C’est tout simplement incroyable… Et ces derniers mois en particulier : les dossards partent plus vite que les petits pains ! En quelques semaines, en quelques jours, en quelques heures et même en quelques minutes…
S’inscrire à une course demande de plus en plus une organisation sans faille, une anticipation calculée, et surtout une projection sur le futur sans même savoir où on va aller.
Ce phénomène a pris un coup de fouet extraordinaire fin 2023 : les organisateurs eux-mêmes en sont étonnés. Bien que certains fassent monter la sauce, d’autres, au contraire, ont du mal à se l’expliquer… et à vrai dire, nous aussi.
Des inscriptions de plus en plus tôt
Les ouvertures d’inscriptions se font de plus en plus tôt. La plupart des organisateurs en sont un peu obligés, à cause des démarches et des contraintes administratives. On est tous conscients de la lourdeur du système en France, et les événements doivent suivre le rythme.
Mais les contraintes ne sont pas les mêmes pour tous, et ces ouvertures sont aussi avancées pour donner un peu plus « d’air » à la mise en place générale. Nécessaire, ou pas…?
Dans tous les cas, cela a pour effet de surprendre le coureur, dont la réflexion est un peu celle-ci : « déjà ouvert ? Si je me décide trop tard, il ne m’en restera plus, il faut que je le prenne maintenant, quitte à voir plus tard… »
Pour le Marathon de Valencia (26 000 finishers en 2023), les inscriptions 2024 ont ouvert… 9 jours après l’édition 2023 ! Un an à l’avance, quasiment.
Le Festival des Templiers a ouvert les inscriptions 2024 le 13 décembre 2023. Soit 10 mois avant !
Les grands événements qui jouent sur l’aspect exclusif (le dossard est une chance) ont, sans le vouloir, un impact sur les courses de moindre envergure.
« Puisque les dossards ne sont pas disponibles sur les grands événements, il ne vaut mieux pas traîner pour prendre part aux petites courses… ». Le dossard reste une raison importantissime qui nous pousse à aller pratiquer presque tous les jours.
Des dossards partent en quelques minutes !
Certaines courses ont un succès populaire bien mérité.
Ainsi sur la Skyrhune, avec les 500 dossards autorisés (taille de l’événement, respect et contraintes dans le milieu naturel), il y a peu de places disponibles en rapport avec l’engouement suscité (niveau des coureurs, ambiance de folie…).
Ainsi, l’organisateur Nicolas Darmaillacq a instauré depuis de nombreuses années une pré-inscription, et un tirage au sort. Chaque année, le tirage au sort tient compte, dans ses statistiques, de ceux qui n’ont pas eu de chance les années précédentes. Pour une course organisée en septembre, les ouvertures se font en mai.
Au Pays Basque également, la folie s’empare de l’Euskal Trail. Ces courses en solo ou en duos sur deux jours dans un magnifique terrain de jeu comptent chacune plusieurs centaines de participants. Authenticité, ambiance, convivialité, challenge, tout le monde se jette dessus ! A tel point, que pour l’édition 2024 (10 et 11 mai, à St Etienne de Baïgorry), les ouvertures d’inscriptions organisées par épreuve, ont vu les dossards s’envoler sur certaines en seulement 5 minutes ! Il ne vaut mieux pas avoir de soucis informatiques. Certains réclament un tirage au sort, plus juste selon eux…
Les coureurs, aussi responsables
Si des épreuves sont victimes de leur succès, d’autres attisent l’envie… Mais au bout du compte, le coureur ne serait-il pas simplement le responsable de cela ?
Le succès du running, sur trail et sur route, continue sa croissance. Forcément, il y a de plus en plus de demandes. Il y a plus de « défis », de besoin d’adrénaline, de dépassement. Cela attire aussi des coureurs « consommateurs », que les prix ou les mois qui précèdent l’épreuve ne dérangent pas.
Et puis, tous ceux qui, pris dans le flot, cette anticipation incessante, se sentent obligés par « sécurité » de sécuriser leur sésame. Peut-on encore décider de prendre notre temps, ou de ne pas prendre de dossards ? Sans doute.
En tout cas, cela perturbe pas mal tous ceux qui ne peuvent pas anticiper plusieurs mois à l’avance leur disponibilité (physique, mentale) pour une course.
On peut lire sur les réseaux : « il va être plus difficile d’avoir un dossard que de courir et terminer l’épreuve« . La patience et la tempérance sont mis à rude épreuve…
Par M.BERTOS
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