Courir oui, courir vite, bien sûr ! Courir trop vite, et trop souvent, ce n’est pas une bonne idée.
Et pourtant on vous dira largement qu’il faut se bouger car les footings ne vous feront progresser qu’un temps ! Après, vous allez ronronner. Alors oui, il faut courir vite, c’est même le principal facteur de progrès. Mais il ne faut pas TOUT courir vite.
Ni faire quatre séances de qualité sur cinq entraînements. Le dosage de quantité et de qualité doit être harmonieux, adapté aux distances préparées et à l’intensité nécessaire à votre niveau, ou à votre progrès pour atteindre le niveau suivant.
De plus, quand on s’entraîne trop vite, on augmente le risque de blessures qui peut subvenir par la fatigue générale, la fatigue musuculaire, des contraintes ostéo-articulaires trop importantes.
Risquer la blessure, c’est compromettre la régularité de l’entraînement, qui permet d’avoir un niveau constant et consistant. Et on sait qu’à chaque fois c’est beaucoup de travail pour revenir, des objectifs manqués, des bas psychologiques…
Le footing doit rester du footing
Non, un coureur qui a une VMA de 18 km/h n’est pas en footing à 14 km/h ! Même s’il l’indique sur Strava. Pour vous dire, même à 19/20 km/h de VMA, on n’est pas complètement « easy » à 13 km/h. Le vrai footing est celui où on peut courir relâché, sans engager sa foulée.
Au niveau mécanique, même si c’est très facile pour le coureur, au delà de 4’30 (pour cet exemple) il engage plus sa foulée. Comme on est chaud et qu’il y a une synergie entre la chaleur corporelle et un niveau cardiaque modéré, ça ne se sent pas, mais vos muscles et tendons le sentent car ils sont plus actifs.
On compte beaucoup plus sur le rebond. Cela ne veut pas dire que les footings actifs ne sont pas utiles, mais on ne doit pas compter que sur ça. Un échauffement (les 3/4) et une récup (la moitié) se font sur des allures cools.
On peut cibler de faire des footings actifs pour engager un peu plus le métabolisme et faire un travail supérieur au niveau gestuel, notamment pour évacuer les tensions ou l’acide lactique. Autrement…
Attention au piège de Strava avec les secteurs où on accélère, ou l’allure moyenne qu’on veut assez élevée, parce que courir 5’20 au kilo n’impressionne personne…
Bien cibler les allures sur le long
Dès qu’on fait du 10 km, du semi et du marathon, il faut être encore plus appliqué pour respecter les allures.
Autant, en début de prépa, on peut se baser sur un développement de la VMA, autant par la suite, dans le coeur de la préparation spécifique, il faut adopter les bonnes allures.
Pourquoi ? Parce qu’on sait que s’approcher de l’allure course permet d’enregistrer le tempo visé, aussi bien sur le plan physique, que physiologique. C’est un travail qui permet plus tard d’être efficace et de supporter l’effort sur le long terme.
Bien sûr, il faut varier les allures et savoir courir plus vite pour être plus facile sur les allures de course. Mais en faible proportion.
Une erreur à tous les niveaux
Autant les débutants qui vont par exemple courir trop vite pour suivre un groupe de copains, que les pros qui vont avoir envie de courir trop vite et trop souvent pour rester au top de leur forme. Les erreurs sont commises à tous les niveaux, et que l’on soit jeune ou plus âgé.
Et Strava ne montre pas tout ! On peut avoir le traileur qui a des VAP (allure équivalente à plat) à 3’50 au km sur des sorties montagne pour s’amuser (non, ce n’est plus de la simple endurance !). L’erreur du pro sera de solliciter trop souvent et en quantité son organisme !
La plupart ne vont pas diffiser leurs sorties, pour éviter aussi d’avoir trop de notifications sur ce sujet… ce qui leur évitera aussi une sollicitation mentale de trop. Pour le coup, ils ont bien raison.
Quelques fois écouter ses sensations est la meilleure solution : vous courrez peut être trop lentement, ou trop vite, mais à ce moment-là, c’est peut-être ce dont vous aurez besoin !
Par M.BERTOS / Photo : ALTRA
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