Ceux qui courent depuis des années, et pas nécessairement des « champions », vous diront que leurs trophées et médailles finissent par prendre la poussière sur leurs étagères…
D’autres vous diront qu’ils sont totalement motivés par la médaille, « symbole », comme l’arche d’arrivée, de leur fin de parcours et d’une somme d’efforts.
D’une manière plus pragmatique, les organisations se posent la question de ces trophées et médailles : doit-on les garder ? Réserver les plus beaux d’entre eux aux vainqueurs ?
La réponse n’est pas si simple…
Du travail pour l’organisation
Les vainqueurs d’épreuves ne sont pas particulièrement attachés aux trophées, sauf si, comme pour l’organisation, ils représentent quelque chose : un symbole local, le travail et la création d’un artisan… Une belle pièce en bois dessinant une montagne peut décorer agréablement le salon.
Pour l’organisation, c’est l’occasion de mettre en avant une identité et d’inclure l’aspect d’inclusion avec la collaboration d’un artisan local, et son travail manuel. Mais ce n’est pas le même travail quand il faut mettre des centaines voire des milliers de médailles autour du cou de chaque finisher.
Il y a tout d’abord un coût qui n’est pas anodin, et une main d’oeuvre supplémentaire pour gérer cette commande, le stockage et prendre quelques bénévoles pour les distribuer le jour J.
Le symbole pour les finishers
Tout le monde ne peut pas monter sur un podium. Pour autant, le mal que tout un chacun s’est donné et les luttes sont aussi appréciables. Ainsi, cette médaille revêt un symbole de tous les efforts cumulés, l’abnégation. Cet objet représente donc un souvenir, une histoire.
Ainsi, de nombreux coureurs à pied plaideront pour leur médaille à l’arrivée. Une façon de dire « je l’ai fait ! ». Le point final d’une aventure.
Une question d’égo ?
Cet aspect doit être abordé, surtout si on fait le parallèle depuis une quinzaine d’année avec l’avènement des réseaux sociaux. Le sentiment de fierté est important dans la construction du soi, et cet objet représente quelque part cette fierté.
Si elle était toute personnelle, aurait-on besoin de se souvenir du sens drainé par tous nos efforts ? Ou le fait d’en témoigner permet de valider ce sentiment ?
Il y a toujours des dérives et des personnes qui auront besoin de solidifier un égo défaillant. Et tout le monde n’en est pas au même niveau selon son propre parcours. De plus, l’homme a toujours placé des choses symboliques dans certains objets. Pourquoi pas la médaille pour cette fin de parcours que représente une ligne d’arrivée…?
La question écologique
Là aussi, le sujet pose question, car même si la médaille est faite en bois ou en métal, cela restera un objet qui va apporter plus ou moins d’effets négatifs sur la nature.
Un t-shirt, comparé à la médaille, aura une fonction d’utilité plus marquée : on ne se balade pas avec une médaille autour du coup, mais on peut courir utilement avec un t-shirt, en plus de faire une publicité visible pour l’organisation. Mais… On va retomber sur la production de CO2 occasionnée…
C’est un axe de réflexion, car faire venir des centaines de coureurs à un endroit, c’est déjà impactant. Il faut voir où placer le curseur, car on ne peut pas arrêter non plus le monde de tourner…
Une idée ?
Quand cela est possible à organiser, pourquoi ne pas laisser le choix au coureur de cocher la case à l’inscription ? Médaille, pas de médaille…? Il s’agit surtout de voir quelle est la volonté de l’organisation.
Et peut-être à tout un chacun de se demander s’il estime que c’est important pour lui dans l’ensemble de ses convictions.
Dans tous les cas, les souvenirs d’une course peuvent rester à jamais gravés dans notre mémoire…
Par M.BERTOS / Photo : page Facebook 6000 D
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