La parité, c’est d’actualité ! Hommes et femmes, on aspire à être placés sur un même pied d’égalité.
En course à pied, on pourrait croire que c’est inné…
Une fois les baskets aux pieds, le but premier c’est pour tous de courir le plus vite possible vers l’arrivée ! A la limite, celui qui a les chaussures les plus perfectionnées, il peut être avantagé, mais homme ou femme, on sait qu’on est tous venus pour se dépasser !! 😉
Oui mais en vérité, être une femme, ça a des bons et des mauvais côtés…Qui font que même baskets aux pieds, il y a quand même des différences à constater.
Et si on commençait par les mauvais ?
La problématique du coureur avant de prendre un départ, c’est bien entendu d’abord d’aller chercher son dossard, mais aussi de trouver des toilettes avant qu’il ne soit trop tard…Oui parce que les accidents de parcours c’est un peu tous notre cauchemar. Chez les hommes c’est rapide, pour les petites commissions il y a toujours les « pissotoires » (et y’en a même beaucoup qui se contentent des trottoirs), mais alors pour nous les femmes c’est minimum 30’ de queue et en général, on en a vite marre. Ça c’est avant…mais après il y a aussi pendant…pour vous messieurs, c’est plutôt, on se tourne et hop dans un champ ! Pour nous, ça ne se passe malheureusement pas toujours aussi facilement. Oui parce que trouver un endroit pour se cacher, c’est un peu embêtant. Bref c’est parfois la grosse galère, vraiment !
Une femme, un homme, très souvent, ça devient parents. Et être papa et maman, ça veut dire, faire des enfants et bien s’en occuper évidemment ! S’en occuper, ça prend du temps, parce qu’il faut aussi gérer les à côtés des trucs courants…La nounou, les lessives, la cuisine, le ménage, les courses…et j’en oublie sûrement ! Et bien souvent, pendant que papa est à l’entraînement, celle qui fait tous ces trucs moyennement intéressants, bah c’est môman !! 😉 Bon ok, j’exagère y’a des papas qui gèrent et heureusement. Et il y a des couples qui font les choses correctement, à tour de rôle les entrainements… mais on ne néglige pas si c’est important !
Non, le truc c’est que quand on décide de faire un bébé, il va falloir pendant quelques temps mettre le sport de côté… Grossesse et course à pied ne sont pas spécialement des alliés. Et là c’est uniquement la femme qui est concernée. Parce que des papas qui la jouent solidarité, du genre, « ma chérie je compatis, pendant 9 mois je laisse mes baskets somnoler », j’en connais pas un paquet. Ou alors je les imagine bien nous faire culpabiliser à nous dire qu’à cause de nous, ils se mettent à bedonner… Et puis une fois bébé arrivé, c’est maman qui doit bosser pour retrouver une ligne affûtée et faire disparaître cette peau toute fripée, alors que papa il est toujours aussi musclé et beau pour son fiston adoré. Et tout ça c’est sans parler des meilleurs chronos à retrouver. Pour ça il faut bosser et ce n’est pas forcément derrière la poussette qu’on va y arriver…
Bon allez ok, heureusement, il n’y a pas que du mauvais. Et c’est bien pour ça qu’on n’a aucune raison de s’en priver de notre sport préféré…
Il faut l’avouer, une femme que l’on voit galoper au milieu de ces coureurs effrontés, en général, elle se fait bichonner ! Par les spectateurs en premier. Parce que les hommes, ils sont tellement nombreux, que dans le peloton, on finit par les oublier…Les femmes, il y en a beaucoup moins, donc forcément, elles se font remarquer. D’ailleurs les hommes, ça finit toujours par les énerver quand il court à vos côtés et qu’ils entendent sans arrêt : « allez les filles, allez !! ». Du coup, ils ont comme l’impression qu’il n’y a personne pour les encourager et pire encore qu’on ne les regarde même pas passer. Je dirais bien qu’ils pourraient en prendre un coup sur leur fierté…. !
Par les coureurs en second. C’est vrai qu’une femme qui se retrouve dans un peloton de garçons, il peut tout lui arriver, elle est comme « protégée ». Si elle a le malheur de se prendre les pieds et de tomber, voir même juste de trébucher, il y en a forcément un qui va s’arrêter la ramasser ou au moins s’assurer qu’elle est en sécurité. Les plus galants resteront derrière ou à ses côtés tranquillement en lui faisant comprendre qu’ils sont là pour l’aider et la motiver. D’ailleurs j’en connais quelques unes qui ne culpabilisent pas à partir sans ravito. Elles sont plus légères sans porter des litres d’eau sur le dos. Elles trouvent toujours une âme charitable pour leur donner ce qu’il leur faut…et pas besoin d’attendre qu’elles tombent en hypo !
Force est de constater que sur la globalité, le pourcentage de coureuses, n’est pas très élevé. Attention, Ce qui ne signifie pas forcement que le niveau sera moins relevé ! Mais toujours est il que du coup, il sera plus facile pour une femme de se classer. D’ailleurs, alors qu’on en fera monter 5 sur un podium masculin, on ne fera monter que les 3 premières du féminin. Au prorata du nombre de participants, on le comprendra bien, même si cela pourra en décevoir quelques uns … ! 😉 Parfois cette problématique ne se pose finalement même pas, puisqu’on trouve certaines courses où seules les femmes pourront acheter un dossard et se présenter sur la ligne de départ. Et oui les courses réservées aux femmes se font de moins en moins rares ! Une course juste pour nous, c’est pas la classe ça ? Et croyez moi, ça ne fait même pas râler les garçons qui ne se font pas prier pour venir « supporter » ces courageuses affûtées…qui, même si elles sont venues pour transpirer, réussissent bien souvent tout autant à les charmer que s’ils elles étaient en talons aiguilles sur une piste à danser !
Et le comble c’est que c’est bien souvent contre leur volonté… ! 😉
Une morale à cette histoire ? Pas besoin d’être roux, grand, homme, femme, blanc ou noir pour s’éclater et vivre pleinement cette passion que vivent trailers, routards ou même pistards.. Et même avec des inégalités de départs, on a tous le droit de songer un jour à une victoire. Et la plus belle c’est déjà celle d’y croire… !
Sylvaine CUSSOT
Crédit photo: Toma MICOUD/www.endurance-mag.com
article également paru dans « Running pour Elles »
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