On se souvient bien des années précédentes, pour ma part je n’en ai loupé aucune pour le moment…
Chaque année, la météo vient nous embêter, mais bon en même temps c’est le côté risqué de planifier des courses au mois de janvier ! Entre le froid glacial, la pluie hivernale, et la neige en pagaille, autant dire que les conditions étaient assez loin d’être optimales ce 20 janvier 2013 pour ce 3ème anniversaire du Trail du Pastel.
Retour sur une matinée finalement colorée, qui a viré du blanc au Pastel….
Rien ne pouvait nous laisser penser qu’on se réveillerait dimanche sous un manteau neigeux…Une ville rose bien pluvieuse samedi soir à notre arrivée, mais des températures plutôt douces et agréables. On nous l’avait annoncé, le terrain sera très très gras, un genre de « Pastel 2012 bis » avec des glissades à volonté. Presque 1000 inscrits au total, sur l’un des 2 parcours de 16 ou de 26km, quelques têtes d’affiche qui promettaient une course rapide et certainement des « coudes à coudes » pour un chouette spectacle.
Jour J, le réveil sonne à 5h45 chez nous. Premier réflexe du matin (non habituel mais un genre d’intuition féminine peut être), jeter un œil par la fenêtre. Surprise !!! J’me tourne vers Manu: « noooooon, tu vas pas m’croire ! » Réponse spontanée: « ahah, très drôle, arrête j’te crois pas ». Et pourtant…Dehors, ça tombe à gros flocons, parterre c’est déjà tout blanc, et puis en plus de ça, y’a du vent, limite tempête de neige (presque sans exagérer). on a envie de rigoler et en même temps ça ne nous fait pas trop marrer, parce qu’on se demande si la course ne va pas être annulée.
Départ confirmé par l’organisateur, ok, maintenant il faut se préparer et du coup se motiver parce que la matinée s’annonce…glacée ! 3 couches en haut, collant en bas, buff sur la tête, gants, bref, du sur-équipement pas forcément très plaisant mais qui va permettre de limiter les dégâts. gros questionnement sur les chaussures à enfiler pour accrocher au mieux. j’opte pour les Fuji trail Attack et en avant guingamp!
Conduite prudente pour arriver jusqu’à Balma et au village de départ. Christian Reina au micro pour réchauffer les foules, la tribu orange en plein boulot pour les dernières mises en place, et les coureurs qui se regardent tous un peu paniqués, « dans quelle galère on est en train de s’embarquer… ». Décision prise, la course de 26km est annulée, trop risqué. On rassemble tous les coureurs sur un même parcours pour faciliter l’organisation et renforcer la sécurité, 18km pour tout le monde avec un départ commun à 9h30. A peine quelques foulées effectuées que j’ai déjà les pieds trempés et les mains glacées, ça promet. Les appuis fragiles, je pense à ma cheville bien fragilisée par cette grosse entorse en septembre dernier, j’ai intérêt à jouer la prudence et à faire attention à là où je vais mettre mes pieds !
Hâte de partir maintenant, il n’y a que courir pour nous réchauffer finalement… Et pourtant, malgré le départ donné et la course déjà bien lancée, je ne sentais plus mes extrémités. Il aura bien fallu 4 kilomètres pour que je retrouve mes mains et mes pieds ! Dès le début du parcours, on entre dans le vif du sujet. Après 600m de route (enfin de neige, parce que la route, on ne la voyait pas trop), on entre dans le bois. Premier virage, premières glissades, ça, c’est fait ! je ne prendrais aucun risque ce matin, donc tant pis, je ralentis et je reste concentrée sur mes appuis. S’en suit un vrai parcours du combattant digne d’un bon Kôh Lanta. Branches à éviter, des passages avec les pieds dans l’eau jusqu’au genou (glacé l’eau, juste pour préciser…donc les pieds toujours sans vie), de la boue, de la neige, une alternance de terrains mous, glacés, enneigés, glissants, bref le top 10 du compliqué !
A plus de 30′ de course, alors que je ne regarde que mes pieds, suivant bêtement devant (à la queuleuleu dans les monotraces), on constate une erreur de parcours. En effet, le tracé a changé, les pas ne sont plus marqués. Demi-tour, on s’est trompé ! Un embranchement raté, pas de panique, avec tout ça, on n’est pas à 5 minutes près. Je retrouve Mylène (sponsorisée I-Run aussi) du coup, comme moi, elle est glacée (le récit de Mylène sur u-run aussi). Un p’ti coucou pour se motiver et on rebrousse chemin pour se remettre sur le parcours et continuer. A chaque pas dans l’eau, mes pieds transformés en glaçon, et on entend dans le peloton « j’ai l’impression de sentir les os de mes pieds » ! Tout le monde dans le même bateau, il faut donc positiver. Les signaleurs courageux sont fidèles au poste sur le côté, au top niveau avec le sourire pour nous encourager. A priori je suis 2ème femme, mais je dois l’avouer, le classement, c’était le dernier de mes soucis…
1h30 de course, je reconnais ces chemins, ça sent bientôt la fin. Les kilomètres se sont plutôt bien enchaînés finalement. Les 26km étaient dans la tête (et dans les jambes), un peu déçue d’en rester là, mais je suis quand même pressée de mettre les pieds au sec …Le coureur derrière moi vient d’enchaîner 3 gamelles d’affilée, il n’a pas de chance, on est en train d’en terminer. Passage de la ligne en 1h42, je me classe donc 2ème derrière l’imbattable kenyane, Esther Muriithi. Manu m’attendait impatiemment, il claque des dents, on se regarde et se comprend, quelque soit le résultat, content d’en finir sur nos deux jambes, vivants ! 😉
Sylvaine CUSSOT