Depuis mon retour de New York, la tête était un peu ailleurs, déçu de tout cet investissement sur une année, pour moi la « fête » était gâchée. J’avais su pourtant rebondir malgré les différents changements sportifs et extra sportifs passés !
Sans trop de repères et l’accord de mon entraineur Fabrice BELOT, je me fixais des objectifs pour combler un manque de compétitions. Un semi, et une corrida plus tard, je me présente en cette veille de nouvelle année à la Corrida de Houilles.
Marqué d’un tout autre état d’esprit puisque j’ai décidé récemment de prendre une licence FFA et de rejoindre le club de plusieurs de mes contacts de course à pied ou même de « cœur » comme le célèbre Monsieur Dominique Chauvelier (personne m’ayant fait oublier le vélo et aimer la course à pied depuis un stage commun quelques années plus tôt en Grèce…).
Pour en revenir à la Corrida, le fait d’être tout récemment licencié FFA, m’y ouvre les portes. Je sais que je n’ai pas les jambes ni le souffle de début d’année, mais la motivation de bien faire y est. La pression pour moi est de pouvoir représenter du mieux que possible mes nouvelles couleurs, sans oublier qu’autour de moi, il y a un niveau tout simplement de dingue ! Cette course, c’est 41 ans … réunissant une fois de plus un plateau de qualité et sur ce parcours urbain de 10 km comportant 3 boucles et impliquant de fréquentes relances.
Dès que j’arrive sur place, l’ambiance est déjà bien présente, la première compétition du jour est d’ailleurs très bien représentée tant par les compétiteurs que le public. Je retrouve ensuite l’équipe pour faire un échauffement groupé. Là cela se passe de commentaires, je regarde émerveillé le groupe dont je fais partie. Une joie d’être là, j’échange quelques mots avec Dominique qui me demande alors « en quel chrono tu tournes ? » Moi 35’ enfin j’espère… il me répond « bon c’est bien on va pouvoir faire la course ensemble mais fait attention au départ cela se bouscule un peu… » (je ne prendrai note de cette remarque qu’une fois devant la ligne).
Incomparable cette situation par rapport à l’époque du vélo. Plus de dix ans après, de pouvoir goûter à cela ! Non pas que cela me manquait mais presque ! La photo de groupe prise, échauffement fait, je retourne une dernière fois à la voiture avant d’aller me placer sur la ligne de départ. Gros problème d’embouteillage, là je me dis c’est pas gagné ! J’arrive à ruser et me retrouve heureusement tout juste derrière ce qui se fait de mieux en course à pied, impossible de vous dire exactement les noms (féminins ou masculins) mais un peu tout de même gêné d’être là. Le coup de feu retenti et c’est parti enfin presque, un coup à droite, un coup à gauche sur ce dernier côté je me fixe, peur de prendre un mauvais coup, ou une gamelle. Habitué à cela lors d’arrivées groupées en vélo ou à l’époque on disait que cela « frottait » : là ce fut dès le départ !
Pareil pour les premiers virages, ou même ligne droite. J’essaye de revenir sur « Chauchau » mais en vain… Je surveille ma Garmin qui me montre un rythme de 3’30 au kilo mais cela ne suffira pas, trop irrégulier et le parcours que je découvre ne favorise pas à me caler sur mon rythme. Incomparable à la Corrida d’Issy-Les-Moulineaux deux semaines plus tôt, car après le « mur » il y avait une descente. Là, rien de tout cela, 3 boucles, un peu de vent sur certaines parties du parcours, pas mal de relances… le mental doit tenir, et pourtant moi qui aime la distance, je n’y arrive pas. La vitesse n’est vraiment pas mon fort. Je me fais rattraper plus que je ne double, mais mon esprit est bien ailleurs. Je n’aurais pas dû abuser du chocolat de Noël ou même de mon anniversaire un jour plus tôt… mais quand bien même, il ne faut pas oublier non plus que je ne suis qu’un simple amateur passionné et mordu de kilomètres. Le seul ennemi n’est pas réellement le chrono mais tout simplement le surpassement de soi!
Je conclue cette première expérience de licencié sur un chrono « non » satisfaisant pour moi mais de logique…un temps de 36’39 loin des premiers ou des premières mais comme je le dis sur mon profil Facebook quelle expérience ! Mais l’important n’était pas là, vraiment ! Déjà la tête à 2013 où m’attend d’autres beaux objectifs, devenir papa avant de courir le marathon de Paris pour l’association que je devais représenter pour NY (Mécénat Chirurgie Cardiaque) et bien d’autres objectifs je l’espère !
Remerciements à toute l’équipe de FreeRun 72, mon entraineur Fabrice, aux supporters et aux gens qui permettent que tout cela ne se perde. Pour moi c’est ça le sport !
Romain Pizzanelli