La chaussure de running est perçue par les coureurs comme un élément essentiel pour réduire le risque de blessures et pourtant, un constat est clair et ne fait pas débat : malgré les différentes évolutions technologiques qu’a connues la chaussure de course ces 40 dernières années et l’apparition de systèmes de maintien et d’amorti, le taux de blessures n’a pas baissé.
La bonne presse du minimalisme
Certaines études avancent que le port de chaussures classiques augmente le risque de blessures.
Une recherche a par exemple observé que les coureurs en chaussures classiques avaient 3,41 fois plus de blessures que les coureurs en chaussures minimalistes (46.7% vs 13.7%.)
Parmi les causes qui peuvent expliquer ce résultat, des chercheurs ont notamment mis en avant une augmentation de la torsion interne de la hanche (+54%) et de la torsion en flexion du genou (+36%), une inhibition des mécanismes naturels de protection (les mécanorécepteurs) à l’impact au sol ou bien encore une augmentation des asymétries.
Le port de chaussures minimalistes a démontré à de multiples reprises combien il réduisait les contraintes au niveau des genoux et plus particulièrement au niveau fémoro –patellaire, de 15 à 29% exactement selon la cadence de course. En contre-partie, l’augmentation de la cadence de course redistribue le stress mécanique des genoux aux et augmente le travail mécanique total.
A titre d’exemple, courir en chaussures minimalistes augmente les pics de pressions de 9 à 14% et la force verticale maximale de 3 à 7%. La bonne nouvelle c’est que cela peut mener à une augmentation de la force du pied. La mauvaise nouvelle, c’est que cela peut augmenter le risque de blessures au niveau du pied, de la cheville, du tendon d’Achille ou encore des mollets si l’utilisation des chaussures minimalistes ne se fait pas avec progression.
Des études ont pu notamment observer que le passage de chaussures classiques à des chaussures minimalistes pouvait être une source d’oedème osseux au niveau des pieds, de stress et de fracture des métatarses, d’aponévrosite plantaire, de douleurs tibiales, ou encore de blessures au tendon d’Achille et aux mollets.
Pour toutes ces raisons, le passage d’une chaussure classique à une chaussure minimaliste nécessitera beaucoup de temps et de progressivité. Il est même recommandé d’en faire usage avec parcimonie. Une étude conseille par exemple de limiter son usage à maximum 35% du volume d’entrainement et dans des situations particulières comme le renforcement musculaire, le travail technique, les sessions de vitesse voire les compétitions.
La nouvelle mode des chaussures maximalistes
Comme nous vous en avons parlé dans un précédent article, certaines études ont démontré l’effet positif d’une semelle intermédiaire plus amortissante ou plus souple.
Une méta-analyse de 63 études a notamment conclu que les chaussures de course dotées d’une semelle intermédiaire plus souple ou plus épaisse pouvaient effectivement avoir un effet amortissant significatif.
Par exemple, une étude a mesuré que les chaussures ultra matelassées réduisaient la force d’impact maximale subie par la jambe de 35% par rapport aux chaussures de course minimalistes. Il semblerait toutefois que ceux soient principalement les forces et pressions plantaires qui sont significativement diminuées dans la chaussure de course maximaliste par rapport aux chaussures minimalistes.
En effet, paradoxalement, d’autres études ont observé que les chaussures maximalistes pouvaient amplifier les charges appliquées au corps au lieu de les diminuer au fur et à mesure que la vitesse s’élevait.
En conclusion
Ni les chaussures classiques, ni les chaussures minimalistes, ni les chaussures maximalistes peuvent se targuer de diminuer le risque de blessures. Chacune d’elles présentent des avantages comme des inconvénients et doivent être utilisées judicieusement en fonction du type de séance à réaliser et de la vitesse de course.
Ne cherchez donc pas dans les chaussures les raisons de votre blessure mais plutôt dans ce que vous en faîtes. Un élément encore plus important regarde l’historique de chacun avec une logique implacable : si vous ne vous êtes pas blessé avec vos chaussures actuelles depuis plus d’un an et que vous n’avez pas été sujet à une même blessure à répétition, continuez à courir avec le même type de chaussure.
Le mieux est encore de consulter un spécialiste ou d’aller en magasin se faire conseiller directement et tester son ressenti sur les paires, vous pourrez ensuite retrouver un grand nombre de chaussures de running homme sur i-run.fr pour profiter de réductions et/ou d’un choix plus important de coloris et de modèles.
Dans le cas contraire, une diminution progressive du drop associée à une alternance entre différentes chaussures représentent une conduite envisageable voire vivement conseillée ; sans oublier une visite chez un podologue du sport.
Par Jérôme Sordello
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