Un avis tranché : je suis plutôt contre le maximalisme de manière générale. Mais avant tout : il faudrait que les fabricants nous laissent tout simplement le choix !
Alors que les lignes de produits sont quasiment inondées de semelles surdimensionnées, il serait plus respectueux de laisser le choix au consommateur (coureur) de faire les choix qui lui semblent bons ou indiqués pour ses caractéristiques propres, afin, aussi, de respecter sa façon de courir et sa santé.
La proposition et les typologies de produits devraient tourner autour d’un 50/50 plus respectueux et judicieux…
Cela dit, pourquoi cette proportion est plus équilibrée en trail ? Pourquoi a-t-on encore plus de choix vers des modèles de chaussures plus « classiques », avec des dimensions plus proches des dimensions physiques du corps ?
Le carbone en trail est quasi inutile et difficile à concevoir
La plaque carbone, c’est en grande partie ce qui a fait augmenter le volume des semelles en chaussures de route. Il fallait, afin de l’absorber, augmenter le volume des mousses amortissantes nouvelle génération.
En trail, Hoka et d’autres marques se sont chargées de l’essor du maximalisme. Mais une plaque carbone, c’est un élément rigide, dans le sens de la longueur et de la largeur. Il est donc compliqué de suivre les éléments naturels du terrain qui vont nous déstabiliser dans tous les sens.
La réponse à ça n’est pas un bloc rigide, mais une chaussure qui protège tout en s’adaptant (flexion, encoches). Il faut qu’elle puisse se tordre tout en résistant. Et que faire d’une plaque carbone pour dynamiser une foulée, à part sur des courses natures très roulantes ?
Cela limite largement la conception d’une semelle de ce type…
Le maximalisme : protection et… perte d’informations
Une semelle épaisse va nous épargner les éléments bosselés et pointus, et nous permettre d’un peu plus foncer dans les débris… Sauf que l’épaisseur atténue fortement le signal d’information que le pied capte du sol, et qui va jusqu’au cerveau.
Une information floue à traiter rend un geste peu sûr, et potentiellement augmente les risques de chute ou de torsion. Quand vous vous trouvez dans des singles étroits, avec racines et gravas, il vaut mieux avoir la bonne information, choisir avec précision où poser le pied.
Il ne s’agit pas d’avoir une semelle ultra fine, mais d’avoir un modèle équilibré qui protège le nécessaire et qui permet à la fois de capter les informations et d’opter pour la bonne réaction. En plus de pouvoir garder un pied un peu plus musclé, plutôt qu’enveloppé dans du coton…
Tout n’est pas à jeter…
Tant que les proportions ne sont pas « folles », structurer une chaussure de trail, notamment pour du long et du technique, n’est pas une mauvaise idée, c’est même nécessaire.
Il faut un minimum de résistance à la torsion, et des crampons plus ancrés dans la semelle (une base plus large, pour ne pas arracher et mieux résister). Le mesh doit aussi pouvoir résister à des contraintes comme : plier, résister aux frottements, ne pas se détériorer trop vite avec l’humidité et la boue), avoir un bon pare-pierre.
Difficile de ne pas alourdir excessivement le modèle, c’est clair. Mais ne pas oublier qu’un poids est aussi délétère à la fatigue musculaire et aux habiletés / à la réactivité du coureur. Et si la vitesse de déplacement moyenne, et entre les difficultés principales, est basse…
Alors une chaussure plus stable et résistante, même si elle est moins vive et moins précise, pourra faire l’affaire.
Par M.BERTOS
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