La douleur est une sensation connue par tous. De la petite ampoule, au point de coté en passant par les crampes, ou même la sciatique et autres maux plus ou moins importants.
La sensation de la douleur est très subjective d’un coureur à l’autre et impliquant pour certains et selon le degré de celle-ci une souffrance mentale.
Qui du corps ou de l’esprit trouble l’autre ?
La douleur est une « alarme » qui permet d’alerter notre corps de la présence de quelque chose d’inhabituel, une agression extérieure, un mauvais fonctionnement ou une blessure.
D’après le Dr Gérard GUILLAUME (Rhumatologue, médecine et traumatologie du sport, médecin de l’équipe cycliste professionnelle de la Française des jeux depuis1999 et ancien médecin de l’équipe de France de cyclisme sur piste et de l’équipe de France Juniors), « La douleur fait partie du sport mais il y a une différence entre les courbatures qui accompagnent une reprise d’activité et la douleur qui annonce une blessure. La douleur est un avertissement qu’il faut savoir écouter pour mettre au repos l’organisme afin de reconsidérer ses charges de travail, tant du point de vue du volume que de l’intensité. En un mot, il faut respecter les plages de récupération. Dans la pratique sportive, si la douleur peut être liée à la présence d’une blessure ou l’annoncer, c’est aussi un excellent indicateur de la charge de travail optimale favorable à l’amélioration de la condition physique. »
Les capteurs de notre système nerveux sont très nombreux dans l’épiderme. Ils sont beaucoup plus rares au niveau des organes profonds, c’est pourquoi lorsqu’ils sont atteints la douleur est beaucoup difficile à localiser. En deux mots, on localisera plus facilement une ampoule qu’une déchirure profonde
L’endorphine un excellent antalgique
Les endorphines, la sérotonine, la dopamine et l’adrénaline sont d’excellents anti douleurs que produit notre organisme pendant l’effort! Elles apaisent les douleurs et diffusent une sensation de bien-être. Plus l’effort est intense, plus ces hormones sont délivrées en quantité importante, jusqu’à parfois nous rendre accro. « L’activité physique intense, la compétition et l’excitation qui l’accompagne exercent un effet analgésique qui permet à un joueur blessé en cours de partie, de tenir un match sans ressentir de douteur, alors que l’examen montrera qu’il était victime d’une fracture des le début de la partie.
Avec l’entrainement, le sportif apprend à repousser ses limites. En endurance, il va chercher à atteindre ce seuil de sécrétion d’endorphines qui lui fait atteindre un état quasi second. Cette recherche confine à une addiction et à un véritable état de manque en cas d’interruption d’activité. Cette capacité à reculer les limites n’est pas toujours sans inconvénient. La douleur est un mécanisme physiopathologique essentiel de défense et ne pas en tenir compte comporte le danger d’aggraver une lésion encore bénigne ou de retarder inutilement un processus de guérison.
Mais vouloir définir un seuil de la douleur est assez illusoire: le seuil est différent pour chaque individu, qui doit apprendre à se connaitre. Il faut toujours se méfier de ceux qui se définissent comme résistants au mal. Le sport est une école de courage, de volonté, de souffrance. Il est difficile d’imaginer terminer un marathon sans passer par des moments extrêmement pénibles, au cours desquels le coureur va au-delà de lui-même, ou sa volonté est plus forte que son corps qui lui crie d’arrêter. C’est entre autre le fameux mur des 30 km qu’il faut franchir. »
Évaluer la douleur pendant sa course
Sa localisation ? Quelle est cette douleur ? D’où vient vient-elle ? Depuis quand ? Son intensité ? De manière générale il n’est pas très sérieux de prendre un départ de course en étant blessé ou mal guéri d’une blessure, mais ça vous le savez déjà ! En revanche lorsqu’une douleur survient pendant une épreuve il faut être capable d’évaluer rapidement et avec prudence l’importance de celle afin de pouvoir déterminer ou non s’il faut continuer. N’oubliez pas que sur chaque événement il y a une équipe de secours ou une équipe médicale que vous pouvez consulter et qui sera sûrement de bon conseil.
Ne vous auto médicamentez pas car certains traitements pourraient aggraver votre cas ou engendrer d’autres problèmes. «Il n’est jamais indiqué de prendre un antalgique ou un anti-inflammatoire avant une compétition: l’un comme l’autre sont des masquants de la douleur, qui font reculer les limites de l’individu. C’est la meilleure façon de soumettre son organisme et ses tissus à des stress qui vont faire le lit de la blessure ou du surentrainement. »
La douleur quotidien du sportif ?
« Le sport est une école de souffrance. La douleur est la compagne du sportif. Au-delà d’un certain niveau, il n’y a pas d’activité physique sans douleur. Elle est souvent jugée comme nécessaire, sans laquelle un entrainement ne serait pas efficace. Cette familiarité avec la douleur peut se révéler un piège et retarder un diagnostic. C’est moins une façon particulière d’exprimer la douleur que de composer avec elle qui caractérise Le sportif. »
Prenez soin de vous !
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Emeline