Fin juillet, le RDV des trailers français accros aux dénivelés, c’est la 6000D ! La course phare de l’évènement, c’est le 60 km avec ses 3000Md+ et ses 3000D-. Manche du championnat de France de Trail (TTN) cette année, elle promettait de faire encore bien parler d’elle en attirant un plateau d’exception.
Autour de ça, un 22km (1100D+) le trail des 2 lacs, un 11km (600D+), la 6Découverte, et une course pour les pitchounes le dimanche. De quoi occuper toute la famille à la belle station de la Plagne !
A cette période de l’année, on peut espérer ranger les gants, les manchons et les bonnets… Mais par contre, vu ce qui était annoncé, on pouvait garder les coupe-vents et les k-way ! Tant pis, on avait déjà connu pire, j’étais bien motivée pour aller voir tout ça de plus près. Inscription par internet close (comme d’hab, on se fait prendre par le temps et on s’y prend au dernier moment). Un numéro, on peut appeler, ça sera majoré, mais c’est validé ! Ouf…. ! On va pouvoir aller voir ce gros chantier ! 😉
Course le samedi, donc vendredi c’est RTT pour faire le trajet. Et pas une mince affaire, 7h de train, mais il fallait bien les faire… 18h, arrivée à La Plagne où je retrouve ma moitié. Il m’avait dit, « habille toi bien, ça caille un peu là haut« . Tu parles ! Il faisait lourd et super beau et avec mon jeans et mon gilet, je mourrais de chaud. Passage au village pour retirer nos dossards et on rejoint les copains du Team Asics au chalet pour aller au restau. Bonne petite soirée mais il faut quand même penser à aller se coucher, demain matin quand le réveil va sonner, on va encore râler qu’on ferait mieux de rester allonger!
6h, c’est l’heure du café, mais sans les croissants. Pour un départ à 9h…Et oui, on y tient à nos 3h avant ! Dehors c’est bien gris, on nous l’avait dit. D’ailleurs rapidement, une invitée, mais ce n’est pas une surprise, la pluie. Youpi ! Changement de tenue, on rajoute une épaisseur en dessous, une épaisseur au dessus, les manchettes pour couvrir les bras et c’est parti. On se marre mais c’est nerveux je crois…Parce que là haut quand ça tonne, ça rigole pas ! 8h20, on s’avance au départ. Rapidement on apprend que le 60km a été écourté et que les coureurs ne passeront pas au glacier. Avec cette météo, ça serait trop risqué. Info qui n’a pas aidé à nous rassurer. Il pleut, il fait froid, et nous, on attend impatiemment le coup de pétard… 9h passée… 9h15, les dossards à biper…9h30, nous voilà enfin alignés prêt à décoller !
Les 10 secondes décomptées, coup de feu donné, on y est. Finalement, j’ai enfilé un K-Way (il est à Manu, trop grand pour moi !), il pleut depuis ce matin et ça ne semble pas vouloir s’arrêter. J’ai laissé les gants (on est quand même fin juillet !) mais au bout de 10’ de course, je commence à le regretter, j’ai les mains congelées. J’ai soif, j’ai les jambes lourdes, je souffle fort, bref, j’ai comme l’impression que j’aurais mieux fait de rester coucher et que celle là, ça ne sera pas la couse de l’année. Allez faut s’accrocher, sans y penser, jusqu’au 9ème kilo, on ne va faire que grimper. Comme d’habitude, petites foulées, sans s’arrêter. Allez, allez !
