Vous l’avez sans doute remarqué, les courses à pied où seules les femmes participent fleurissent un peu partout sur l’hexagone. Le nombre d’épreuves mais surtout le succès de celles-ci est tout à fait remarquable.
Alors que certaines épreuves peinent à retrouver le succès d’antan, dû à un glorieux passé où le jogging et la compétition étaient en plein essor, les courses féminines atteignent pour pas mal d’entre elles des chiffres épatants.
Pour exemple ce week-end, un semi-marathon qui regroupait 750 coureurs pour sa 30è édition, alors qu’à 50km de là « La Féminine » (à Pau, 64) réunissait près de 1450 participantes!
Le caractère abordable de l’épreuve (environ 6km) y est pour beaucoup, mais quelles sont les autres raisons de ce succès grandissant?
Le plaisir de se retrouver entre elles, tout simplement. Un moment entre copines, dans une ambiance conviviale et festive où le but principal n’est pas la performance. Du coup, les femmes font le pas, alors qu’elles n’oseraient peut être pas en d’autres circonstances. « L’ambiance y est souvent géniale et décontractée grâce à elles les femmes osent davantage se lancer » souligne Cécile Bertin. Echauffement en musique avant la course, démonstration de « Zumba », on rigole, on se lâche… et après l’effort, le réconfort!
De plus pour une fois, ce sont les hommes qui sont sur le bord de la route, qui gardent les enfants, qui encouragent et soutiennent leurs compagnes. Le premier rôle est pour cette occasion du côté des filles! Et ça fait du bien, dans un monde quelque peu macho… bien qu’il le devienne moins désormais. Les mentalités évoluent. Parfois, difficilement! Certains pensent que c’est stigmatiser les différences homme/femme que créer des courses exclusivement féminines. Chacun d’entre vous pourra en faire son propre avis!
Beaucoup de femmes se lancent également par défi. » On a fait ce pari avec nos maris… d’habitude c’est nous qui les supportons au rugby. Quand on a lancé l’idée, ils se sont moqués de nous, car on n’avait jamais couru auparavant » confie Nathalie dans le journal La République des Pyrénées. Voilà de quoi épater leurs hommes, et surtout se dépasser pour ce défi. Le résultat: de la satisfaction, de la fierté, dans cette ambiance propice à la découverte, quel que soit son niveau!
Les organisateurs remarquent d’ailleurs que le public n’est pas forcément celui des autres courses sur route. Dans l’esprit, c’est plutôt le sport-santé ou le sport-loisir qui prime plutôt que la compétition à tout prix. Même si on ne veut pas délaisser l’accueil des sportives! Ces épreuves sont aussi bien tenues que les courses de masse (chronométrage par puces…).
Et puis, beaucoup de femmes aiment aussi se confronter! Cyrielle, une jeune coureuse de 20 ans qui a débuté sur route il y a un an environ nous confie: « C’est difficile de se comparer entre femmes dans le peloton, mélangées aux hommes. Quand on y pense, c’est même déprimant, car on sait qu’on ne pourra jamais faire mieux… Au moins là, on est toute au même niveau, on a aussi l’esprit de compétition! « . Et quand on lui demande si elle a déjà participé à ce type d’épreuve, elle nous répond : « Non, mais pour essayer, pourquoi pas! «
Enfin, il faut souligner que la plupart des ces épreuves soutiennent des causes, et c’est là encore une raison tout à fait louable et généreuse que de participer. Les épreuves qui soutiennent l’association Odysséa participent à la lutte contre le cancer du sein. L’épreuve parisienne, avec 25 000 participantes, est désormais la 2è en France en terme de chiffre d’affaire derrière le marathon de Paris! Elle a récolté plus de 350 000€ pour les instituts de lutte.
Ce type d’épreuve n’a sans doute pas fini de grandir!
Mathieu BERTOS