Les années 1980 ont vu l’Italie se placer tout en haut de l’échelle de l’athlétisme mondial et plus précisément du marathon.
D’Orlando Pizzolato à Stefano Baldini en passant par Gianni Poli et Gelindo Bordin pour ne citer qu’eux, l’école italienne du marathon a marqué de son empreinte l’histoire de cette épreuve et celle de la méthodologie de l’entraînement.
Après vous avoir parlé dans un précédent article de l’aspect historique et des 5 points fondamentaux de l’école italienne du marathon, nous vous parlons aujourd’hui de la périodisation de l’entraînement.
L’entraînement par cycles
A partir des années 70, l’école italienne du marathon a commencé à mettre en place la stratégie de la planification via l’entraînement par cycles.
Pour Luciano Gigliotti, il s’agit de diviser la préparation en 3 phases bien distinctes même si elles sont étroitement liées entre elles puisqu’elles se suivent :
- une première période de préparation à caractère général,
- une seconde période de préparation à caractère fondamental,
- une troisième période de préparation à caractère spécial.
Pour chacune de ces périodes, des objectifs physiologiques et techniques sont définis et doivent être rejoints via l’utilisation de différentes méthodologies et la réalisation de différentes séances.
Période de préparation à caractère général
Cette première période a pour objectif principal de retrouver une bonne efficience musculaire et par conséquence mécanique avec des exercices variés qui comprennent de la course mais également de la PPG, des sprints ou encore du stretching et de la mobilisation articulaire.
C’est la période la moins importante de la préparation bien qu’elle soit une étape nécessaire pour accéder aux deux périodes suivantes.
Période de préparation à caractère fondamental
Cette seconde période de préparation a pour premier objectif de développer la puissance aérobie.
A cette période, on est encore loin du marathon, la programmation vise donc à développer la puissance du moteur de l’athlète avec des séances orientées sur le versant « intensif » de l’entraînement sans délaisser le travail de la première période.
C’est le moment idéal de placer des compétitions intermédiaires comme des courses sur route et/ou des cross.
Période de préparation à caractère spécial
A ce stade de la préparation, il reste 8 à 10 semaines avant le marathon.
Après avoir développé la puissance aérobie, cette 3ème et dernière période a pour objectif de développer la résistance. La majorité du travail va se faire autour de l’allure marathon ( + ou – 3%).
Pour conclure
avec la périodisation de l’entraînement, Luciano Gigliotti misait aussi l’entraînement en altitude avec traditionnellement la mise en place de 2 stages en altitude auxquels succédaient 2 périodes plus courtes au niveau de la mer :
- 1° période en altitude : 3/4 semaines basées sur le volume à intensité modérée.
- 2°période au niveau de la mer : 2/3 semaines basées sur le développement de l’intensité avec 1 ou 2 compétitions.
- 3° période en altitude : 3/4 semaines avec augmentation du volume et de l’intensité.
- 4° période au niveau de la mer : 2/3 semaines avec affûtage et test à allure marathon.
Dans un prochain article, nous parlerons des séances clés de l’école italienne du marathon.
Par Jérôme Sordello / Photo : RUN 4 FFWPU