Habituellement l’une en orange et l’autre en jaune, mais le WE prochain elles porteront les mêmes couleurs lors du championnat d’Europe de cross country à Budapest, celles de la France: bleu-blanc-rouge !!
Séverine Hamel et Sophie Duarte, deux personnalités bien différentes, beaucoup de choses les opposent, mais elles gardent tout de même un point commun, celui d’être des athlètes d’exception.
Sophie Duarte à 31 ans, Séverine Hamel 34. La première vit sur Toulouse, elle est licenciée au CA Balma et employée par le ministère de la Défense. Elle a débuté l’athlétisme tardivement et court avec le statut de sportive professionnelle depuis 2007. La seconde est professeur des écoles, habite au Mans, court sous les couleurs jaune et noir de Free Run 72. Elle pratique ce sport depuis son plus jeune âge, encouragée par son papa qui faisait lui aussi partie d’un club d’athlétisme: « J’ai commencé l’athlé à 12 ans après avoir fait 2ème au cross du collège« . Et depuis, les cross, Séverine ne les a pas quitté… Sophie y a fait ses débuts aussi et c’est justement une chose qu’elles ont en commun, cette passion du cross country : « Je me suis révélée en cross dès mes premières années d’athlétisme et je veux y consacrer une partie de l’hiver cette année aussi, avec des objectifs sur la piste et sur la route. » Confie Sophie.
En route pour Budapest…
C’est donc honorées par cette sélection qu’elles vont prendre le départ des championnats d’Europe de cross à Budapest sous les couleurs françaises le WE prochain. Pour Sophie, l’objectif principal reste les championnats de France de cross en mars prochain en vue d’une qualification pour les mondiaux qui n’ont lieu qu’une année sur 2. Elle explique : « je n’en faisais pas une priorité cette année, mais il faut savoir saisir les opportunités. Je suis meilleure que l’an passé et si l’occasion se présente de prendre une médaille je la saisirais. Je crois que pour beaucoup une sélection est une récompense pour un travail réalisé, mais ce n’est pas une finalité. On doit rechercher la meilleure place possible, l’occasion de faire briller La France contre les autres nations. »
Séverine, elle, parle par contre bien d’objectif réussi : « je fonctionne souvent par objectif automnale, et cette sélection au championnat d’Europe représente un objectif réussi après mon « échec » relatif sur semi. » Qualification qu’elle avait d’ailleurs également brillamment obtenu l’an passé . Cette année donc, elle ambitionnait bien un même scénario mais apparemment, la tâche était un peu plus compliquée : « Il y a un an c’était une belle surprise mais quand on a réussi une fois on est beaucoup plus confiant pour la suite. Je ne connaissais pas mon niveau de forme par rapport aux autres juste avant Allonnes mais je savais que je pouvais faire quelques chose de bien. J’ai cependant trouvé qu’il était plus difficile de se qualifier cette année que l’an passé. L’an passé il y avait 3 filles au dessus du lot et les 4,5 et 6ème de l’équipe ont fini proches les unes des autres aux sélections. Cette année il y avait 5 filles au dessus au cross de l’Acier et les 6,7 et 8ème très proches. Il a donc fallu vraiment s’arracher et prendre des risques pour y arriver. » Séverine garde cependant elle aussi en ligne de mire le mois de mars prochain en comptant bien pouvoir se préparer sérieusement pour tirer son épingle du jeu au France.
Un mental de guerrières…
Nos deux championnes sont de vraies guerrières et on sans aucun doute des gros potentiels, mais si elles en sont là aujourd’hui, c’est qu’elles ont travaillé pour …D’ailleurs Sophie a fini par en faire son métier. Coacher depuis peu par David Heath, elle s’entraîne 13 fois par semaine. Elle énumère : « des sorties longues de 22 km, des séances spécifiques cross, des cotes, de la technique,…et parfois des stages en altitude notamment à Font Romeu. » Mais elle essaye cependant d’aborder les choses sans contraintes : « même si j’ai des objectifs de très haut niveau, je conduis ma vie d’athlète de la manière la plus simple possible, pas de prise de tête inutile. Faire du haut niveau c’est savoir se couper mais aussi partager . C’est ce que j ai appris de mon expérience. »
Séverine fait du haut niveau, mais elle n’a pas le statut pro. Du coup, sa vie professionnelle et sa vie de famille la contraigne à 6 entraînements par semaine. L’avantage c’est que son coach, c’est sa moitié ! Je suis suivie de très près par mon entraineur Benoît Holzerny puisqu’il est mon compagnon dans la vie. Une semaine type va comporter 3 footings (tonique, cool ou long avec allure), une séance de ppg, une séance de vma, des côtes..du classique! Mon entraineur me pousse à la performance oui en me faisant confiance et en me disant très souvent que même si je courais moins vite, il m’aimerait quand même … »
Des athlètes soutenues et encouragées…
Elles ont un point commun côté sponsors puisqu’elles sont toutes les 2 équipées par ADIDAS. Partenariat qui dure depuis 2008 pour Sophie. Pour Séverine, léger changement justement à ce sujet : « J’ai couru quelques années sous les couleurs Adidas du magasin de François Barreau Athlé Running Tours Le mans mais je viens de signer un partenariat direct avec Adidas pour 2 ans. »
Sophie est employée par le Ministère de Défense, « j’ai la chance qu’il m’offre les meilleures conditions possibles pour atteindre des objectifs internationaux« . Elle bénéficie également du soutien de partenariats privés tels que BV Sport et GARMIN, mais les choses ne semblent pas encore bien décidées pour la suite : « je n’ai reçu à ce jour, des propositions intéressantes d’équipementiers et nutritionnels…il va falloir que je me décide . En tout cas ils vont pouvoir compter sur moi, je serais présente sur les événements majeurs français , pour les 4 ans à venir . »
Et toutes les deux sont encouragées et accompagnées par leur club respectif qui font le maximum pour faciliter leur pratique. Chez Free Run 72, ils suivent Séverine de près : « Je suis aussi très encouragée par mon club Free Run 72. plusieurs supporters vont d’ailleurs faire le déplacement jusqu’à Budapest. » Sophie prend plaisir à se « fondre » dans le groupe de demi-fond du Ca Balma pour quelques séances ou footings : « beaucoup du groupe ne savent pas que je fais du haut niveau. Ils n’attendent pas que je récupère des compétitions du week end…Les séances c’est la guerre mais aussi l’entraide entre des potes. »
RDV donc le WE prochain pour suivre la course en direct de Budapest !! Bonne chance les filles !
Retrouvez les palmarès et diverses informations sur nos deux championnes sur les sites de leur club: le portrait de Séverine HAMEL sur le site de Free run et celui de Sophie Duarte sur celui du CA BALMA.
Sylvaine CUSSOT
(Crédit photo : La Dépêche du Midi, Sophie Duarte et Arnaud Laviolette)
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