En course à pied, on appréhende souvent l’entraînement du coté du développement des qualités physiques et physiologiques du coureur mais la performance d’un coureur est aussi en fonction de sa capacité à savoir agir au bon moment (comment démarrer, quand accélérer…) et à son savoir être : son MENTAL (sa motivation et sa capacité à la maintenir).
A travers l’examen de ces deux points (tactique et mentale),nous allons entrevoir les actions et comportements à mettre en place pour optimiser ces performances.
Le savoir Agir, ou quand la tactique s’empare du coureur
La course à pied ne peut se résumer à l’image caricaturale de « Forest gump » qui court pour courir. L’intellect du coureur doit intervenir dans la construction de sa performance afin qu’il puisse utiliser au mieux toutes ses ressources en tenant compte de ses faiblesses, de ses forces et ce en fonction aussi du profil de la course.
Donc le savoir agir nécessite d’apprendre à se connaître pour agir.
Le savoir agir (la tactique de course) en situation, c’est avant tout savoir répartir son effort en fonction de :
– Des qualités de son niveau : le choix de l’allure de course doit tenir compte des capacités du coureur (son allure seuil, sa VMA, ses résultats précédents) et de ses caractéristiques (sa capacité à démarrer fort ou à finir en Split négatif)
– Du profil de la course : c’est au vue des difficultés qui jonchent un profil de course (chronologies de fortes montés ou descentes) que le coureur va choisir d’adopter différentes allures tout au long de la course pour d’une part, éviter tout épuisement prématuré ainsi que néfaste, et d’autre part réaliser la meilleure performance (par exemple, sur un trail de 50km où les 20 premiers km sont roulants et le reste des difficultés se concentrent ensuite, il vaut mieux ne pas trop s’enflammer pour garder des ressources pour la suite.
– Des coureurs : savoir agir, c’est aussi placer une accélération au bon moment pour doubler en tenant compte bien sur de ses capacités à l’instant T (son état de fraîcheur) mais aussi des autres coureurs (leur qualité, leur état de forme). Par exemple, il faut savoir observer ses adversaires afin de pouvoir doubler au moment où ils seront le moins enclin à lutter pour conserver leur place.
Le savoir agir, c’est aussi savoir gérer son alimentation avant pendant et après l’effort ce qui nécessite de connaître :
– Les aliments qui nous conviennent avant l’effort (leur digestibilité)
– Les aliments que nous conviennent pendant l’effort (leur digestibilité)
– La fréquence de ses ravitaillements pour garder niveau d’énergie constant
Le savoir être : Le mental du coureur
Plus que le physique et la tactique finalement, le carburant du coureur c’est son mental, qui s’exprime à travers :
– Sa motivation
La motivation du coureur est souvent multiforme (désir de performance d’exploits, de progression, de maîtrise de son corps et de son poids). La connaissance de sa motivation profonde peut permettre de se fixer de vrais objectifs qui satisferont de réels besoins psychologiques.
– Sa capacité à maintenir sa motivation
Le mental du coureur, c’est aussi cette capacité à rester motivé autant à l’entraînement qu’en compétition et ce malgré les difficultés. Cette continuité de la motivation doit passer par une bonne dose de plaisir et donc de la réalisation de petits objectifs qui concourent à la réalisation de plus grands. Les objectifs de progression (objectif technique ou de savoir agir) sont toujours un vecteur de continuité de la motivation : si on se fixe seulement des objectifs de performance, on risque au grès des aléas d’une vie de coureurs ( blessures, mauvaises conditions météorologiques…) de se démotiver .
– Sa capacité à gérer son stress d’avant course
– Sa capacité à réagir positivement aux événements difficiles en courses(coup de barre, blessures, erreurs d’aiguillage et de parcours en trail).
Réagir positivement dans ces moments, c’est rebondir et redéfinir de nouveaux objectifs à réaliser pour prendre du plaisir à les réaliser.
Finalement le mental se construit en deux phases : La première phase consiste à déterminer les raisons qui nous poussent à agir, ce qui va constituer le désir d’action et quant à la gestion de cette motivation dans le temps, c’est la planification de son entraînement en divers objectifs qui pourra la maintenir.
Quant à la capacité à réagir positivement, c’est l’expérience (la connaissance de situation similaire et de soi) ainsi que la prise de recul qui permet de relancer efficacement la machine de la motivation et donc de l’action.