Les camps d’entraînement kenyans sont réputés pour être des lieux de vie où tout est dévolu à la course à pied. Le quotidien se résumant à dormir, courir et manger. La discipline y est souvent sévère.
Jean-Paul Cornet a été quatre fois champion de France de cyclisme sur route. Il a un fils, Cyril, de onze ans. Cyril a le meilleur temps en France sur 1000 m des moins de 10 ans.
Nous avons rencontré toute la petite famille Cornet sur un 10 km. Ils revenaient tout juste d’un stage de quinze jours au Kenya dans la vallée du Rif où Cyril a pu s’entrainer avec les meilleurs coureurs de fond et de demi-fond du circuit !
Ils nous racontent… à lire de toute urgence… et à écouter !
Liens pour écouter l’interview :
Interview partie 1
Camp d’entrainement running au Kenya
Interview partie 2
Camp d’entrainement running au Kenya
Interview partie 3
Camp d’entrainement running au Kenya
Interview partie 4
Camp d’entrainement running au Kenya
Cyril et ses parents ont donc été à Eldoret au Kenya dans le fief des coureurs de fond et de demi-fond. Le garçon s’est entrainé au camp d’entrainement Kip Keino avec le plus grand entraineur des champions olympiques : Jimmy “Simba” Beauttah. Monsieur Simba a entrainé huit champions olympiques, trois champions du monde. Son poulain est Kipkop recordman du monde du 1500 m, médaillé olympique du 1500m. Le papa dit « On ne pouvait pas mieux tomber ».
C’est un centre d’entrainement qui se trouve à 7 km d’Eldoret dans la nature. C’est très difficile, il faut vraiment vouloir réussir dans ce sport pour suivre. Ils ont vécu avec les athlètes pendant une quinzaine de jours. Jean-Paul Cornet estime que c’est aussi sévère qu’à l’armée. Horaires à respecter, ça marche à la cloche, pas de sorties, des entrainements hyper difficiles. La cloche sonne à 6h, à 6h15 il faut être dans le bus, à 6h16 le bus s’en va.
Il dit qu’on comprend maintenant pourquoi les kenyans dominent tout le monde.
Il n’y avait pas que des kenyans. Des athlètes d’autres pays d’Afrique, ainsi que des Allemands et des Anglais étaient aussi là pour préparer ou les jeux olympiques ou les championnats du monde junior à Barcelone. D’autres s’entrainaient pour les championnats du monde en salle à Istanbul.
Le centre d’entrainement était situé à 2400m d’altitude, l’oxygène commençait à être limite, il y a une adaptation à suivre et quand on descend après au niveau de la mer, c’est très bénéfique.
L’adaptation se déroule petit à petit sur cinq jours et automatiquement le corps s’habitue à l’altitude et après cette période, les entrainements peuvent commencer crescendo.
Les athlètes font des grandes distances les premiers jours en footing, d’1h30 environ.
Ils partent à 6h du matin, recourt vers 10h du matin puis vers 17h le soir. Il y a entre deux et trois entrainements par jour.
Un entrainement a particulièrement marqué Jean-Claude Cornet : des séries : 8*600m, des séries de 400m et de 200m.
Cette séance a été suivie le soir d’ 1h30 de footing.
Il y avait une trentaine d’athlètes. Certains y sont depuis 6 ans, c’est leur base d’entrainement, d’autres y viennent pour trois mois, un mois.
Lui y était quinze jours pour son fils Cyril de onze ans. Cyril a le meilleur temps en France sur 1000 m des moins de 10 ans. Il est champion de la Réunion, troisième du championnat de Maurice.
Cyril était le seul enfant, le plus jeune que l’entraineur Simba ait entrainé. Il s’occupe surtout de gars qui visent des médailles olympiques. Cyril a fait des gammes qu’il ne faisait jamais, méthodes d’entrainement assez innovantes : sauter à la corde, beaucoup beaucoup, des élastiques (l’entraineur tire). Entrainement particulier individuel.
Si vous êtes parents, vous devez accompagner votre enfant, il ne peut y aller seul. C’est en pleine brousse, on y va que par des chemins, c’est vraiment isolé.
Pour y aller en stage, c’est 40 dollars par jour, tout compris… avec massage, docteurs, spécialistes, nourriture à volonté… Certains vont là bas juste pour le plaisir de voir des athlètes, des champions.
Jimmy Bota Simba. Le centre est Kipp Keino. C’est là que naissent pratiquement tous les champions. Ce n’est pas tout le Kenya qui court, c’est cette région en particulier, dans cette vallée du Rif. Il y a une cinquantaine de centres d’entrainements avec 800 athlètes qui y sont toute l’année.
Pour conclure l’interview, Jean-Paul Cornet nous raconte que certains de ces grands champions en revanche perdent tout. Certains savent placer leur argent, d’autres sombrent dans l’alcool et perdent tout, et se ruinent.
Liens pour écouter l’interview :
Interview partie 1
Camp d’entrainement running au Kenya
Interview partie 2
Camp d’entrainement running au Kenya
Interview partie 3
Camp d’entrainement running au Kenya
Interview partie 4
Camp d’entrainement running au Kenya