On pensait que Pierre-Ambroise Bosse pousserait jusqu’aux Jeux de Paris 2024. C’était d’ailleurs le seul objectif possible qui l’incitait à vouloir repousser encore le temps…
Mais ce dernier l’a rattrapé : son corps ne se remet jamais complètement d’une blessure à l’ischio, ce qui ne lui permet pas d’espérer réussir encore au top niveau mondial.
Ainsi donc, à seulement 31 ans, Pierre-Ambroise Bosse dit stop !
Il achève une carrière avec deux faits d’arme exceptionnels : le record de France du 800 m en 1’42″53, et le titre mondial de la discipline en 2017.
La retraite athlétique
« J’ai envie d’aller aux Jeux, mais mon corps me l’interdit. C’est fini en fait ! » confie-t-il dans un entretien à l’Équipe.
Arrêt, soins, opération, et rechute : le tendon de l’ischio jambier l’empêche de reprendre comme il le faudrait. Et pourtant, il a essayé de revenir, après des pauses santé ou même personnelles. En 2022, il refait une belle saison, avec un chrono de pointe en 1’44″54 du côté de Charléty.
Voyant les Benjamin Robert, Gabriel Tual, Yanis Meziane, Azzedine Habz performer, forcément, ça lui a redonné les crocs. Mais tous ceux-là sont devant, et il lui faudrait refaire des chronos sous les 1’44 pour espérer. Bosse ne se rend pas encore compte que c’est lui qui a inspiré cette génération avec ses exploits.
Jamais un français n’avait obtenu un titre international chez les séniors. Seul Marcel Hansenne en 1948 a décroché le bronze aux Jeux de Londres. C’est lui qui, à 22 ans, a porté le record de France à 1’42″53. Une fois top 8 Olympique (4è à Rio en 2016), deux fois top 8 mondial, deux fois en bronze aux Europe, cinq fois champion de France…
Bosse est devenu champion d’Europe junior en 2011, et a très vite confirmé à haut niveau, étant déjà demi-finaliste olympique, l’année qui suit, à Londres. A la bagarre avec les meilleurs de l’époque, il fait rêver aussi bien les jeunes que les anciens, qui sont ravis d’avoir un athlète avec ce potentiel et ce panache.
Il rivalise avec les Rudisha (recordman du monde) et les Nijel Amos (qui sera suspendu pour dopage en 2022). A partir de 2018, les pépins physiques s’enchaînent, et il n’arrivera plus à reproduire ses meilleures performances.
Un sacré personnage
C’est aussi pour ça qu’on l’aimait, le « Pierrot ». Au micro de Nelson Monfort, toujours une boutade, mais surtout un détachement avec les choses qu’il vivait sur la piste. Une « grande gueule », qui pouvait aussi l’ouvrir…
5è des mondiaux 2015, il annonce après la course : « il est possible qu’un jour je sois crédité d’une 3è place ! », faisant référence à Kszczot le polonais qui avait mordu la ligne, mais surtout au bosnien Amel Tuka, qui avait amélioré récemment de 3s 61 son record sur le 800.
Il a eu récemment un déclic sur l’aspect écologique des choses qui l’entoure, après avoir couru avec des amis lors d’un « plogging » (courir et ramasser les déchets). Il s’investit désormais dans une association qui oeuvre pour le tri des déchets, le recyclage ou la seconde vie des objets.
Il serait intéressant et amusant de le retrouver en consultant pour l’athlétisme… S’il ne s’éloigne pas trop des pistes…
Merci pour tout, Pierrot !
Photos : Facebook Pierre-Ambroise Bosse
Titre mondial 2017 :
ITW Athlètes Mondiaux :
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