Il s’appelle Julien GOURDIER, il a 36 ans.
Professseur d’EPS, papa et athlète du CA Balma, HEUREUX !!!
Spécialisé dans le lancé de javelot, il a brillé aux championnats de France Elite à Angers en décrochant une belle médaille de bronze !
Rencontre avec Julien…
– L’athlétisme, tu pratiques depuis quand? peux tu nous parler de ton passé sportif ? d’autres sports avant ?
J’ai fait de l’athlétisme un peu par hasard. J’ai fait pas mal de sport (natation, football, tennis, escalade, gym…), mais avant l’athlétisme je faisais plus particulièrement du volley-ball depuis 5ans. Au lycée, en seconde j’ai fait 1m80 en hauteur, alors le club de l’EFLU m’a recruté pour faire les interclubs à la hauteur. L’année suivante, toujours au lycée, j’ai fait du javelot en cours d’EPS et j’ai fait 55m. Du coup, l’année suivante, toujours aux interclubs, j’ai fait la hauteur et le javelot. Je ne m’entraînais pas, mais faisais les compétitions et je trouvais ça sympa.
– Le javelot, tu as toujours voulu en faire une spécialité? depuis quand t’y consacres tu vraiment essentiellement ?
Le javelot est venu par hasard, mais voir voler le javelot m’a plu dès le début. J’étais plutôt doué à la hauteur (j’ai fait 2m assez vite), mais j’avais des périostites et du coup je m’en suis écarté. J’ai décidé de m’entraîner sérieusement au javelot assez tardivement (19-20 ans). Et dès ma première année d’entraînement j’ai eu une grosse blessure au coude qui m’a tenu écarté du javelot pendant près de 3 ans, si bien que je n’ai réellement repris qu’à l’âge de 24 ans. Donc on peut dire que j’ai commencé le javelot il y a 19 ans, mais que je ne m’entraîne sérieusement « que » depuis 12 ans…
– Comment se prépare t-on à une championnat de France Élites? Une semaine type d’entraînement ?
La préparation pour le javelot est assez longue car c’est une discipline traumatisante, il faut donc bien se préparer physiquement pour encaisser une saison de lancer. Elle se déroule en 5 phases:
La condition physique qui dure de septembre-octobre à fin novembre: travail foncier général.
La force générale de décembre à fin janvier: renforcement général avec de la musculation.
La force spécifique de février à fin mars: musculation spécifique lancer.
La technique en avril-début mai: beaucoup de lancer
Les compétitions: mi-mai à juin-juillet.
L’entraînement à toutes les périodes comprend des sprints, des bondissements, du renforcement, de la musculation, des lancers variés et bien sûr du javelot avec des volumes différents suivant les périodes. Par exemple une semaine type serait: lundi: sprint, bondissements, abdos et médecine-ball. mardi: musculation et renforcement. mercredi: technique javelot et balles. jeudi: musculation et renforcement. vendredi: sprint, bondissements, abdos et médecine-ball.
– Tes prochains objectifs ?
Mes objectifs sont simples: me faire plaisir. Cela signifie quand même lancer loin ou faire des médailles, les deux étant encore mieux…mais le jour ou je n’aurais plus de plaisir à lancer, il sera temps de faire autre chose.
– Entre le moment où tu lances et le moment où le javelot retombe, il se passe quelques secondes…A quoi penses tu à ce moment là ?
Quand on lance bien et que le javelot va aller loin, on le sent dès le départ. Mais pendant le vol, on est accroché à cette trajectoire qu’on espère la plus lointaine possible. C’est un moment assez particulier parce que le temps semble s’arrêter jusqu’à cette issue inconnue qui délivrera la joie ou la déception…mais c’est cette joie qu’on recherche, qui est notre moteur, notre adrénaline. Quand on a gouté au délice de la réussite (par des médailles ou de belles performances), on n’a qu’une envie, c’est retrouver cette ivresse.
– Un athlète que tu admires ?
Jan Zelezny: parce que c’est le « dieu » du javelot,la référence, un athlète hors norme avec un palmarès et des performances extraordinaires…
– Un message que tu pourrais faire passer aux jeunes des écoles d’athlétisme qui ne connaissent pas encore trop la discipline ?
Tout enfant à envie, même besoin de lancer. Tout le monde prend du plaisir à voir quelque chose voler. C’est ce plaisir qui anime les lanceurs de javelot, voir cet engin traverser le ciel pour aller se planter si loin. Il faut juste essayer, et si on aime voir un javelot voler un peu, alors il faut persévérer parce que plus on le lance loin et plus ce plaisir est grand…
– Une anecdote en compétition à nous raconter ?
Mon anecdote est récente puisqu’elle s’est passée cette année à Angers lors des championnats de France Élite. La veille nous sommes allés au stade pour un décrassage. Il était vide et entièrement installé prêt à accueillir la compétition le lendemain. Le podium était là, et je me suis dit, ça fait tellement de fois que je passe à coté pour si peu, cette année je fais une photo dessus pour voir ce que ça fait. Donc je me suis fait prendre en photo sur le podium…le lendemain je finissais sur la marche où je m’étais fait prendre en photo la veille. Mon regret: ne pas avoir pris cette photo sur la plus haute marche…
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