Les courses d’endurance intenses et difficiles comme les Ultras sont extrêmement éprouvantes pour le corps tout entier…
Si les conséquences sur la pompe cardiaque et le système d’élimination rénal rentrent souvent spontanément dans l’ordre dans les quelques jours qui suivent, il n’en est pas toujours de même pour le squelette : il a dû s’accommoder de conditions mécaniquement pénibles (terrain accidenté, glissant, avec des variations fréquentes et importantes d’allure, etc…).
Ces conditions ont souvent entraîné des perturbations qui peuvent, elles, s’avérer persistantes après la phase de récupération (« blocages » articulaires au niveau du bassin ou de la colonne vertébrale, micro-lésions ligamentaires ou cartilagineuses du genou, de la cheville, ou enfin musculaires au niveau des hanches.
Au niveau squelettique, la moindre sensation douloureuse persistante au-delà de 2 ou 3 jours risque fort de gêner la reprise de l’entraînement, voire de s’aggraver et générer des compensations réactionnelles à d’autres niveaux. Il est donc conseillé de consulter son praticien habituel afin de régulariser immédiatement et à moindre geste les éventuelles perturbations citées plus haut… avant surtout qu’elles ne fassent tache d’huile et dégénèrent inutilement !…
Quelques exemples tirés de la pratique quotidienne : un blocage de l’articulation sacro-iliaque, au niveau de bassin, va entraîner une pseudo-sciatique avec douleur dans la fesse (simple contracture du muscle pyramidal) entraînant une boiterie, puis des douleurs de genou au-dessous, puis une compensation du côté opposé avec des contractures lombaires, puis dorsales, pour finir par une gêne respiratoire, des maux de tête, etc… Exagération ? Non, je suis sûr que des internautes coureurs vont – hélas- se remémorer de (vieux ?) souvenirs !
Signalons pour terminer que ce genre de « bobo qui va bien finir par se passer » est un facteur que le système nerveux va utiliser pour contraindre le sujet à lever le pied et ne pas aggraver les choses : au final, il ne faut pas s’étonner de ce manque de motivation, cette flemme sportive et cette envie de tout envoyer aux orties : le burn-out n’est pas limité au psychologique, et le physique peut aussi miner le terrain moral !… Là encore, le nombre de sujets de cette nature va croissant.
L’Ultra-trailer est un sportif de niveau supérieur, rien ne doit être négligé pour lui permettre de trailer longtemps en prenant tout le plaisir physique attendu … et avec le mental nécessaire !…
La suite cet après-midi ! 😉
Daniel Dubois