Les Jeux de Paris auront lieu du 26 juillet au 11 août 2024.
Nous sommes fin 2023, il reste un peu plus de 7 mois. On n’est jamais sûr de pouvoir y participer jusqu’au dernier moment, mais certains athlètes préparent ça depuis des années.
Certains sont en retour de blessure, et pour eux le temps leur est compté. Les autres sont déjà en lutte pour réaliser leur qualification avant la date prévue. Nous avons vu récemment la bataille féroce qui opposait les marathoniens français (hommes et femmes) à Valence.
Forcément, nous coureurs, le marathon nous intéresse. Mais il y a aussi toute l’athlétisme, parce que c’est dans notre culture. Demi-fond, sprint, l’athlétisme, jusque sur la route, est une grande famille.
Voilà les 16 jours olympiques en perspective qui marqueront nos mémoires. Mais à quels Jeux assisterons-nous ? Et pour quels résultats ? Est-ce qu’on est bien partis pour les réussir…?
Drôle de « mood », un peu dans l’expectative, un peu dans le flou, un peu dans l’espoir…
Marathon… pour tous, Jeux pour tous… ?
Les français ont brillé sur marathon ces derniers temps. Rien n’est joué, mais disons qu’avec 5 garçons et 4 femmes sous les minimas (fin 2023), les places vont être très chères. Il en faut 3 par épreuve.
Et pourquoi pas ouvrir à plus de monde, pour Paris ? Pour la fierté de représenter le pays ? Il y a des quotas d’athlètes, malheureusement. C’est pourtant assez bizarre : le marathon des élites va se faire à 50 / 80 athlètes, et à côté, il y en aura plusieurs milliers qui pourront faire un marathon pour tous ? Autant emmener tous ceux qui ont fait les minimas ! Ce sont eux qui investissent toute une carrière dans ces Jeux…
Le marathon pour tous, signe d’ouverture, de sport pour tous plus généralement. Autour de 130 € le dossard tout de même, avec quelques chanceux membres partenaires, ou inscriptions gagnées avec des jeux concours. Le marathon de Paris existe déjà : courir le « Marathon pour Tous » pendant les Jeux, mais le soir et à part de la course élite, est-ce vraiment une occasion extraordinaire ?
On ouvre un marathon pour tous, mais les places pour les Jeux ne sont clairement pas pour toutes les bourses. Ces places sont surtout réservées aux bourses bien garnies. Jusqu’à 690 € le ticket, un prix que regrette Sebastian Coe, le président de fédération internationale. « Notre souci sera toujours d’avoir des supporters dans les stades pour regarder des événements à des prix abordables qui nous permettent de développer notre sport » (dit-il sur l’Equipe).
Combien y aura-t-il vraiment de modestes passionnés dans les tribunes, qui auront une vraie idée de leur investissement et de ce qui se déroulera sous leurs yeux ?
J’espère, par la même occasion, que nous aurons de bons spectateurs : respectueux de tous les athlètes et qui mettront une bonne ambiance. Pour diverses raisons culturelles, sociales, ou politiques, ça n’a pas toujours été le cas.
Les spectateurs sont aussi responsables du bon déroulé des événements, et les français (et franciliens en particulier) seront en quelque sorte la vitrine de notre pays. Ainsi que, plus globalement, l’ensemble de notre organisation.
Les craintes concernant le niveau de sécurité, l’organisation des transports, et l’aspect écologique, sont légitimes. Sur ce dernier point, on se souvient qu’il faut rendre l’eau de la Seine acceptable pour l’organisation du triathlon notamment, ce qui n’a pas toujours été le cas récemment… Il y a des inquiétudes.
Quels résultats pour nous ?
Le président Macron souhaitait 80 médailles. Même si l’on sait que l’on sera à la maison et qu’il y a de nouvelles disciplines, cela semblait un peu utopique quand d’habitude on tournait autour de 40 médailles…
Quels résultats pour nous ? Quels résultats pour l’athlé ? Une médaille pour Mayer, Gressier, Schrub, Habz, Zoya, Tavernier, Robert-Michon, nos relayeurs, nos marcheurs, un marathonien, nos coureurs de 800 hommes ou femmes, un perchiste…?
Année olympique, il faut atteindre son pic de forme et de motivation lors des Jeux. Se servir de l’événement pour être catapulté et non pas écrasé. Il va falloir se sublimer. Le sport, et surtout la course à pied et l’athlétisme, ne sont pas très rémunérateurs, et malgré tout, la politique sportive générale n’est pas forcément à la hauteur des espérances.
Ça va être une question de croire en ses rêves. D’être acteur de sa performance. D’être dans le vrai, au bon moment. De ce qu’il produit, pourra naître une nouvelle vie pour l’athlète. Il est l’acteur de ce pourquoi il vit et s’entraîne tous les jours.
Nous avons de bons athlètes. Nous avons un magnifique pays, et de belles villes. Porter les Jeux c’est communiquer au monde entier. Soyons tous derrière notre pays, et à titre individuel, portons les athlètes qui auront, espérons, à coeur de n’avoir aucun regret !
Par M.BERTOS
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