La ville de Tours a dû se mettre sur son 31 pour accueillir ses 13 000 coureurs le WE dernier pour la 30ème édition de ses 10 et 20km!
Un évènement incontournable dans le Grand Ouest puisque cette course sur route est classée parmi les 10 plus grandes de l’Hexagone.
Pour preuve cette année encore, une participation record et des performances exceptionnelles. Un départ à 10h pour les coureurs du 10km qui feront une boucle, et un départ à 11h pour le 20km.
Notre envoyé spécial, Frédéric DIGNEFFE, a pris le départ du 20km! il nous raconte…!
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« Le parcours historique avec départ et arrivée rue Nationale/avenue de Grammont fait place pour la 2ème année à un nouveau circuit (travaux du tramway obligent) : Départ revu cette année avec une ligne droite rallongée (1km) suite aux remarques de l’an dernier portant sur « l’entonnoir » à 500m du départ. Parcours très plat, roulant avec toutefois quelques relances casse-pattes dans le quartier des Prébendes, vers le km 3 et 4. L’unique « difficulté » se situe juste avant le 6ème km, avec la petite bosse marquant l’entrée dans la longue rue Febvotte. Celle-ci démarre par un faux-plat descendant, pour terminer avec un faux-plat montant de 300/400m (léger). Ensuite place à la majestueuse avenue de Grammont, sur presque 1km où il est tentant d’allonger la foulée. Les 2 derniers km sillonnent le quartier du vieux Tours, les spectateurs sont plus nombreux (gens en terrasses, promeneurs du dimanche matin, marché des halles…). Arrivée face à la fac des tanneurs, sur les bords de Loire.
Village de départ composé de stands : organisations de courses, partenaire historique « Newsport » (pro Asics J)…
Avec plus de 9200 athlètes sur les 2 courses, 3600 enfants pour la course des jeunes, les records d’affluence sont battus pour cette 30ème édition. Il en sera de même avec un chrono historique sur le 20km femme : Cynthia Jerotich, vainqueur en 2010 et 2011, réitère avec un chrono de 1h06’47’’. Le parcours faisant réellement 20,136m, son temps au 20km a été mesuré à 1h05’40’’, soit la 9ème meilleure perf mondiale de l’année, la 2ème européenne.
Avec Grégory Baugé (double médaillé olympique au cyclisme sur route aux JO de Londres) comme parrain, cette 30ème édition démarre sur les chapeaux de roue : Le départ du 10km est « assourdissant » avec pas moins de 3 alphajets de l’école de chasse de Tours qui survolent la rue des Tanneurs à 10h précise, libérant ainsi près de 7000 coureurs ! Chair de poule assurée ! A en oublier de déclencher le chronomètre pour certains ! Les courageux athlètes des 20km n’auront droit qu’au coup de pistolet !
Un Philippe Chaput survolté comme à son habitude, des groupes musicaux et coureurs déguisés ont rythmé les courses des 10 et 20km. La palme revenant au véritable orchestre positionnée au km 5, juste au niveau du ravitaillement place de Strasbourg ! Bon choix, à un moment clé pour la plupart d’entre nous !
Tout démarre pour moi à 7h du matin, quand je passe la tête par la fenêtre (j’habite au km 7 sur l’avenue de Grammont) et suis tout de suite dans l’ambiance avec la valse des camions, barrières, arche gonflable : ça c’est de la course, la pression s’installe !
Commençons par ma prépa… Elle fut bien maigre, je n’avais pas fait des « km de Tours » un objectif. Un rapide tour d’horizon : 5 footings d’1h/1h15 en montagne aux Arcs les 2 premières semaines d’août, du VTT et une montée Bourg St Maurice/Les Arcs. Depuis mi-août, alternance de footings (entre 2 et 3/sem) avec parfois du fractionné 10×45’’/30’’, 2’/1’ et 3 ou 4 sorties d’1h30 avec 3×8’. Pas si mal, mais tout au feeling, aucune notion de vitesse, ni de repère. Et encore moins cette dernière semaine, avec strictement zéro entrainement, rien, déplacement de boulot oblige. Dans ce contexte, aucune ambition sur les 10km, j’opte donc pour les 20, où je n’ai pas de référence, l’objectif étant de faire au mieux, bien transpirer, éliminer, sans être ridicule, sous la barre des 1h20 si possible…
J’ai convenu de courir avec David, un ancien copain de club, tant que je le pourrai. Il vise les 1h17, je sais que je ne le suivrai pas jusqu’au bout ! 2 ou 3 photos pour Sissi, je range l’appareil dans ma poche, et on s‘aligne avec notre dossard protégé non mérité (merci Philippe) aux côtés des kényans, et autres grands coureurs français ! Aucune pression, si ce n’est de faire tâche avec mon gabarit de basketteur ! Au coup de pétard c’est la bousculade, la fête commence, c’est parti !
