Plus de 1300 équipes ont pris part à la dixième édition du MAIF Ekiden de Paris.
La course en relais par équipes a été remportée sur le fil par le Racing Multi Athlon chez les hommes (2h14’53’’) et la Team Infinity i-Run chez les femmes (2h45’57’’), le classement mixte ayant été dominé par On/Off (2h16’47’’).
Les participants ont dû composer avec plusieurs averses et des rafales de vent, mais pas de quoi gâcher cette belle fête du running qui s’est tenue dans un décor de rêve, avec départ et arrivée au pied de la tour Eiffel.
La Fédération Française d’Athlétisme, organisatrice de l’événement, avait prévu le coup avec un grand chapiteau blanc en plein milieu du stade Emile Anthoine, village officiel de l’événement, pour permettre aux participants de s’abriter.
Organisé chaque année début novembre, le MAIF Ekiden de Paris a fait de la pluie un de ses invités incontournables, aux côtés de la ceinture-dossard à se transmettre en relais. Il était donc écrit qu’à l’occasion du dixième anniversaire de la course, le ciel ferait à nouveau des siennes.
Heureusement, il avait l’esprit changeant ce dimanche 5 novembre, et c’est sous un ciel presque bleu qu’une partie des équipes ont atteint l’arrivée à la mi-journée, à l’ombre de la majestueuse tour Eiffel.
La météo n’avait pas encore franchement basculé une heure plus tôt, un peu après 11h, lorsque Téo Rubens Banini a été le premier à couper la ligne en 2h14’53’’, sous les couleurs du Racing Multi Athlon.
L’international U23 a réalisé une remontée impressionnante, après avoir pris le témoin en deuxième position à 7,195 km de l’arrivée, à distance de l’ASEC La Pommeraye. « On m’a annoncé 1’20’’ de retard, je me suis dit que ça allait être vraiment compliqué, raconte celui qui a pu se permettre de taper dans les mains de ses coéquipiers avant d’en avoir terminé. Au bout de 3 km, l’écart était descendu à 45’’. J’ai commencé à croire que je pouvais peut-être revenir. J’ai réussi à faire la jonction à moins d’un kilomètre de la fin. On s’est un peu bagarrés pendant 200 m dans la dernière côte puis je suis parti dans la dernière ligne droite. C’était très sympa. »
Le suspense a été moins intense chez les femmes, avec la victoire haut la main du Team Infinity I-Run en 2h45’57’’, alors que On/Off l’a emporté au classement mixte en 2h16’47’’.
Maquillage rouge et bleu
En pleine préparation de la course de sélection espoirs pour les championnats d’Europe de cross, Téo Rubens Banini reconnaît : « une préparation particulière. Mais même si on ne va pas chercher une performance dantesque, ce sont des courses qu’on savoure et où l’on prend beaucoup de plaisir », apprécie-t-il.
En grande partie grâce à l’aspect collectif, illustré par ce début de course qu’il a suivi à vélo « pour encourager les gars », avant de partir s’échauffer. Même motivation pour la championne de France cadettes du 5 km, Maïwenn Moteau-Bobe, venue donner un coup de main à ses coéquipières de l’US Métro Transport (Paris) au sein de l’équipe ‘’Coquettes’’.
« Ça me permet de participer à une course avec mes copines qui ne se sont pas forcément qualifiées aux championnats de France, souligne-t-elle, du maquillage rouge et bleu aux couleurs de son club sur les joues, à la manière des Interclubs. Il y avait une ambiance de fou, c’était génial. J’ai adoré le parcours, notamment quand je suis sortie du tunnel et que je me suis retrouvée au pied de la tour Eiffel. En plus, on est montées toutes ensemble sur le podium (3e en 2h48’44’’), c’était cool. »
A l’US Métro, qui avait engagé huit collectifs cette année, on a l’esprit cross et la bonne habitude de se rendre à toute compétition au grand air avec une tente pour pouvoir se mettre à l’abri.
Les dirigeants du club parisien ont le sens du détail et avaient même pris soin d’afficher les compositions de chaque équipe avec les chronos envisagés, afin de permettre à chacun d’anticiper son arrivée dans la zone de transmission.
Un lieu spectaculaire avec ses coureurs répartis par box en fonction de leur numéro de dossard et qui tentent d’apercevoir leur coéquipier pour récupérer la précieuse ceinture-dossard faisant office de témoin, quitte à donner de la voix pour couvrir les nombreux cris d’encouragements des coéquipiers massés juste derrière le long des barrières.
Ici se mêlent, séparés par seulement quelques mètres, les runners assidus et les débutants, nombreux tant le MAIF Ekiden de Paris, avec ses distances accessibles et sa dimension collective, a l’art de susciter des vocations.
Beaucoup de débutants
On y croise ainsi Amira et Staz, 27 et 29 ans, membres de l’équipe ‘’Les contrôleurs’’, qui réunit des étudiantes de la Financia Business School, une école de commerce. La première participait à sa première course, sans trop de préparation, et a déjà envie de goûter de nouveau à un ekiden, avant de se lancer peut-être un jour sur une distance à couvrir seule.
Un peu plus loin, voici encore des étudiants, cette fois en école de kiné au CEERRF, à Saint-Denis. « On est venus entre potes pour s’amuser, explique Gaël, 22 ans. On avait envie de partager une course ensemble, sans objectifs chronométriques. »
Mais ce sont les participants représentant leur entreprise qui sont de loin les plus nombreux, aux côtés des clubs. A l’image d’Hadrien, qui a couru le deuxième 10 km pour l’équipe Eiria, un bureau d’études spécialisé dans l’environnement.
« Notre entreprise avait déjà participé à la course l’an dernier, retrace le coureur de 36 ans, par ailleurs licencié au Team Trail Paris et qui a couvert son 10 km en un peu plus de 36’ malgré pas mal de vent de face. Je suis arrivé dans l’entreprise en septembre et cette course facilite mon intégration. Le sport permet de créer du lien, on est dans un cadre plus décontracté qu’au bureau. »
« Une course inscrite dans le paysage du running »
Des mots que ne manquera pas d’apprécier André Giraud, président de la FFA et attaché à l’aspect populaire et ouvert du MAIF Ekiden de Paris.
« Nous avons eu raison de lancer en 2013 cet événement qui correspond à la fois à nos valeurs et à celles de notre partenaire titre, MAIF, avec en plus une vocation écoresponsable chaque année plus accentuée à travers des initiatives comme les rampes à eau ou le parking à vélo pour favoriser les mobilités douces, souligne-t-il. Nous entrons dans la saison olympique, lors de laquelle le sport va être une grande cause nationale. Notre sport permet de mobiliser tous les publics et tous les niveaux. C’est l’exemple parfait de l’ouverture de l’athlétisme traditionnel à une plus large audience. »
« Cette course s’est finalement inscrite dans le paysage du running en peu de temps alors qu’il y avait déjà plusieurs grandes classiques dans la capitale, prolonge Souad Rochdi, directrice générale de la FFA. Je tiens à souligner le travail réalisé par l’ensemble du personnel fédéral depuis dix ans, avec le soutien de la ligue d’Ile-de-France, du Comité de Paris et des services de la ville de Paris. Par leur engagement et leur professionnalisme, ils ont permis à cette course de grandir et d’occuper aujourd’hui une place à part dans le calendrier. » Qu’il n’est pas près de quitter.
Tous les résultats du MAIF Ekide de Paris 2023
Plus d’infos sur le MAIF Ekiden de Paris 2023
Photos : CaptureMySport / FFA
Laisser un commentaire