Fred Dubois sponsorisé par i-run… l’ironman de Nice, il l’a fait ! ET bien fait : 129ème au scratch, 11ème catégorie d’âge. Il nous raconte !
LA COURSE.
Nous sommes arrivés avec mon pote Fredo C. le vendredi après-midi, avec nos épouses respectives. Ma petite dernière, 9 ans, m’accompagnait également.
Les jours précédents ont été essentiellement marqués par des entraînements allégés dans chacune des disciplines, avec quelques montées en pulsations, entrecoupées de périodes de récupération plus longues que de coutume. Bref, rien que du très classique, en prévision de ce qui nous attendait pour la fin de semaine : les organismes sont ménagés, tout en maintenant un certain niveau d’intensité afin de ne pas perturber le système neuromusculaire.
Tout s’est donc passé comme l’année précédente, de l’installation à l’hôtel jusqu’au réveil le matin de la course, en passant par la récupération des dossards les petites sorties d’entraînement et le passage obligé, plus ou moins heureux d’ailleurs, dans les classiques restaurants pour touristes, bondés en cette période de week-end estival. Et puis, et surtout, cette permanente boule au ventre où se mêlent stress, anxiété et fatigue sans vraiment bien savoir lequel prédomine. Heureusement, que dans ces
moments difficiles, les proches, les très proches, sont là pour vous soutenir, et ça, c’est essentiel.
Réveil 4h15 le dimanche matin. Mauvaise nuit, bien évidemment, petit-déjeuner rapide et derniers préparatifs avant le départ pour le parc à vélos.
Arrivée dans le parc, mise en place des boissons et gels puis dernière vérification de la pression des boyaux.
La température est douce alors pourquoi ne pas aller se tremper un peu?
Mon mentor Fredo étant passé maître dans l’art de maîtriser le déplacement dans le milieu aqueux, je le suis, tel un petit chien, et ne le lâche pas d’une semelle. Bien m’en a pris d’ailleurs, cette année je suis parti juste dans ses pieds, pas très longtemps, à mon grand dam!
C’est alors que débute une foire d’empoigne, et le mot n’est pas usurpé, où je suis surpris par le manque de sportivité de certains participants. Par sportivité, j’entends le respect de l’autre athlète, et les comportements, qui font que le sport reste une école de la tolérance de l’autre.
Ici, il n’en est point, et, entre coups, passages par-dessus, ralentissements provoqués par tirages de pied et d’épaule, je réussis à m’extirper de ce match de water-polo au bout de plusieurs centaines de mètres. Bien-sûr, chaque passage de bouée est à nouveau l’occasion de recommencer la partie.
Je finis par sortir de l’eau et m’extraire de cette « pisciculture » à l’échelle humaine au bout d’un peu moins d’une heure, après m’être arrêté à deux reprises pour remettre la puce en place car les » tirages de pied » l’avaient malmenée.
La première transition ne se passe pas trop mal, je trouve facilement mon sac et suis également bien assisté par les bénévoles.
La partie vélo, elle, va se jouer tout seul, mon compagnon Fredo étant déjà plusieurs encablures devant.
J’avais décidé, cette année, de mener la première portion allant au col, en gardant de la réserve. Finalement, après m’être fait dépasser par quelques groupes, j’arrive en haut du col en sentant bien que la fameuse réserve, que je m’étais précieusement ménagée, n’est plus tellement disponible.
Ce sera donc de la gestion de l’effort à l’instant, en gardant quand même dans un coin de la tête qu’il y a encore un marathon à courir derrière.
Je m’hydrate correctement, voire un peu trop car les problèmes gastriques, pourtant rares à vélo, commencent à se faire ressentir.
Il faut dire qu’il fait déjà chaud dans l’arrière pays niçois: plus de 32°C à 10h du matin.
Je croise mon pote Fredo au demi-tour, il a encore pris plus d’avance sur moi.
La fin du parcours devient un peu plus difficile avec les 2000m de dénivelé accumulés, la chaleur, et à présent, le vent marin en pleine face le long du Var qui nous
ramène vers la Promenade des Anglais.
Bien évidemment, là aussi, quelques petits malins, voyant l’absence d’arbitre, ont cru bon de faire un peu de drafting en restant bien abrités derrière mon vélo, mais, il y a quand
même une justice et ce fut de courte durée.
Je pose le vélo avec le même chrono que l’an dernier, j’avais pourtant augmenté considérablement la durée de mes sorties lors de la préparation. Comprenne qui pourra!
La deuxième transition se passe également plutôt bien, toujours assisté par la disponibilité et la générosité des bénévoles.
C’est parti pour le marathon !
Le rythme initial que je m’étais assigné est relativement facile à tenir: 4mn40 au km sur le premier semi.
Même si les sensations sont bonnes, je maintiens cette vitesse, tout en sachant qu’elle sera de plus en plus difficile à tenir en ayant ce faux sentiment de facilité.
La chaleur s’invitant à cette formidable fête, l’hydratation devient un enjeu important. Peut-être le devient-il trop, puisque les problèmes gastriques qui s’étaient fait oublier à la fin du parcours vélo, deviennent, derechef, très présents.
Le deuxième et troisième tours sont de plus en plus délicats à gérer quant à l’hydratation et au maintien du rythme prévu.
Le dernier, proche de la délivrance, ressemble plus à une bataille psychologique que physique. La douleur, certes, est partout présente de la tête aux pieds, surtout aux pieds, puisque j’ai débuté la partie marathon avec deux grosses ampoules sous la plante en raison d’une humidité trop importante dans les chaussures de vélo, mais la fatigue mentale est bien présente et la lassitude du parcours n’y est certainement pas étrangère. Le pendant positif de cette monotonie du marathon vient du fait que le public, très nombreux, est toujours présent pour encourager les coureurs au passage. Un grand merci à tous ces supporters anonymes !
Je passe enfin la ligne d’arrivée, accompagné pour les derniers mètres par l’énergie de ma jeune fille, me tenant la main fermement et me devançant même de quelques décimètres sur la ligne.
Ce ne fut que du bonheur, la ligne d’arrivée franchie.
Merci à tous mes proches, mes parents, de m’avoir soutenu avant, mais aussi pendant.
Merci à mon épouse de m’avoir supporté, dans tous les sens du terme!
Merci à mon mentor Fredo, je n’y serai pas arrivé sans lui non plus.
Total: 10:10:48
Natation: 00:58:25
Bike: 05:26:00
Run: 03:36:46
129ème au scratch
11ème catégorie d’âge.
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