Interview avec Nicolas Fernandez, athlète sponsorisé par I-Run, qui devient dimanche dernier, champion de France de semi marathon à Nancy !
– Les championnats de France de semi à Nancy, tu en faisais un objectif ? As-tu suivi une préparation spécifique en vue de cette participation ?
« Alors… oui, c’était l’objectif depuis quelques mois…je dirais que depuis Avril, on en parlait avec Céline… mais sans en être non plus très sûr… On n’est jamais à l’abri des blessures, ensuite Nancy, ce n’est pas la porte à côté !!! Et puis, c’était notre petit secret… Au semi de Toulouse, je me suis senti bien… et vu mon chrono, 1h06, niveau français, j’étais plutôt bien placé… alors, pourquoi pas tenter ! Mon coach et ma chérie m’ont poussé, m’ont soutenu en me disant « faut tenter, ça va le faire ». J’ai travaillé pour y arriver, quelques concessions… et voilà, un beau titre et une belle médaille. 3 semaines avant les Championnats, j’ai décidé de m’isoler pour me concentrer, m’entraîner et garder mon objectif en tête. Je suis parti à Font Romeu. Une prépa simple, comme j’aime, pas trop de contraintes… du soleil, des footings, quelques séances « piste » et beaucoup de repos et de calme… »
– Ta course: peux tu nous raconter ? As-tu de suite pris la tête ?
« Bien sûr, je vous raconte!!! Alors au départ, sas « élite, c’est bien, on peut s’échauffer jusqu’au dernier moment. Avant d’y rentrer, le bisou à la chérie, ça motive… ça donne des forces !
Pour ce qui est de prendre la tête…non… ce n’était pas le but. Il y avait en même temps que les Championnats de France, la course « open » et il y avait quelques Kényans, donc hors de question que je me crame. Pour les allures, au feeling, je n’ai pas de GPS(je me connais par cœur). J’ai laissé les premiers s’expliquer entre eux et j’ai couru avec Cédric Pélissier… on s’est soutenu, on se connaît, ça rassure.
De temps en temps, sur la course, j’entendais les supporters : « 1er de la course…1er Français… ». On ne sait jamais. Car certains Kényans ont la nationalité Française… Je suis resté concentré. Au 10ème km, on passe en 30’40…pas trop mal…malgré le vent, la pluie, le sol glissant. Avant de partir, j’avais promis à Céline de lui ramener la médaille, fallait pas que je me plante !!!!
Tout le long de ma course, je me sentais bien…je pense que j’aurais pu partir plus tôt, mettre «une attaque»… mais quand j’ai compris que le titre était au bout de mes baskets, je n’ai pas voulu prendre le risque… J’ai géré… et sur les derniers 500m, j’ai lancé l’attaque… Je sais que j’ai beaucoup de vitesse, je ne m’inquiétais pas sur un retour de mes adversaires… je voulais juste finir devant… »
– Ton ressenti pendant la course: le parcours, plat, roulant, des difficultés ?
« La course en elle-même était sympa…le départ et l’arrivée sur la grande place Stanislas à Nancy… c’était top. Ce que j’ai aimé, c’est qu’il y avait du monde partout sur le parcours, beaucoup d’encouragements.
En ce qui concerne le parcours, booouuuu…. Pas plat du tout. Beaucoup de relances, des faux plats, des côtes, bon pas avec un dénivelé énorme mais sur un semi, ça casse les pattes… Et puis, le vent, la pluie, ça n’aide pas à ce que le parcours soit top. Et le finish se faisait sur des pavés, et ça j’aime pas… !!! Mais bon, vais pas me plaindre hein ! »
– Une anecdote à nous raconter pendant ta course ? (avant ou après d’ailleurs !)
« Une anecdote ? Bien sûr …je dirais qu’il y en a 2…mais la première, s’en est une belle… !
* La 1ère : Le matin, on se prépare avec Céline, elle faisait la course aussi… Maillot de club, dossard …. Sa famille était venue nous encourager. Rdv en bas de l’hôtel à 9h15, le départ est à 10h et on se trouvait à 500m de l’arche… On descend dans le hall de l’hôtel, tranquillement, on dit bonjour à tout le monde… Du bruit, des athlètes, on va pour partir, direction le départ, et là la filleule de Céline, me dit « haaa mais toi, tu n’as pas de puce à ta chaussure pour courir ?? » Heuuu, je regarde… « une puce… ? une puce…. ? Rhoooo, mais où est ma puce ?? Céline, tu te rappelles ? Partez sans moi, je remonte à la chambre et je vous rattrape » Bon bah je l’avais oublié sur la table dans la chambre! Ça aurait été dommage, de faire un semi qui plus est Les Championnats de France, finir 1er et ne pas être classé !
* La 2ème : Faire un trajet Font Romeu- Nancy, le vendredi….Nancy-Toulouse, le dimanche (2h après la course, le temps de se doucher et de charger) Le tout : en voiture, par tous les temps : soleil, vent, pluie, brouillard, nuit… Un voyage de folie mais en bonne compagnie… avec ma chérie. (Céline était arrivée la veille avec un trajet Toulouse-Font Romeu)… En gros 2000km de route, en 3 jours…pas ma !
– Comment as tu géré tes ravitaillements? gels, boissons ?
« Très peu de ravito… J’avais pris un gel à Céline avant le départ, au cas où… , moi je n’avais rien prévu avant de partir… Je l’ai pris au 14ème km, mais sans en avoir spécialement besoin, accompagné d’une gorgée d’eau. »
– Au passage sur la ligne, ému ? surpris d’avoir battu ton record ? quelles étaient les émotions ressenties ?
« Sur la ligne…ému…non. Bien que MA première pensée a été pour ma chérie, je lui avais promis ! J’étais fier de pouvoir lui offrir ça… Et puis ensuite, pour mon club qui a tout mis en place pour que j’ai de bonnes conditions, pour mon entraîneur qui a cru en moi et qui est là par tous les temps.
Surpris d’avoir battu mon record… Non, je le savais, je le voyais sur la montre… et j’en avais encore sous la semelle, mais ça sera pour une autre course, il ne faut pas être trop gourmand, j’en garde…
Les émotions….Piouf, tu n’as pas trop le temps d’en avoir…surtout juste après la course, on t’attrape à l’arrivée, tu dois rester avec le 2ème et le 3ème… Regroupés dans une tente, interview, photos puis podium… Tout s’enchaîne très vite… La plus belle émotion, c’est quand Céline est arrivée après sa course, en courant les larmes pleins les yeux, fière de ma réussite… je lui ai passé la médaille autour du cou. Elle l’avait mérité autant que moi… »
– Et la suite de ta saison ? as-tu prévu d’autres courses hors midi Pyrénées ?
« Pour la suite de la saison, je ne sais pas trop encore…. Bien sûr, je vais courir dans la région, ma terre d’origine, mais mon nouveau club est en Martinique, donc je vais être amené à me déplacer… Et puis, je ne prévois jamais trop loin, on verra comment ça avance…. Tant que je cours, ça me va…ici, là-bas, à gauche, à droite. »
Merci Nico et bonne suite de saison !!