7ème manche du TTN, le Trail « Courir pour les Pommes » est souvent très attendu des coureurs qui « jouent » un classement au championnat de France sur cette discipline.
3 parcours proposés (19km, 33km et une marche), mais c’est uniquement le 33km qui servira de support au « Trail Tour National » ce dimanche 23 septembre 2012 à Saint Jospeh, près de Saint Étienne.
J’avais déjà comptabilisé 3 courses sur les 5 pour tenter le meilleur classement possible sur le challenge. Le but c’était de faire celle ci puis la dernière manche le 11 novembre à Epernaypour essayer de rentrer dans le top 10 ou mieux si les jambes le permettaient. Après un inattendu record explosé sur 10km le WE dernier, je me sentais en bonne forme pour gagner quelques places…Manu en profitera pour faire une belle sortie aussi, banco on s’inscrit!!
Presque 3h de route pour y aller, le départ de la course est à 8h30, on assure en partant la veille. C’est le meilleur moyen de se mettre dans le rouge avant même d’être parti sinon…Un Campanile trouvé sur le trajet, un bon repas glucidique comme on les aime pour faire le plein d’énergie, et le lendemain matin on pourra décaler un peu le réveil, Saint Joseph n’est qu’à 15′ d’ici. Enfin bon, il a quand même sonné à 5h30 le réveil…
Petit brouillard matinal, c’est plutôt ambiance grisaille, mais il fait doux et on sent bien que d’ici quelques heures, ça va se lever. Le terrain risque d’être un peu humide, il faudra être prudent…au retrait des dossards, on a su nous le rappeler. 7h45, dossard déjà accroché, on peut déjà aller trottiner pour s’échauffer. Pour une fois qu’on n’a pas besoin de se speeder avant le coup de pistolet…autant en profiter! L’occasion de faire le coucou aux têtes connues déjà en train de chauffer la machine. Finalement sur les manches du TTN, on croise toujours les mêmes coureurs. C’est amusant d’ailleurs. Côté tenue, pas de question à se poser, short, maillot du club. Sûrement la dernière fois que je porterais les couleurs Orange de la Tribu de Balma, je suis contente de leur faire ce petit clin d’oeil là!
8h20, c’est l’heure de s’approcher du départ. le speaker nous annonce un probable retard du coup de pétard, j’ai le temps d’aller me cacher derrière un buisson pour le célèbre pipi de dernière minute qui allège et qui fait du bien (rigolez pas, vous le faites tous, j’en retrouve toujours un ou deux planqués dans un coin!). 10′ plus tard, on était tous alignés prêts à s’élancer (enfin pas totalement concentré, c’était aussi un peu genre salon de thé, on est bien là pour papoter), et 10′ encore après, les premières foulées, les 33km à décompter…
ça part un peu vite, mais maintenant j’ai compris, faut pas s’emballer ni s’inquiéter, on a quelques heures devant nous pour attaquer (ou se faire attaquer, c’est selon!). Stéphanie DUC a déjà pris les rênes, fidèle à toutes ses autres courses de l’année! impressionnante de facilité…Elle ne devrait pas avoir de mal à s’imposer. Chez les hommes, impossible de me faire une idée, en quelques secondes, je ne les voyais même plus à porter…j’espérais juste que Manu allait se régaler, parce que si on était là, c’était quand même un peu beaucoup à cause (grâce??) de moi…
Après un premier tour de village, on entre rapidement dans le vif du sujet! des bons faux plats montants et descendants, un parcours comme je les aime, impossible de s’ennuyer! Rapidement on se retrouve à courir ensemble, Soraya pas très loin derrière moi, Morgane, Liliane et j’aperçois Nathalie en rose au loin là bas. Groupées, le meilleur moyen de se motiver! Y’a la 5ème place qui se joue entre nous, ça ne rigole pas…Soraya lâche un peu…Morgane, hyper rapide dans les descentes me double. Retour au plat, je reviens à son niveau, la redouble, on discute, c’est sympa. Liliane me raconte qu’elle revient de la Réunion, que normalement elle fait du plus long. On fait donc un p’ti bout de chemin toutes les 3 comme ça, à se tirer la bourre gentiment et se motiver mutuellement.