Montée vers le 1er lac (le lac des Blanchets), on a rejoint le parcours de la 6000D (et tous ces coureurs qui galopent depuis 6h ce matin, bien fatigués…). Assez bornée, je m’entête à ne pas marcher mais à un moment donné, y’en a un qui ne s’est pas gêné : « tu devrais t’économiser et marcher, ça va t’aider t’es en train de t’épuiser ». Ok, il m’a vexé, à chaque course j’y ai droit, donc cette fois, j’obéis et ça m’arrange bien, je suis cassée et le ravito est encore assez loin. Point trop n’en faut qu’en même, dès que la pente est moins raide, je reprends mes petites foulées ! 😉
J’entends du bruit là haut, ça sent le ravitaillement bientôt, on arrive au Col de la Chiaupe. Beaucoup de supporters, et avec nos prénoms sur le dossard, on a presque l’impression d’être des stars. Je m’arrête, et pour une fois je prends bien mon temps. Je remplis mes bidons, je mange une barre et j’entame ma 2ème partie de course…complètement différente de la 1ère, parce que cette fois, j’avais récupéré mes jambes ! Alléluia ! Je calcule…Je suis partie 5ème je crois, je me suis faite doubler par 2 filles, au 1er ravito, je dois donc être 7ème. Pas loin du Top 5. Bon ben j’vais m’accrocher pour les raccrocher ces 2 là.
Cette fois, on part pour quasi 6km de descente. Assez roulant pour commencer, et un peu plus technique par moment. En tout cas, on se retrouve très vite sur des chemins super étroits et pour doubler ça devient vite n’importe quoi. Je croise un gars super sympa qui me briefe bien sur la suite du parcours. A priori, jusqu’au lac, il faut dérouler, c’est le moment d’envoyer et d’essayer de recoller. C’est ce que j’ai fait. Je l’ai suivi ce Monsieur tout gentil et dans ses pas, j’ai doublé une féminine…Puis une autre. Chouette ça !
S’en est suivi un bon moment à s’excuser à tout va. Les 2 parcours s’étaient rejoints un peu avant le ravito. Jusqu’ici ça ne posait pas de gros soucis (au contraire, plus on est de fous….), mais alors là, ça devenait un peu compliqué à gérer. Logiquement, sur la 6000D ça allait moins vite et franchement , à leur place j’crois que je n’aurais pas aimé me faire doubler par des petits joueurs qui qui ne faisaient que 22km…Mais bon, chacun sa course, c’est le jeu, donc il le fallait bien, doubler! (p’ti clin pour Cécile B. et Sylvia S. que j’ai pris plaisir à croiser!) Pour le faire, à chacun sa façon : « attention, je passe à gauche, merci ! », d’autres crient juste, « droite !! » ou « gauche !! » Enfin du coup, concentrée sur la manière dont j’allais passer, j’en venais presque à oublier qu’on allait se mettre à re-grimper…Cap vers le second lac ! (Lac de Carroley).
Je précise, mais cela va sans dire, autour de nous, des paysages de toute beauté ! C’est peut être pour cela qu’on en avait tous le souffle coupé ??? 😉 J’en venais presque à regretter de ne pas pouvoir m’arrêter et photographier…Je n’avais pas encore regardé ma montre une seule fois, c’est signe que j’allais bien !Monsieur GPS me prévient : juste après ça grimpe bien et après ça descend jusqu’au bout. Ah oui, l’Arpette, la fameuse ! Celle-ci, pas le choix, je l’ai faite en marchant. J’obéis maintenant, y paraît que c’est plus efficace car moins fatigant (et pas forcement plus lent !). Dire que je me disais que c’était un truc de fainéant ! 😉
La suite de l’histoire, c’est Belle Plagne puis Plagne Bellecôte, à bloc et en descente ! Bras baissés, foulées allongées, quasi sans respirer (on ne sait jamais, peut être que derrière c’est en train de remonter !) et en souriant aux spectateurs déchaînés sur le côté ! On tape dans les mains tendues des gamins. Je suis vraiment fan de ces arrivées remplies de convivialité. Au loin l’arche d’arrivée, en peu de temps on devrait l’avoir passée…
J’avais hâte de savoir comment ça s’était passé pour ma moitié. Je le voyais en bas, prêt à me réceptionner ! Je passe la ligne avec le sourire, la 5ème place je l’avais gardé…! 2ème sénior, un podium à la clé !
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