De toute évidence, on ne peut que constater la montée exponentielle du trail dans la sphère médiatique.
Et ça se comprend : déjà, par la quantité de pratiquants en France et dans le monde, avec tout le versant « d’universalité » qui est visible et dont la représentation est véhiculée.
Et d’autre part, par l’image que cela dégage, le spectacle, et l’attrait des marques avec tout l’aspect financier qui en découle.
De ce fait, certains athlètes peuvent vivre de leur sport, d’autres peuvent pratiquer leur passion avec des aides matérielles et financières, et les marques peuvent quant à elle développer un marché et toute sorte de produits et services qui vont avec.
Le rôle des médias
Le rôle de la presse écrite, internet, et autres médias télévisuels, est tout d’abord un aspect purement informationnel.
Ensuite, quelque part, il est aussi promotionnel pour mettre en avant le sport, un événement ou un athlète en particulier. Toute une image et une substance se dégagent de cela, où chacun a une influence.
Concernant le trail en particulier, il n’est pas simple d’évoluer en milieu naturel et il est impossible de pouvoir suivre cela et filmer comme sur un marathon, avec un véhicule qui suit et propose des images de grande qualité.
Les directs en trail se sont tout de même développés, qu’ils soient internes et compris dans l’organisation, ou bien venant de l’extérieur, et même de tout un chacun avec la facilité des réseaux sociaux en relais de tout ce qu’il se passe.
On a eu à ce sujet, par exemple, de beaux mondiaux de trails, bien suivis et plutôt bien filmés. Il faut saluer le travail des coureurs ou vélos qui tentent tant bien que mal de suivre, sur des rushs, les coureurs, également le travail des drones, ou encore des photographes. Et, derrière, ceux qui montent et diffusent les images.
Les limites…
Comment apprécier les limites et comment les fixer ? C’est là que le débat se pose. Trancher entre la nécessité médiatique pour l’information, et pour tout ce qu’elle fait vivre, et puis entre les abus.
Par exemple, il serait aberrant sur un sport qui souhaite profiter de la nature d’être filmé par des hélicoptères ou des véhicules comme les quads et les motos. L’aspect écologique est tout de même inhérent au trail et à une actualité forte et primordiale pour nous tous.
Déjà que pour faire les plus beaux trails du monde, on traverse la planète en avion… Donc, pour avoir des images comme on l’a évoqué plus haut, les drones, les suiveurs ou les points fixes, sont déjà bien suffisants.
Outre cet aspect écologique, il y a le respect pur et simple du coureur (et de la course). On voit sur les gros événements des nuées de photographes, de médias ou même de personnes avec leurs téléphones devant, à côté ou derrière le coureur. Là il est évident que le « courir seul dans la nature » est loin.
Mais quand on accroche un dossard sur une course célèbre, il faut s’attendre aussi à ça. A être filmé la veille, à devoir répondre à la presse ensuite. Ça fait partie du métier et c’est normal !
Quand on fait partie des meilleurs, on est aussi redevable de ces médias qui nous permettent d’être visible et d’être suivi par des partenaires. Mais sans doute pas au point d’être interviewé pendant la course, d’avoir une douzaine de personnes au ravitaillement quand on a besoin de pause, de se relâcher, de parler à quelqu’un sans que tout le monde le sache.
C’est une question de bon sens, de respect : quand on tient un objectif, on peut aussi se dire que ce n’est pas le moment. Non, ça ne l’est pas toujours, ça ne l’est pas n’importe quand.
Qu’en penser ?
A force de débordements ou de dérangements, il y aura peut-être des règles à mettre en place pour préserver une certaine « liberté » et un certain « bon sens ».
Tant que celui qui agit ne prend pas du recul… Il y a des moments pour chaque chose, mais il faut que la course et le coureur soient le plus possible préservés.
Par M.BERTOS / Photo : Trail Endurance Mag
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