Comme on l’avait annoncé, les inscriptions ont rapidement été bouclées, dès le mois d’octobre, le nombre maximal de dossard avait déjà été atteint…
800 coureurs attendus ce dimanche matin 9 décembre à Saint-Cômes-et-Maruéjols dans la région du Gard pour prendre le départ d’un des 2 parcours proposés, 17 ou 35km.
Reçus aux petits oignons par les organisateurs, le NTA (Nîmes Trail Attitude), les 800 participants dont je faisais partie ont pu passer quelques heures de pur bonheur à se faire quand même quelques frayeurs…Retour sur le 35km, vécu de l’intérieur.
Une chaude ambiance malgré la fraîcheur hivernale.
Ciel bien dégagé au saut du lit, malgré la fraicheur de l’hiver qui s’est déjà bien installé depuis quelques jours, la matinée s’annonçait belle et ensoleillée ! Un gros plus pour les organisateurs mais aussi pour les coureurs: il n’aurait pas fallu rendre le parcours encore plus compliqué qu’il ne l’était…
Dès 9h, la salle chauffée de l’accueil et remise des dossards est remplie de coureurs, de bonne humeur et de convivialité. On récupère son enveloppe, sa puce, son tee shirt, sans oublier sa bouteille de vin qu’on appréciera en rentrant ce soir à la maison ! l’équipe organisatrice est déjà au taquet, au service des trailers et des supporters. Le speaker semble lui aussi bien réveillé, il commence à faire monter la pression pour motiver les troupes, c’est ça qui est bon !! On aimerait bien rester là à papoter au chaud mais l’heure avance, il est 9h30 et ça serait bien d’aller faire quelques foulées pour chauffer un peu la machine avant de décoller…Dans 30′ c’est parti et il faut aussi passer à la voiture pour se préparer. Tenue de combat ce matin, pas question de faire les 35km avec le froid sur soi. Manche longue technique ODLO sous un tee shirt épais hyper technique aussi ASICS. Un collant et des « BOOSTER » aux jambes, des gants (pensez à protéger les extrémités !), buff sur la tête et buff autour du cou… On pouvait y aller, j’étais équipée et prête à en découdre !
10h approche, les coureurs continuent à galoper dans tous les sens prêts du départ. Un petit coucou à Jérémy d’Okidosport, fidèle au poste devant son stand rempli de bonnes choses saines à boire et à manger. Et oui, la diététique des sportifs c’est son métier ! Emmitouflé dans son gros blouson mais toujours avec le sourire, ça fait bien plaisir. Nicolas Martin annoncé parmi les favoris est bien là, on croise également Geoffroy SARRAN (second l’an passé), Alex MUNOZ (3e), Emmanuel RIPOCHE (vainqueur de l’Ultra des Templiers), Julien et Nicolas NAVARRO (Team New Balance), Stéphane JOUVANCE (team New Balance)… et Jack, caméra à la main pour faire un chouette reportage sur son site URW. Grosse ambiance au départ, les coureurs ont les 2 bras levés pour la photo de famille et le coup de feu est donné. Ça y’est, les chevaux sont lâchés !
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Un parcours très exigeant… La moindre déconcentration et c’est la chute assurée ! Mais il en faudra plus à Nicolas Martin pour l’embêter.
Départ ultra rapide pour la tête de course. En même temps, je crois que ce premier kilomètre était le premier et le dernier plat et roulant du parcours finalement. Stratégique donc de ne pas s’endormir au départ pour bien se placer avant l’entrée sur les monotraces, où il devient ensuite compliqué de doubler… »C’est parti vite dès le départ. On s’est retrouvé un groupe de 4 coureurs devant: Geoffroy (Sarran), Julien (Navarro), Alex (Munoz) et moi. Alex a lâché à un moment donné, mais on a continué tous les 3 ensemble jusqu’au 20ème kilomètre environ », Raconte Nicolas Martin le vainqueur de l’épreuve. C’est Julien qui craque ensuite et laisse ainsi Geoffroy et Nicolas creuser l’écart. « Un très beau parcours mais usant avec tous ces virages, ces monotraces, toutes ces relances…Finalement avec tout ça, c’était difficile d’aller très vite et on était plutôt sur des allures des trails longs. J’étais légèrement devant quand j’ai entendu Geoffroy chuter. A partir de là j’ai gardé la tête et mené jusqu’à l’arrivée« , continue de raconter Nicolas. Et quand je lui demande s’il a réussi à échapper à la gamelle, il me répond : « Moi aussi je suis tombé mais en montée et j’ai réussi à me rattraper sur les mains. Jack a filmé la chute en live, ça fera un bon morceau pour faire un bêtisier ». Nicolas Martin remporte donc la course en 2h28’53 devant Geoffroy Sarran (2h31’24). La 3ème place sera pour Julien Navarro qui passe la ligne en 2h32’26.