Le 1er km est bouclé en 3’45’’, en avance sur les 4’ raisonnables que je me suis prudemment fixées. Je flashe quelques photos pendant que le peloton est encore compact, et surtout pendant que je suis encore bien lucide !! Ça me plait bien de faire le touriste ! C’est bien, ça joue de la musique à droite et gauche, je suis dans la foulée de David jusqu’au 5ème km (les relances du 3ème se sont bien passées), je ravitaille 2 gorgées de Powerade, m’en mets plein le short et les baskets ( !!!), et commence à laisser partir David quelques mètres, 5, 10… Je passe en un peu moins de 19mn, 1mn d’avance. Je me dis que si je garde le rythme, je suis sous les 1h20, tout en réalisant qu’1mn d’avance au 5ème, alors qu’il en reste 15, c’est limite, faut pas s’endormir quand même !
La petite bosse et faux plats de la rue Febvotte se passent bien, au passage devant l’artisan qui doit rénover notre parquet, je me dis qu’il faut d’ailleurs que je le relance demain !!!! On pense à de ces trucs quand on court !! Je passe aux pieds de chez moi et commande un café pour le 2nd passage à mes voisins !! J’abrite un gars depuis 2km, c’est rarement l’inverse vu ma taille ! Faire lièvre sans être payé, c’est terrible ! Il a la lucidité de commander un Whisky ! Avenue Grammont, géniale, roulante, j’allonge, croise la petite famille et troque mon appareil photo contre une pomme pote, on traverse le boulevard Béranger, avant de rentrer dans le vieux Tours. J’aime bien cette partie animée, commerçante, pleine de monde, ça booste à mi-course. J’ai une pensée pour le délicieux marché des Halles à 2 pas, et le super repas qui pourrait m’attendre après si j’y faisais un saut ! Je passe aux 10km en 39mn environ, toujours dans les clous, toujours cette petite marge de manœuvre. Philippe (le speaker) ne me loupe pas et me chambre quelque peu au passage, difficile de passer inaperçu ! Je ne vous parle plus de David, il est parti, même si un copain me l’annonce pas très loin devant.
Peu après le 10ème, il y a pas mal de trous, moins de gars à qui s’accrocher. Un compagnon de footings réguliers, Jérôme, me tape sur l’épaule en me doublant, les boules !!! Mais je reste dans mon rythme, comme un métronome. Je n’ai plus que 45’’ d’avance, mais je gère ! je ne le suis pas par crainte de me griller plus tard, j’en ai encore 9 à faire !! Mais je le suis du regard dans les longues lignes droites pendant presque 5km. L’orchestre du ravitaillement joue « Téléphone », « un Autre monde », c’est bon ça !!! La bosse et les faux plats font un peu plus mal qu’au premier tour, je rigole moins en voyant les voisins au 17ème (qui ne m’ont d’ailleurs pas préparé mon café !!) ! Mais j’ai droit à la photo, j’essaie de tenir la pause et rester aérien ! J’arrive au 18ème avec 30’’ d’avance et là on se tire la bourre avec un mec au maillot rose depuis 1km, on se relaie. Plus que 2, je sais que je tiens mes 1h20, pas avec une grosse marge, mais je prends ! je me dis que je ne peux pas finir derrière un mec à maillot rose, alors je me mets un point d’honneur à lui régler son compte ! Il ne connait pas mon finish d’ex coureur de 800m celui-là !
Dernière ligne droite, je vois le gros chrono qui tourne, et passe la ligne sous les 1h20 : 1h19’52’’. J’ai le souffle un peu court, mais ne suis pas cramé, les jambes un peu dures quand même !! Une bonne chose de faite ! Je vois David qui me dis avoir fait 1h16’52’’, on est des vrais métronomes quand même ! je dirais presque que j’ai pris du plaisir, je constate quand même qu’au 13ème j’ai pioché, il me manque des bornes ! Mais en voyant ma dernière semaine de glandouille, je ne suis pas mécontent de m’en être ainsi sorti.
Reste la cruelle question : ce 20km peut-il me servir de base pour mon challenge « comment préparer un marathon en 4 semaines ? ». je n’ai pas trop de temps pour y réfléchir… !! Faudra que j’aille voir à la FNAC si ce bouquin existe J !
Maintenant, récup’ pour rentrer à la maison, puis bon petit repas, j’aime les après-courses …! »
Bravo Fred et bon courage pour la prépa marathon raccourcie!
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