Le 6 Mai 2017, le meilleur marathonien au monde Eliud Kipchoge échouait de peu à descendre sous les 2 h au marathon en 2 h 00 min 25 sec sur le circuit automobile de Monza en Italie.
Malgré tout, cette première tentative a été une formidable réussite en terme de communication pour la société Nike en vue de lancer le modèle Vaporfly 4% et sa nouvelle semelle ZoomX associée à une plaque en fibre de carbone.
Si la marque américaine a eu un temps d’avance sur la concurrence, la majorité des autres marques du secteur proposent désormais à la vente au moins un modèle de « super shoes ».
Super mousse et retour d’énergie
Exit l’EVA et le TPU, les super mousses utilisées aujourd’hui sont faîtes à partir d’un nouveau polymère appelé Pebax (polyether block amide) et conçues par la société Arkema.
Si les mousses traditionnelles composées d’EVA renvoie jusqu’à 65% de l’énergie stockée et que le TPU utilisé pour la confection du Boost chez Adidas peut monter jusqu’à 70%, les mousses des « super shoes » présentent un retour d’énergie supérieur à 73% et souvent bien au-delà comme les 87% de la mousse ZoomX utilisée pour les super shoes de la marque américaine (1).
En fait, c’est la super mousse, en restituant beaucoup plus d’énergie, qui fait la « super shoes » et non la plaque carbone. Si cette dernière stocke et restitue de l’énergie à raison de 0,007 watts par kilogramme à chaque foulée, la mousse ZoomX restitue 0,318 W / kg, soit environ 45 fois plus que la plaque.
Dans le tableau ci-dessous (2), vous pouvez voir sur la 3ème ligne le retour d’énergie sur 4 types de mousse : EVA neuf, EVA après 450 km, PEBA neuf, PEBA après 450 km.
Si le Pebax neuf a un meilleur retour d’énergie que l’Eva neuf (4,83 vs 4,39), son efficacité à une durée limitée et se dégrade bien au-delà de l’Eva comme c’est le cas ici après 450 km (3,64 vs 3,93).
Super mousse et économie de course
Le second avantage de ces « super shoes » et le premier à avoir été mis en avant est l’amélioration de l’économie de course.
Comment ne pas parler des fameux 4% de gain markétés par la firme américaine avec son premier modèle Vaporfly 4% ?
Pour arriver à cette conclusion, la marque à la virgule a mené une étude en faisant courir à plusieurs reprises 18 athlètes sur un temps de 5 min à des allures différentes (14, 16 et 18 km/h) et avec différentes chaussures. Hors, il s’est avéré que leur modèle avait permis de réduire le coût énergétique de 4% en moyenne comparé aux autres modèles (3).
Le résultat a été confirmé par la suite avec un gain de 3.83% pour une allure de 13 km/h sur le plat et un bénéfice un peu moindre sur une pente ascendante comme descendante de 3% (2.82% et 2.70% respectivement) (4).
Dans le tableau qui suit (2), vous pouvez voir le coût énergétique et la consommation d’oxygène à une vitesse de 13 km/h selon les 4 types de mousse : EVA neuf, EVA après 450 km, PEBA neuf, PEBA après 450 km.
Références :
1-Hoogkamer, Kipp, Frank, Farina, Luo, Kram. A Comparison of the Energetic Cost of Running in Marathon Racing Shoes. Sports Med. 2018
2-Carranza, Hoogkamer, Ravé, Muñoz, Moreno, Gutierrez, Mohíno. Influence of different midsole foam in advanced footwear technology use on running economy and biomechanics in trained runners. Scand J Med Sci Sports. 2023
3-Hoogkamer, Kipp, Frank, Farina, Luo, Kram. A Comparison of the Energetic Cost of Running in Marathon Racing Shoes. Sports Med. 2018
4-Whiting, Hoogkamer, Kram. Metabolic cost of level, uphill, and downhill running in highly cushioned shoes with carbon-fiber plates. J Sport Health Sci. 2021
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