L’éternel champion ethiopien, qui fera ses 39 ans le 18 avril prochain, était présent ce week-end au marathon de Tokyo. Et pour cette année 2012, il aimerait se qualifier sur la mythique distance et briguer un dernier titre olympique.
Un rêve un peu fou? Qui n’avance pas sans rêves, sans envies? On sait que la tâche s’annonce extrêmement compliquée, d’autant que le niveau en marathon s’est densifié au niveau mondial et même au niveau national. Pour être parmi les meilleurs ethiopiens et ainsi se qualifier, il faudrait sans doute le voir franchir la barre des 2h06. Et on sait que, sur marathon, ne serait-ce que physiquement, il n’y a pas foule d’opportunités.
Il était donc hier dans la capitale du Japon pour tenter sa chance, et avec une 4è place en 2h08’17, il a sans doute échoué.
Contrairement à ce qu’on peut lire partout dans les dernières news (cf: Haile Gebreselassie, alors en tête, a été victime d’une grosse défaillance…) il n’a pas littéralement explosé. Par contre ses adversaires ont fini très fort !
Température certainement fraîche sur la capitale à voir nombre de coureurs avec des gants, cache-oreilles, manches longues. Haile lui avait un 1/4 de manche sous le maillot ainsi que des gants, il y’a de fortes chances que le climat ne lui ait pas convenu… Mais l’allure elle est très bonne : moins de 1h03 au passage du semi-marathon ! Le calcul est rapide, la vitesse de croisière aussi. La foulée est légère, le pied réactif, le regard vers le sol en levant les sourcils, il est concentré, on reconnait bien son style qu’il affiche depuis maintenant 20 ans au top niveau mondial.
Il se poste à l’avant de la course et se détache même aux alentours du 30è. Il manquera un ravitaillement, qui l’aurait peut être aidé pour la fin de course. Mais il n’y a pas de signes flagrants de fatigue, si ce n’est qu’au niveau du visage, l’effort se durcit.
L’une des raisons semblait évidente à voir : le profil du circuit qui alignait avec peu de répis les faux-plats montants ! Sur certains plans de caméras on pouvait voir Haile en contrebas de la voiture qui le filmait, réduisant sa foulée. Clairement, on ne pouvait espérer sur un tel tracé établir une performance de 1er choix.
Un coureur kenyan, visiblement plus puissant, lance l’assaut: ce sera Michael Kipyego Kipkorir, futur vainqueur en 2h07’37. Le 2nd est un japonais qui finira en trombe !
Dans un finish incroyable (il s’extrait d’un groupe de poursuivant situé à environ 20s), il rattrape un à un les coureurs de l’échappée pour finir sur les talons du vainqueur en 2h07’48 (record personnel). Le 3è est l’Ougandais Stephen Kiprotich en 2h07’50, et donc Haile en 2h08’17 qui a « faussement » explosé puisqu’il n’est qu’à 40s du lauréat.
« Ca a bien fonctionné jusqu’au 35è, mais ensuite j’ai souffert du dos. Mais je ne suis pas fatigué et je pourrais très bien recourir un marathon dans 2 semaines » a-t-il déclaré. Ce n’était donc pas une défaillance, d’ailleurs on ne pouvait s’y méprendre. Le parcours et la météo n’aurait pas permis une grosse performance, Tokyo n’en est pas un parcours propice.
On sent tout de même qu’il est capable encore d’aller vite. Son temps de passage à mi course est un bon indicateur, d’ailleurs son entraineur Jos Hermens dit que faire 2h05/2h06 est toujours possible pour lui. La course vers les Jeux Olympiques semble très compliquée…
Les médias se plaisent à constater qu’Haile n’est plus ce qu’il était, je pense qu’il convient mieux d’admirer ce dont il est encore capable de faire.
Car Haile Gebreselassie c’est la perfomance, le style, mais aussi ça : un sourire fantastique quelles que soient les circonstances
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