Les réseaux sont un formidable terrain pour communiquer, et la course à pied n’échappe pas à ce mode de communication et d’expression.
Que ce soit pour sa famille, ses copains coureurs, pour une association, un magasin partenaire ou des sponsors très impliqués chez les runners plus « exposés », aujourd’hui passer par là paraît indispensable.
Dans tous les cas, bien qu’il n’y ait pas de règles de « bonne conduite » ou de « bonne communication », il semble qu’il y ait quelques écueils à éviter.
Tout le monde parle de soi
Peut-être qu’il y a une part d’égo qui fait que l’on a besoin de se sentir exister ou d’être validé au milieu de ce peloton de plus en plus grand… Mais il y a une vraie demande de tous ceux qui nous suivent, ou tout du moins un réel intérêt bienveillant dès qu’un bout de notre chemin est publié. Pourquoi ?
Premièrement, c’est une façon de donner de ses nouvelles et de partager un bout de soi et de notre personnalité, au travers du récit. Et puis sportivement parlant, c’est une façon d’être informé de ce qu’il se passe et d’où on en est chez les personnes que l’on aime bien suivre.
Concernant monsieur ou madame tout le monde, le format long et détaillé n’est pas adapté à la lecture longue, avec le risque de « fatiguer » le copain lecteur (et on se fatigue vite sur internet !). Un bon condensé, quelques bons mots, les résultats et le ressenti nourrissent largement l’intérêt. Avec, et cela est important pour attirer l’attention, une photo en action.
Quelques informations brèves passent aussi très bien en story, avec un réel atout pour ceux qui maîtrisent bien l’outil et font preuve d’humour.
Est-ce que c’en est une obligation ? Non bien sûr, et on n’est pas obligé de vivre au travers des réseaux sociaux. C’est même contre productif d’ailleurs, car ce qu’il se passe sur le terrain, c’est numéro 1 pour soi. Mais aussi pour ceux qui veulent communiquer : rien de mieux que du réel, du concret, et des mots inspirés des sensations à la fois physiques et mentales.
Ceux qui trichent ou qui en font trop sont vite démasqués. Les réseaux sont déjà un biais, nul besoin d’en rajouter, surtout si la différence se ressent encore plus quand on vous côtoie sur le bitume ou les chemins…
La nécessité de rendre l’aide des partenaires
C’est une condition pour être suivi : que les performances parlent pour soi, ou que l’on ait un intérêt à vous soutenir via votre « fenêtre » des réseaux sociaux. Alors oui, certains sont surtout des experts de la com avant d’être des coureurs engagés pour eux-mêmes et assidus. Tant pis, si les marques veulent véhiculer leur image via ce spectre là…
Communiquer aujourd’hui c’est faire de la publicité pour que les marques vous suivent, vous soutiennent en don de matériel, en défraiement, ou en salaire. Il est donc normal de consacrer de son temps à faire des retours de son évolution dans une préparation, ou après un objectif. Ce temps doit être comptabilisé en plus dans son quotidien.
Attention tout de même à l’impact mental ou émotionnel d’une certaine « pression », que l’on se met tout seul, ou que l’on porte, même de façon non déclarée, sur ses épaules. Les résultats ou le travail d’exposer ses marques doivent être acceptés par le coureur. Mais revenons tout de même à l’essentiel : si l’on court, c’est avant tout pour soi. Et si dans le cas extrême où l’on n’est plus suivi par manque de travail ou de résultats, il faut tout de même se recentrer et mettre du sens dans ce que l’on fait.
Vivre à haut niveau n’est pas chose aisée : les résultats, l’image de soi, la communication, c’est un travail de fond, quelques fois délégué (sauf courir, bien entendu). Certains athlètes sponsorisés capitalisent aussi sur les formats vidéos ou podcast pour tenter de former une communauté et un intérêt digne de rapporter de l’argent. Mais cela peut aussi rajouter une charge mentale, qu’il faut savoir absorber.
C’est une question d’équilibre à trouver et de sens à conserver pour continuer de mener ses runs et ses actions à bien.
L’essentiel, c’est d’être en accord avec la façon dont on veut vivre les choses avec les autres, et avec soi.
Par M.BERTOS / Photo : FB Nike Run Club
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