous de bien l’interpréter comme on l’entend!
Petit tour d’horizon…
Dans un article précédent sur U-run, Rémi parlait de course » à la saucisse « . Que faut-il entendre par là? Une course avec une chipolata accrochée dans le dos, avec lâcher de dobermann… Non. Remarque pour battre des records, ce n’est pas une mauvaise idée! Alors quoi, le vainqueur se voit remettre une magnifique pièce du boucher du coin…? On y touche presque! En effet, le vainqueur de « petites épreuves » connaît le lot du panier garni offert en récompense. Ce panier est souvent rempli de charcuterie, peu adaptée à une nourriture idéale du coureur mais associée à ce type d’épreuve de petite ampleur.
Sur les courses de haut niveau, on parle de « lièvre « . D’où nous vient ce terme? On pourrait croire que celui qui endosse le rôle de lièvre se fait courser par une meute d’athlètes enragés. C’est à peu près ça, à les voir on croirait qu’ils veulent le croquer! En plus, la patte de lièvre ou de lapin ça porte chance il paraît… Mais pas à celui dont on la prend! A éviter donc lors de la période de chasse. La réalité est assez proche, puisqu’on chasse le chrono, et pour y parvenir le coureur appelé « lièvre » est embauché pour calquer son effort sur les bases du chrono ou du record en question. Si au bout de l’effort le vainqueur atteint son but., le lièvre aura la vie sauve… Euh non! Mais il sera bien récompensé!
Dans le langage de l’effort, vous avez déjà entendu quelqu’un dire, éreinté: » je me suis pris une feuille! « . Que faut-il entendre par là? A l’intonation, vous comprenez qu’il s’est passé quelque chose… Prendre une feuille? Que s’est-il passé, cette personne s’est-elle méchamment cassé la figure avec la chute des feuilles en automne? Trop facile j’en conviens. Ce serait-elle retrouvée dépourvue au moment d’une grosse commission provoquée par l’effort…? La feuille aurait alors été d’un grand secours! Mmmm… trop trash! Non, se prendre une feuille, c’est avoir un coup de moins bien, un coup de fatigue, une hypoglycémie sûrement, bref, une baisse de régime…qui nous fragilise, tel une feuille. Et un régime à manger des feuilles, ça fait pas vraiment avancer!
Une autre expression dans ce domaine, à l’avantage de celui qui agit: « poser une mine « . Non pas que celui-ci fût l’auteur d’une attaque terroriste! Ce serait trop grave… Mais quelques fois, cette stratégie qui consiste à produire une grosse accélération pour lâcher un adversaire n’est pas toujours idéalement placée, et l’auteur n’arrive pas à son but… Au final, c’est lui qui prend une « explosion »! Il se retrouve alors » à la rue » (pas dans le coup) et fini » lessivé » (fatigué).
Comme vous pouvez le constater, si on s’attarde un peu sur le vocabulaire employé, on parle, sans s’en rendre compte avec un style très imagé. Et quand il n’est pas à proprement parlé à double sens, il ressemble à un vocabulaire médical, avec des abréviations. Gainage, foncier, seuil aérobie, fartleck, VMA, PPG etc… Si vous regardez certains plans d’entraînement, on dirait des ordonnances. » Alors cette semaine, comme vous semblez fatigué, vous prendrez uniquement 2 sorties en endurance fondamentale. Surtout, pas plus de 65% de votre VMA, voir 70% mais uniquement sur de courtes durées. Pensez-y, le repos, c’est essentiel! « . Merci doc, euh, coach!
Tiens, rebondissons sur le dernier mot! Avez-vous remarqué ça aussi, que notre vocabulaire s’anglicise? Coach, jogging, fartlek, running, interval-training, footing, run, stretching, trail running, j’me gare au parking (oups…). Sans blague, heureusement que l’anglais est plutôt « facile ». Voyez, il rentre dans le langage « courant » (ah ah!) très facilement. On n’a même pas besoin de chercher la traduction, on sait de quoi il s’agit. Bon, pour parler séances avec l’entraîneur et les copains, ça suffit. Pour taper la discute avec Mo Farah ou Jonathan Wyatt…non! Il faut être réaliste.
Alors, veuillez excuser le vocabulaire de l’auteur aujourd’hui 😉
Mathieu BERTOS