Faverges, ça vous dit quelque chose ? Non parce que moi personnellement j’connaissais pas.
Et bien Faverges est un joli petit village de Haute-Savoie, et là bas, pour faire brûler les cuissots, y’atout ce qu’il faut ! D’ailleurs les habitués des trails doivent bien connaître ses terrains de jeu et sa course dont ils doivent tous être amoureux…! Course qui fait partie du championnat de France de Trail, TTN, elle accueille depuis plusieurs années un grand nombre de coureurs, et pas les plus mauvais d’ailleurs ! 😉
2 parcours, un 28 et un 42, avec bien sûr leurs spécialités, un bon p’ti dénivelé !
Pour nous c’était parfait, on avait envie de bosser et les distances étaient plutôt bien adaptées à notre duo jamais rassasié… Manu sur le long et Sissi sur le court. Un bon moyen de s’éclater en simultané et de partager des impressions qu’on prend plaisir ensuite à se raconter. Bon quand j’ai vu le profil (une montée, une descente, le belle forme géométrique triangulaire bien faite), j’avoue, je ne m’y voyais vraiment pas… Ces parcours là, ce n’est pas pour moi et puis t’façon, j’aime pas! Et puis j’ai réfléchi (ça m’arrive, si si ), je me suis renseignée… « il est super ! Ça grimpe tranquille et la descente n’est pas trop technique » on m’a dit (Pendant la course, ceux là, je les ai maudits). Bon ok, allons y ! Y’a pas de secret, progresser ça veut pas toujours dire s’amuser. Ouais et en effet, je n’ai pas trop rigolé… Mais y’a quand même du bon, c’est que j’en aurais tiré des bonnes leçons!
Leçon numéro 1 : quand le samedi tu courras, RTT le vendredi tu poseras !
En général, le jour des courses, c’est le dimanche. Et bien cette fois ci, c’était samedi. Et forcément, pour s’organiser c’est plus compliqué. Surtout quand tu passes la journée du vendredi à bosser et que tu dois faire 700kms pour y aller. Toulouse-Nîmes, Nîmes-Faverges, faut être motivé ! Bon ça tombe bien, on l’était… Bref, quand on est arrivé, il était très tard et on était bien fatigué. Et dormir moins de 5h avant une course, ce n’est pas tellement conseillé. La prochaine fois, on le saura et le RTT on le posera !
Leçon numéro 2 : quand tu commences par 13km de montée, essaye de pas t’emballer!
1600Md+ d’entrée, pour moi c’était une nouveauté. Et quand c’est du jamais fait, ce n’est pas toujours évident à gérer. Ça va faire du 2h de montée ? Je n’en avais aucune idée… Ce qui est sûr c’est que j’en avais mal aux cuissots rien que d’y penser ! 😉 Je table donc sur un départ prudent, c’est presque évident si je ne veux pas terminer en marchant. Oui mais juste avant le départ (quelques minutes avant le coup de pétard !), j’entends une conversation au hasard : « Faut quand même bien se placer parce qu’après y’a des mono traces et c’est compliqué pour doubler ». Ok, finalement, j’vais peut être essayer d’envoyer au début pour ne pas être trop embêtée. J’ai donc appliqué cette stratégie…
Super patate jusqu’au ravito. Ça se passe bien, je continue mon petit train train. Petites foulées, je suis concentrée, j’ai imprimé, ça va encore monter longtemps, faut pas paniquer. On m’annonce dans les 7 premières féminines. C’est chouette, si je tenais le top 10, ça serait trop la fête !! Je vois Dawa me doubler, j’y comprends rien, mais qu’est ce qu’il fait là ??? Et puis surprise…Qui qui passe à côté…mon chouchou !! aaaah mais je commence à comprendre, les 2 parcours se croisent, évidemment ! Un coucou en passant, il n’est pas au top mon prince charmant. Pour lui un jour sans, en un échange de regard je le comprends… Pour ma part, j’aurais mieux fait de le gérer autrement et de partir plus lentement, je commence déjà à sentir les premiers signes d’épuisement. C’est de ma faute en même temps à écouter parler les gens ! Pas d’affolement, je ralentis l’allure et je poursuis tranquillement, mais toujours en courant ! 😉
La prochaine fois j’oublierais pas, partir trop vite, c’est pas recommandé dans ces cas là!
Leçon numéro 3 : te ravitailler tu n’oublieras pas !
J’ai bien fait de faire le plein au ravito parce que je les vide à une vitesse mes bidons d’eau… ! vivement qu’on arrive là haut…je me fais rattraper par une féminine, elle marche, mais plus vite que je ne cours ! Je la connais, elle était déjà devant moi au trail de la Drôme Lafuma. M’en fiche, j’marcherais pas ! 😉 Je m’accroche à elle, j’essaye de la garder en ligne de mire. Ça monte, ça monte et ça continue de monter…J’ai les cuissots qui commencent à chauffer et surtout ces montées sans s’arrêter ça commence à m’ennuyer, j’ai envie de variété ! Bon allez j’essaye de ne pas y penser et de me reconcentrer sur mes petites foulées… Je n’ai aucune idée de combien il nous reste à grimper…Je devrais peut être me renseigner ? Je demande à côté : « tu vois le chalet tout là haut, et bien c’est pas encore là… » ok, merci bien. « Et sinon après le chalet, il reste beaucoup » ? « Encore une bonne dernière grimpette et on est au sommet ». Et il rajoute, « tu devrais marcher pour te reposer ! » Hors de question… 😉
Une source naturelle, je remplis mon bidon. Elle est glacée, on me dit de boire à petites gorgées. Oui mais j’ai super soif moi ! Ironie du sort, à ne penser qu’à ma soif, j’ai oublié de penser à la faim. Résultat, en arrivant en haut, j’ai eu le droit à une bonne petite hypo qui m’a suivi jusqu’à l’arrivée. Et pourtant j’le savais, j’en avais déjà fait les frais. Mais en même temps, c’est déjà pas super évident de manger en courant, mais alors de manger en grimpant, c’est encore plus compliqué finalement.
Pas besoin d’une 4ème leçon pour comprendre que je n’étais pas vraiment dans des conditions pour terminer à fond les ballons et à coup de grands bonds… La 2ème partie, c’était plutôt en mode survie. Plus d’envie, complètement vidée la Sissi !
Jamais penser abandonner, mais tellement pressée d’arriver. Moi qui croyais qu’en descente ça allait mieux se passer, sur ce coup là, j’me suis complètement plantée. Descentes techniques, qui nécessitaient de rester toujours super concentré. Des passages glissants, qui ne pouvaient se faire qu’on marchant…Pas super marrant. C’est pour dire, je me suis fait doubler par une fille à moins d’1km de l’arrivée, et je n’ai même pas eu envie de riposter.
Enfin bon, c’était fait ! Et finalement, même si je n’avais pas trop envie d’y aller parce que je savais que j’allais en baver, j’étais bien contente d’avoir fait l’essai… Super ambiance à l’arrivée, une organisation vraiment bien carrée, une région qui vaut la peine de s’y arrêter ! Et puis c’est bien connu, la difficulté ça fait aussi progresser !
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