En course à pied, la route et le trail, sont deux mondes bien à part.
Paysages, mentalité, type de terrain, profils de coureurs… beaucoup de choses diffèrent, même la manière dont on s’y prépare ! Pourtant, les coureurs qui passent de l’un à l’autre ne sont pas rares.
A cela rien de très bizarre quand on se dit que la recherche du plaisir et de la variété priment pour la plupart. Je fais d’ailleurs partie de ces coureurs qui se sont lancés sur les sentiers, au départ, juste pour voir… Certains se retrouveront peut être dans les différentes choses, qui m’ont fait dire (venant de la route), le trail c’est quand même bizarre !!! 😉
-l’alternance marche/course
Sur un 10km route, un semi ou même un marathon, marcher c’est pêché !! Alors quand sur un trail, dès la première difficulté (en général une bonne grosse montée), tu vois tout le monde marcher (voir même parfois s’arrêter), au départ ça fait un peu halluciner ! perso, ça avait même tendance à m’agacer parce que très souvent quand tu te retrouves derrière, t’es complètement bloqué…impossible de doubler…Bon au début t’essayes bien de te faufiler, mais quand tu t’es tapé quelques fossés, tu laisses tomber et tu fais comme tout le monde, tu restes derrière bien élevé…puis finalement t’as bien fait, parce que la montée tu l’aurais pas terminé en courant sans t’asphyxier ! 😉
-l’équipement
Le routard, il fait dans le simple en général… Short, débardeur, baskets ! À la limite une casquette mais le but c’est de pas trop charger la mulette ! Plus léger on sera, plus vite on arrivera ! D’ailleurs quand on achète nos runnings, on regarde bien évidemment…le poids !
Le trailer, c’est à la limite du style randonneur ! Camelback, porte-bidon, buff, chaussettes de compression, double épaisseur en bas, triple épaisseur en haut…il porte à boire pour 2jours et à manger pour toute la journée ! 😉 Et puis les chaussures de trails, faut mieux pas les peser, ça risquerait de nous faire pleurer à s’imaginer grimper avec ces gros trucs aux pieds ! Au final moi aussi j’ai abandonné l’idée de courir léger…et puis j’ai vite compris qu’en fait, il y avait une utilité !
-La mentalité des coureurs
Quand on met un dossard, c’est qu’on ne fait pas pour de faux…On sait bien qu’on ne fait pas forcément partie des pros, mais on aimerait bien envoyer du gros ! 😉 trailers ou routards, c’est le même topo, la finalité ça reste d’essayer de faire péter le chrono. Mais ce qui est différent c’est la manière dont on s’y prend. Départ de route, les coureurs se sont échauffés 30’ avant, et c’est à qui parviendra à se placer le mieux devant ! Le copain devient ennemi bien évidemment ! Une fois parti, l’est plus question de s’arrêter faire pipi…Si on a envie on serre les fesses et puis tant pis ! C’est à fond et même pas on sourit.
Côté montagne, faut pas croire qu’on ne stresse pas, mais on le prend plus cool quoi… S’échauffer ?? C’est utile ça ? L’heure du départ est passée, mais les coureurs ont l’air de s’en accommoder, ils sont en train de papoter, se racontant leur dernier gros dénivelé. En haut de la 1ère montée, on prend le temps de se photographier, ou au moins d’admirer … Et puis en cas d’envie pressante, pas besoin de paniquer, y’a toujours un buisson pour se cacher, et Dédé pour chambrer ! 😉
-Les entraînements
Le trailer ne supporte pas de tourner en rond, pire encore de courir sur du bitume, ça le rend bougon ! Sur la piste, il y a va, mais uniquement pour ses éventuels tests VMA et faire un coucou à ses potes du club qu’ils ne voient qu’aux compétitions, aux réunions, aux assemblées générales, aux soirées et autres trucs comme ça ! Il aime la nature, et le bonheur que courir seul lui procure ! Même pour une heure, il ne part jamais sans un bidon d’eau. De manquer, il a peur… les étirements, ce n’est pas sa tasse de thé, et la PPG, c’est nécessaire, il le sait, mais il en fait en trainant des pieds…
Courir 2h le dimanche après avoir fait 1h30 le samedi, il trouve ça normal…
Alors que pour le routard, c’est plutôt pas banal !!
-l’après course
Trails ou route, Les compétitions, c’est une grosse organisation.
Toute la communication en amont, et puis on sait qu’il y a toujours des grincheux ronchons, qui sauront signaler le moindre truc qui tourne pas rond…
En général, les courses sur route, passée la ligne, on prend un bout d’orange et un morceau de chocolat au ravitaillement, on discute avec les copains bien évidemment, on applaudit les derniers arrivants. La remise des prix, parfois on l’attend, mais pas tout le temps, surtout si n’est pas devant ! Et puis il se fait faim, et à midi on est invité chez les beaux parents et si on arrive en retard à cause d’une course, ils ne seront pas contents ! 😉
En trail, quand on prend un départ avec un dossard, on sait qu’on va probablement rentrer tard. Parce que d’une part, pour le même nombre de kilomètres, on met 2 fois plus de temps que les routards. Normal, Y’a du dénivelé, les cuissots, on les fait chauffer ! Et puis très souvent, les distances sont élevées…30 km, un trail pour les bébés comme qui dirait ! 😉
Du coup, on fait venir la famille à l’arrivée, et à chacun on a acheté le ticket pour manger ! Oui parce qu’après la course, c’est buvette et saucisses et frites à volonté ! Parfois même les grandes tablées, paella, bières fraiches, de quoi bien se ravitailler pour récupérer… et quand on rentre en fin de journée, on se rend compte qu’on a fait plus de photos après qu’avant l’arrivée !
Et sur son blog, on raconte qu’on s’est trop régalé !
Pour toutes ces raisons évoquées (mais y’en a aussi sûrement pleins d’autres que j’ai dû oublier), je peux vous assurer que le trail, ça vaut le coup de l’essayer ! Au pire, vous saurez que vous détestez, au mieux, vous pourrez y retourner parce que vous avez adoré… Peut être même vous en faire une spécialité et devenir un jour le champion des Templiers ! 😉
(Vous pourrez également retrouver cet article dans le magazine « Running pour Elles »)