C’est une vraie question qui pourrait alimenter des heures de débat : mesure-t-on la difficulté d’un trail à son dénivelé ?
Visiblement, les différentes cotations ont déjà un peu tranché en équilibrant, via un croisement de données, le niveau de performance des coureurs, que ce soit sur les profils roulants ou les profils à dénivelé.
Jolie performance mathématique, qui équilibre la valeur des performances, mais qui n’évoque pas la technicité du terrain, ou encore le changement suite à des conséquences climatiques.
C’est déjà un bon début pour terminer un peu la valeur des performances établies. Ainsi, ça rejoint aussi ce que l’on constate sur le terrain : les coureurs sont plutôt des traileurs rapides, ou des traileurs montagnards…
Bref, comme partout, il y en a pour tous les goûts ! Mais peut-on aller jusqu’à dire que plus c’est roulant, moins l’effort est difficile …?
Les efforts en résistance sont différents des efforts en explosivité
Au delà d’un certain pourcentage de pente, la plupart des traileurs passent à la marche (bâtons, ou pas). Si cette pente dure, on est plus apte à prendre un rythme de croisière et à éventuellement contrôler cela au niveau cardio, pour s’assurer de ne pas dépasser des seuils qui nous permettront de durer. La difficulté et la souffrance physique viendront de l’usure (mentale, physiologique), ou de la répétition des efforts.
Sur des profils roulants, qui n’empêchent pas d’affronter de gros pourcentages (mais sur des portions plus courtes), les bosses sont passées avec plus de tonicité, car ces passages seront plus brefs et plus alternés avec d’autres types de sections. On peut courir à des vitesses plus rapides, ce que l’on ne ferait pas sur des pentes ou descentes plus longues.
Pour certains, cette alternance permettra de récupérer et de casser la monotonie. Pour d’autres, ce sera très contraignant de devoir développer des différences de régime musculaires, liés à la pente, au changement de foulée et d’allure. En ça, l’effort sur des tracés plus roulants peut devenir plus difficile.
La difficulté de courir à haute intensité
Vous l’aurez saisi, courir sur des régimes de vitesses plus élevées sur des parcours roulants, cela peut être très difficile. Tout simplement car si le coeur tourne à plein régime, la consommation d’oxygène augmente, et nos réserves se vident plus vite.
Les coureurs utilisent souvent l’expression d’être « pendu » à un effort, c’est à dire toujours sur la brèche. Si en plus de cela, il y a des dépenses musculaires qui restent tout de même importantes, la combinaison des deux augmente la sensation de dépense physique.
Il n’y a qu’à voir l’état des coureurs et coureuses qui ont « tapé » dedans à l’arrivée des trails courus à vitesse élevée. Pour exemple, là où une bosse au pourcentage soutenu sera difficile à passer, une simple côte (donc, qui se passe plus rapidement) qui a été entamée suite à une portion plate pourra être perçue comme un effort très violent !
Verdict ?
Plus roulant ne veut pas dire plus facile, tout comme plus court ne veut pas dire plus abordable si c’est fait à fond !
Cela dépend de l’entraînement, des habitudes et des profils de coureurs. Un coureur rapide saura répéter, comme sur des cross par exemple, des intensités variées, mais sera saturé et défaillant à l’usure sur des profils aux montées longues et au terrain très technique.
A ce sujet, les coureurs devraient, en connaissance de cause, s’intéresser au sujet, et pourquoi pas expérimenter, pour ne pas préjuger des efforts consentis d’une discipline à l’autre.
Par M.BERTOS
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