Parcours agréable, un peu « casse-pattes » quand même…et on arrive à des passages un peu techniques, je fais super gaffe, les vols planés, ça m’connaît. Morgane derrière moi, j’ai la pression, c’est la star des descentes je crois…Bon enchaînement, ça passe, des bons appuis, je garde le rythme en faisant très attention…Quelques rochers sont glissants, je dérape une fois mais ça va. Malheureusement, il n’y a pas eu besoin d’une troisième fois pour faire un jamais 2 sans 3! La seconde fois, mon pied a glissé, j’ai dérapé, mais pas réussi à me rattraper…j’ai vrillé et chuté, et pas qu’à moitié. J’ai entendu et senti ma cheville craqué, une atroce douleur m’a faite hurler! en quelques centièmes de secondes, ma course s’est terminée….A terre, je n’ai pas pu me relever! en moins de 2 minutes, ma cheville s’est mise à gonfler et je me suis retrouvée avec un énorme oeuf sur le côté. Alors la question dans ces cas là c’est « et maintenant qu’est ce qu’on fait??? »
Bon la question ce n’était pas, j’arrête ou je continue puisque j’étais déjà incapable de me mettre debout! mais pour le coup c’était plutôt, comment je vais faire pour sortir de là…pas de téléphone sur moi, c’est la grosse cata! Je gêne les coureurs, qui s’arrêtent gentiment pour me demander comment ça va. La solidarité dans ces moments là, je m’en souviendrai! Et y’en a un que je ne remercierais jamais assez… Un gentil coureur qui s’est agenouillé et qui m’a aidé à me relever (un autre aussi qui a pris son téléphone pour prévenir les pompiers!). Morgan a attendu aussi mais je lui ai dit de continuer, que ça servait à rien d’être aussi nombreux à attendre, que ça allait aller…Mission: ramper ou faire du cloche pied jusqu’à un bénévole. Et heureusement que mon sauveur m’y a aidé (bah oui parce que du coup, lui aussi il a abandonné). C’est là qu’on se rend compte que c’est quand même la grosse galère de se retrouver coincé blessé sur ce genre de course…
Après quelques minutes à attendre les pompiers, retour à Saint Joseph, sur le lieu de l’arrivée. Une prise en charge médicale m’attend là bas et j’avoue, j’ai quand même bien envie de voir l’arrivée et surtout de retrouver Manu et voir comment ça s’est passé pour lui. En attendant les premiers, un médecin vient m’examiner. Possibilité de fracture, il va falloir aller à l’hôpital pour vérifier…En même temps j’ai tellement mal que je m’attends au pire diagnostic là.
Le speaker annonce le premier, c’est Ivan BIZET qui arrive les bras levés! Un peu plus d’une minute après, Jérémy PIGNARD puis 5 minutes derrière, Sébastien HOURS. « RUNNING CONSEIL » a frappé fort encore une fois. Ô bonheur, mon Manu qui déboule en 4ème! Trop contente qu’il s’en soit aussi bien sorti! Mais ce qu’il ne sait pas encore, c’est qu’une 2ème grosse mission nous attend maintenant….Parce que les urgences le dimanche, c’est pas forcement ce qu’il y a de plus marrant…!
La suite de l’histoire, c’est « vivement la fin du cauchemar »! Un plâtre pour un jour (ça tient pas ces trucs là!), une attelle et les béquilles pour une dizaine de jours (l’œuf et l’arc en ciel sur la cheville, c’est le pied!), privée de baskets pour plusieurs semaines (j’avais besoin de muscler les bras, ça tombe plutôt bien!), et la patience nécessaire POUR LA VIE! Et il paraît qu’on en ressort grandit, alors vivement que ça soit fini, je ne suis pas contre prendre quelques centimètres! 😉
Sylvaine CUSSOT