On dit que le français n’est jamais content et qu’il râle tout le temps. Moi je dis qu’il a juste besoin d’extérioriser tous les trucs qui ont tendance à l’énerver.
Bon ok, il pourrait positiver et parfois un peu moins ronchonner, mais il a du caractère et faut croire qu’il a besoin de l’affirmer. Et puis au final, ça nous fait bien marrer et ça nous donne des sujets autour desquels on peut polémiquer…
Et si on s’intéressait à ce sujet dans le domaine de la course à pied ??
Parce que le coureur est certes travailleur, volontaire et courageux, mais apparemment il en trouve des raisons de râler ou d’être agacé… Prenons le cas pratique du runner en compétition.
Ça commence dès l’inscription…
C’est un compétiteur, il aime prendre des dossards mais il trouve toujours que c’est trop cher ! Payer pour se faire souffrir, c’est quand même du pur délire…Et puis faut voir le tee shirt qu’on nous offre à l’inscription. Y’a jamais les bonnes tailles et la matière est pourrie, c’est du coton.
Le site Web de la course est super mal fait, on cherche pendant des heures pour trouver une info et pire encore parfois, on ne la trouve pas. Quand on essaye de les appeler c’est toujours occupé. Y’a bien une adresse mail pour les contacter mais le temps d’avoir une réponse la course sera déjà terminée. L’heure du départ est soit trop tôt, soit trop tard, et ce jour là comme par hasard il va faire soit trop chaud, soit trop froid ! Bref, on y va, mais on l’sent pas…
Ça continue au moment du départ…
Problème récurrent de chaque coureur normalement constitué, aller au p’ti coin avant le départ. On a beau y aller à la maison avant de décoller, 30’ avant le départ (10’ pour les moins chanceux), on a toujours besoin d’y retourner. C’est comme ça, on est stressé !
D’abord, c’est toujours la galère pour les trouver (à croire qu’exprès on nous les aurait cachés), ensuite il faut s’armer de patience quand on a réussi à s’en approcher, parce qu’apparemment on n’est pas les seuls à vouloir y passer… Y’a la queue pour changer ! Bon c’est pénible mais on attend, pas moyen de faire autrement. Et enfin quand c’est notre tour d’y aller, on est content, on va pouvoir se soulager, mais quand même, on ne pourra pas s’empêcher de penser (voir même, haut et fort de s’insurger) : « c’est vraiment sale et en plus de ça, y’a plus de papier ! »
Quand il est l’heure d’aller se placer devant la ligne de départ, c’est bien connu, le coureur n’est jamais prêt. Les lacets mal serrés, la queue de cheval mal ajustée, le dossard trop grand qui va obligatoirement le gêner (il n’a mis que 3 épingles, ce n’est pas assez ! le dossard n’arrête pas de gigoter…mais la 4ème il l’a égaré)…Bref, du coup il se retrouve dans les derniers à se placer et même en jouant des coudes il n’arrive pas à s’avancer plus près. « Ils auraient pu faire un départ plus grand, on est tout serré et avec tous ces participants, on est déjà tout collant et tout transpirant alors qu’on n’est même pas parti…. On risque de griller de l’influx dès le début ! Cerise sur le gâteau, on devait partir à 9h30 et il est 9h35 passé… ». C’est malin, il était préparé pour être au top à l’heure prévue…C’est contre perf assurée là.
Et ça se poursuit pendant la course…
Bon avec tout ça, il est parti dans les derniers, et il perd du temps (et de l’influx !) à zigzaguer pour remonter. Ouais bah s’il faut se fatiguer dès le départ, ce n’est pas gagné ! Et y’en a toujours un ou 2 qui vont l’empêche de passer, voir même carrément lui faire un croche pied ! Avant le départ, il a pourtant bien insisté sur le laçage des baskets mais manque de bol, ils sont déjà en train de se défaire…et faut l’avouer, y’a rien de plus pénible que de devoir s’arrêter pour refaire ses lacets ! Sans parler de l’élastique à cheveux qui s’est cassé ou du porte-bidon qui n’arrête pas de se desserrer…
Bon après, y’a aussi certains comportements de coureurs qui ont tendance à l’irriter, ou voir qui le stressent complètement. En tête, Le coureur qui parle tout de temps. Bon bien entendu il ne le connaît pas, et ne le reverra sûrement pas, mais il lui raconte sa vie et lui pose des tas de questions (auxquelles il n’a pas du tout envie de répondre) aussi. Suit de près, celui qui va moins vite que lui, qu’il essaye de dépasser mais qui ne supporte pas de se faire doubler. Du coup, il va accélérer pour ne pas se faire passer, ou il va sprinter pour redoubler si jamais l’autre a réussi à passer. Bref, dans tous les cas il change constamment d’allure et c’est super énervant. Sans parler des fois où il se retrouve sur un chemin étroit et qu’il doit quasiment se mettre dans le fossé pour doubler parce que l’autre devant, il ne veut pas se bouger !
Faut dire aussi, quand il est fatigué, il lui en faut peu pour l’agacer. Même les spectateurs sur le côté, il arrive parfois à les détester ! Ils sont venus pour l’encourager, ils sont levés et tout, mais il a bien quelque chose aussi à leur reprocher…Un truc vraiment qui a le don de l’énerver, c’est le gars qui se met pas très loin de l’arrivée et qui croit bien faire en exagérant : « allez bravo, plus que 500m et c’est l’arrivée ! » Il est gentil lui mais il reste encore 2km et c’est loin d’être fini ! Dans le même registre, on trouve aussi celui qui crie « allez allez, plus vite !! » Comme s’il ne savait pas qu’il était déjà à fond quoi… ! Il n’a qu’à mettre des baskets et venir à place aussi.
Et même quand ça se termine, ce n’est pas terminé…!
Il est fatigué, il lui tarde d’arriver. La course est sensée faire 32km et son GPS lui annonce déjà 33… On lui aurait menti ?! D’ailleurs on annonçait 1200D+ et sur sa montre il constate 1250… Merci bien et après il va se faire chambrer par ses copains qui le voyaient finir beaucoup plus rapidement. Oui mais là forcement… Après le passage des barrières, il s’avance vers le ravitaillement, il se réjouit de pouvoir siroter son verre de coca tranquillement. Manque de bol, y’a plus rien, trop de coureurs sont passés avant lui malheureusement…D’ailleurs les organisateurs sont déjà en train de commencer à plier… il est dégouté, lui aussi il aurait aimé une arrivée comme les premiers. Il est finisher après tout, et lui c’était ce qu’il était venu chercher.
Sylvaine CUSSOT
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