Enfin un retour à la compétition après plusieurs semaines de galère post entorse… Le 10 km d’Alès en guise de reprise, on ne pourra pas dire que j’ai coché la plus facile, mais le but n’était pas d’aller chercher le chrono !
Quelques mots sur cette matinée du 11 novembre dernier…
Presque 2 mois étaient passés après mon accident sur le trail « Courir pour les pommes« . Une cheville bien dégonflée, une reprise déjà bien amorcée avec quelques séances bien encaissées et surtout la grosse envie de revenir à la compétition, dossard accroché ! 😉 Pas question de prendre de risques, l’objectif était clair, se faire plaisir et renouer avec l’esprit « course » : une arche de départ, un coup de feu, un peu de pression, un speaker déchaîné, la foule sur le côté et une ligne d’arrivée à passer…sans douleur au pied !
Pour reprendre après une entorse, bien entendu, du plat. Une cheville qui doit rester bien dans l’axe, le moindre caillou peut être fatale avec ces trucs là. Un 10km, court, rapide, simple et efficace ! Dans tous les cas, c’est un très bon travail et une bonne séance qui sera faite… Alès, en général y’a du gros niveau, là bas, on ne risque pas de s’endormir ! Enfin bon de toute façon avec ce WE déménagement bien fatigant, on ne s’attend pas un chrono mirobolant, mais courir avec des « grands », c’est toujours motivant. On appelle samedi, on s’inscrit, et dimanche matin quand le réveil sonne, on crie puis on sourit, enfin le jour J !
Un parcours réputé roulant, 2 boucles. 1 pour le 5km qui part 15′ avant, et le double pour le 10. On longe le gardon, un léger faux plat montant, avec les demi-tour je ne le trouve pas spécialement roulant…D’ailleurs je me souviens l’an dernier, j’avais été super déçue à l’arrivée. Bref, de toute façon, pas d’objectif de chrono pour moi, donc rapide ou non, j’attends le coup de feu avec impatience ! Météo clémente, alors que ça crachouillait au saut du lit, on dirait que la grisaille matinale va laisser place à une belle journée ensoleillée, un bon point pour ceux qui sont venus pour perfer. Ni trop chaud, ni trop froid, un juste milieu idéal quoi !
Mi novembre et pourtant pas d’hésitation sur la tenue à enfiler : short/ manches courtes, chaussures légères, le moins de choses possible sur le dos ! Rassemblement général des coureurs vers le lieu du départ, on s’y rend tranquillement en petites foulées rapides, histoire de ne pas partir quand même à froid. On m’invite à m’installer dans le sas élites, wouahh trop bien, on va pouvoir partir tout devant ! Je suis fan de ces moments là, quelques minutes avant d’être lâchés, tous rassemblés, les attitudes de chacun plus ou moins relâchée…Il y a ceux que l’on sent complètement stressés, qui n’attendent que le coup d’envoi pour enfin s’élancer, et ceux qui en profitent pour papoter, à qui l’on pourrait presque tendre une tasse de thé tellement ils sont bien là, avec leurs copains Gégé et Dédé ! Ni stressée, ni trop installée, j’attendais patiemment que le starter nous autorise à lancer les premières foulées….
10h15, c’est l’heure. Devant, des vrais avions de chasse! Objectif, ne pas s’emballer en essayant de les imiter, il ne faut pas oublier que l’intérêt ce n’est pas d’arriver à l’agonie, la cheville gonflée, mais de s’amuser, profiter et faire une bonne séance de qualité. OK, mais quand on part devant, on se laisse vite emporter par cet élan de compétitivité…Donc finalement, un départ rapide quasi obligé, mais bien gainé. Au pire, je décélère au second tour …J’me pose pas trop de questions en fait. 1er kilo, j’entends les bip bip des montres chrono, je jette un coup d’œil à la mienne, sur le cadran : 00 :00. Bon ben voilà comme ça c’est clair, une course aux sensations, j’ai complètement oublié de déclencher. Je tends quand même l’oreille à côté, 3’50…effet départ, mais ça va se tasser.
Traversée du premier pont puis on longe le gardon. Quelques personnes sur le côté, bonne ambiance, ça fait toujours du bien d’être encouragé. Je poursuis l’allure en soufflant bien, toujours l’esprit concentré sur ma cheville…obligée de rester vigilante sur là où je mets mes pieds, le moindre caillou pourrait la faire vriller et là c’est drame assuré ! Second pont, on retraverse le gardon et demi tour pour boucler le premier tour. Mi parcours, le chronométreur au 5ème kilo nous annonce nos temps de passage : 20’30. Et c’est reparti pour la 2ème boucle. J’essaye de voir au loin si j’aperçois Manu quelque part devant, il a mis un tee shirt vert, je devrais le repérer facilement…mais non, je ne le trouve pas.
Passage au 7ème kilo, je n’ai aucune notion du chrono. J’avance, la cheville dans l’axe, tout va bien. Pressée quand même d’arriver, déjà sur la ligne de départ j’avais mal aux cuissots, au dos, aux pectoraux…A cause des cartons montés et descendus dans les escaliers la veille et l’avant-veille. Et puis ces grandes lignes droites, ça devient vite monotone finalement. On s’habitue mal à courir dans la nature avec les écureuils et les sangliers hein…8ème, 9ème, ça sent la fin !! Dernière ligne droite, le gros chrono affiche dans les 42’, pas pire ! Le temps de fouler jusqu’au passage officiel, ça fait du 42’20. Peu importe, j’ai gagné ma petite compétition à moi : 1 pour Sissi et 0 pour mon pied droit, la reprise s’officialise et ma blessure est maintenant bien derrière moi…!
Sylvaine CUSSOT