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J’ai eu la chance de vivre moi aussi cette belle course de l’intérieur. Reprise au retour d’une entorse avec l’hivernatrail, je vous l’accorde, c’était un peu osé. Et puis 35km en trail, c’est encore assez nouveau pour moi qui suis plus sur des distances type 20-30 km maxi. Mais l’objectif était clair, prudence, plaisir et retrouver des bonnes sensations après ces quelques mois de galère. Et puis, escortée par Manu, j’étais en sécurité ! Et finalement, bonne surprise dès les premiers kilomètres, la forme était là ! Des jambes qui avançaient, une grosse motivation. Une seule chose en tête du coup: faire attention où je mettais les pieds… Et avec ce parcours, ce n’était pas gagné ! jusqu’au 15ème tout roule. Déjà 2 gels avalés, des jambes qui continuent d’avancer. Impossible de s’ennuyer , mais l’inconvénient c’est qu’il faut toujours rester hyper concentré. Des zigzags, des branches à éviter, des virages super serrés, à gauche puis à droite, montées, descentes, des gros rochers à enjamber…
Rares sont les endroits où l’on courir à 2. L’un derrière l’autre, à la queue leu-leu !! Et à un moment donné, ça n’a pas loupé, juste devant moi, un coureur s’étale ! On lui demande si ça va, a priori il repart, c’est bon signe. J’apprends par la suite qu’il s’appelle Bruno. Il nous raconte sa chute : « Première heure de course, la concentration est là, les jambes aussi, mais même détendu il faut rester attentif… une petite racine et hop me voilà auteur d’une belle roulade et d’une chute sans gravité heureusement. Ceci dit, relevé par Manu Gault cela valait le coup qui, passant là par hasard accompagnant Sylvaine, qui quelques mètres plus loin fut une roulade quelque peu identique à la mienne. » Lien ou pas, 30 secondes après, en effet, paf, c’est mon tour ! Sur le côté droit et c’est les genoux qui trinquent ! Un bon moment à terre, Manu me relève, j’ai mal mais il arrive à me convaincre de repartir tranquille… » peut être qu’une fois chaud, la douleur passera » ok, allons y, on serre les dents et on verra ! Je crains quelques chose de plus grave mais après 3-4′ je ne sens plus trop. On m’annonce 3ème femme. La première (Jennifer Lemoine) annoncée 4′ devant et la seconde (Nathalie Henriques) « elle n’est pas loin, moins de 2′, et elle est dans le dur » me dit-on. La tête n’est pas si loin mais peut être que derrière ça remonte aussi, il faut y penser !
Bref, je fais ma course sans y penser, la seule chose qui m’obsédait, c’était surtout de ne pas me blesser ! Bon ok, j’avais bien envie de la garder cette place sur le podium aussi… D’ailleurs à mi course, j’apprends qu’elle n’est qu’à une minute derrière. Un coureur me lance: « fais gaffe, ça remonte derrière, et c’est Maud (Respaud) ! » Je ne sais pas qui est cette Maud mais je n’ai pas l’intention de me laisser faire. toujours concentrée, mon chouchou à mes côtés pour me booster, j’ai relancé jusqu’à l’arrivée et ça l’a fait ! Une 3ème place en 3h18, 2 genoux amochés, une belle ampoule sous le pied gauche et un ongle en moins sur le droit mais une cheville qui va bien et une entorse cette fois, bien oubliée…Chez les féminines c’est Jennifer Lemoine qui remporte donc la course en 3h10’34. Arrive devant moi Nathalie Henriques en 3h14’01.
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En voyant les coureurs passer la ligne d’arrivée, j’ai bien constaté que Bruno et moi n’étions pas les seuls à avoir fait des vols planés. Certains arrivaient en boitillant, d’autres avec le visage en sang. Denis Clerc explique après la course : « J’ai eu aussi un petit pépin car je me suis tordu la cheville gauche au 14ème km. Je rattrapais un gars et je n’ai pas vu une pierre dans un monotrace. J’étais en fait déconcentré, j’étais en train de penser à ma fille en train de jouer un match de tennis à Valence. Et crac ! J’ai failli abandonner puis après 2-3 minutes d’arrêt, la douleur est passée mais jusqu’à la fin, j’ai marché sur des … oeufs. » Pas de coureurs emmenés à l’hôpital heureusement, mais beaucoup de chutes qui pouvaient bien la technicité du parcours et les exigences qui en découlent. C’est d’ailleurs aussi ce qui fait son originalité et sa particularité et qui fait que chaque année, on y revient !
Rien à dire en tout cas côté organisation, une équipe vraiment dévouée à ses coureurs. Quand on y vient une fois, on y revient forcément une seconde ! Soyez vigilants pour l’édition 2013, les dossards sont chers et précieux, notez la date dans votre agenda !
Sylvaine CUSSOT