On continue notre série d’interviews de lecteur-runner avec Patrice, le plus Canadien des runners français qui nous parle de sa passion, de ses courses, de sa préparation nutritionnelle, physique … et d’un tas d’autres choses que je vous laisse découvrir !
Comment as-tu attrapé le virus du running ?
Courir était avant pour moi un moyen de couper et aller profiter du grand air en faisant des petits runs dans la forêt voisine. J’ai doucement appris à vivre avec les saisons en étant spectateur privilégié du changement des conditions et des couleurs. Mais le virus est arrivé quelques années plus tard lorsque j’ai vraiment commencé à courir régulièrement et m’entraîner pour le semi-marathon de Montréal, Québec. C’est lorsque ça vient de tes trips ce besoin de courir, ou plutôt cette dose d’endorphine des 10km que tu te sens un coureur. Aujourd’hui j’essaie de courir régulièrement, et surtout lorsque je me sens down. Rien de tel pour reprendre du poil de la bête.
Le meilleur endroit pour courir selon toi ?
En montagne et en forêt c’est une bonne configuration : tu choisis ta course entre du court avec dénivelé pour le cardio et un long run le long d’un lac pour l’endurance. Effectivement, lorsqu’on aime la nature elle nous le rend bien en nous donnant le change pour le moral. Je déteste courir en ville sur les trottoirs, c’est presque du suicide pour ses poumons…
Avec quel matériel pratiques-tu ?
La course a pris une autre dimension lorsque j’ai découvert mon « coach virtuel », à savoir la puce Nike+ à insérer dans tes chaussures et qui se synchronise avec l’iPod. Un coach car le running peut sembler ennuyant, avec mon coach c’est un nouveau défi à chaque sortie, et le plaisir de suivre tes évolutions sur le même parcours. Ce qui est hallucinant dans le fait de courir avec un capteur, c’est se rendre compte à quel point le corps est un métronome !
Concernant le matériel Nike+, leur interface version 1 était très puissante, une révolution dans le run ! La nouvelle version, bien que plus ergonomique a encore de nombreux bugs que j’espère que Nike va corriger. Leur outil se décompose entre des défis en solo ou en équipe et récemment un programme d’entrainement selon objectifs (marathon, semi, forme, vitesse). La dernière nouveauté : devenir le boss sur le parcours des autres. Ca sent la compétition bien que je n’ai pas encore remarqué trop d’utilisateurs sur ma région. N’hésitez pas à voir mon profil et mes dernières courses sur: Patrice Albertus.
Comment te prépares-tu pour les compétitions ?
J’augmente le rythme quelques semaines avant la compétition. Malheureusement le marathon n’est plus dans mes objectifs, mes ligaments m’ont fait faux bond. Malgré tout, un semi marathon reste encore du plaisir. Le secret selon moi se trouve dans la préparation physique et alimentaire. Rien ne sert de courir trop, il faut écouter son corps et lui donner l’énergie dont il a besoin. J’utilise souvent du gel, c’est léger et rapide à ingurgiter. Autrement j’ai aussi lors des longs runs (20km) ma bandoulière avec 1 bidon d’eau sucrée et une autre recette maison (eau, miel et citron frais pressé).
Parmi toutes les courses auxquelles tu as participé, laquelle t’a laissé le meilleur souvenir ?
Canmore, Alberta, Canada. Une course en pleine montagne. 21 km de pure plaisir. C’est d’ailleurs mon record à ce jour (1h38min) et le plus drôle c’est que je n’avais pas l’impression de trop donner. En fait j’ai eu la chance d’avoir un bon wingmen sur au moins 10km, nous avions le même rythme et on a fait une remontée exceptionnelle jusqu’au 100 premiers. C’était vraiment une belle journée, un mix entre route macadam et chemin de terre.
Cours-tu seul ou avec un partenaire ?
Le plus souvent seul. Et d’ailleurs c’est ce que je préfère finalement. Car autant courir fait du bien au corps, autant courir seul permet de couper complètement et se détendre moralement. L’autre partenaire c’est la météo, et elle ne me gène guère, à part les tempêtes et le froid glacial qui te brûle les narines. Il y a du bon à prendre avec chaque météo, je me souviens même d’un run en après-midi sous une pluie dense mais chaude, c’était exceptionnel, on se sent vivre.
Tu ne pourrais courir sans … ?
Musique. Courir est l’occasion pour moi de me plonger dans un album complet, les rares fois où j’ai encore le temps de profiter complètement de la musique. J’ai investi dans un casque intra-auriculaire pour de bonnes basses qui te coupent du monde extérieur (que j’ai dû fixer avec un bandeau pour garder un son terrible). Ma course prend souvent la couleur de ce que j’écoute. Entre des pistes longues et profondes (Radiohead, Massive Attack) ou plus speed (Essential Mix par Pete Tong, podcast chaque semaine sur BBC Radio 1), ou encore plus récemment une bonne playlist 80s (genre Samantha Fox, Touch Me mais faut surtout pas le dire!).
Cela restera un secret entre nous et les lecteurs de U-Run ! Un conseil pour nos lecteurs, en particulier ceux qui débutent en running ?
Soyons francs, courir c’est pas excitant. Ce n’est pas un effort intense comme pourrait l’être un squash. Mais courir c’est se retrouver et ça, pas beaucoup d’autres sports l’offrent. C’est pourquoi il est avant tout important de trouver quel est votre plaisir à courir : la musique, les défis, la zénitude d’un run de 20km, la solitude. Et une fois que vous l’avez je pense que je n’ai plus besoin de vous donner de conseil 😉
Merci Patrice !