La distance parcourue par unité de temps et donc la vitesse de course dépendent de l’amplitude de la foulée comme de la fréquence. Autrement dit, si on accroît un de ces deux facteurs, on augmentera par conséquence son allure de course.
Miser sur la fréquence !
L’un des arguments qui défend l’intérêt d’avoir une amplitude de foulée importante réside dans le fait qu’elle favorise un temps de suspension plus long et donc une plus grande récupération.
C’est sûrement ce point qu’avait exploité au maximum l’athlète finlandais Paavo Nurmi qui avait une foulée très ample autour de 2m30 ; lançant ainsi la mode d’une course avec le maximum d’amplitude.
Aujourd’hui, les études tendent à démontrer qu’il est plus intéressant de jouer sur la fréquence. En réalité, la course en amplitude s’avère plus coûteuse en énergie dans le temps qu’une course en fréquence puisqu’au même titre qu’elle augmente le temps de la phase de suspension, elle augmente aussi la phase d’appui et notamment l’amortissement et le travail musculaire.
Avec plus de fréquence, les oscillations verticales diminuent, la force exercée sur le coureur à chaque appui est moins important entraînant moins de fatigue et moins de risques de blessures.
Réduire l’amplitude pour réduire les blessures
Si une course plus en fréquence se traduit par plus d’efficience et un coût énergétique inférieur, elle permet donc surtout une réduction des contraintes liées à la course et donc des blessures.
Une première étude (1) a étudié les effets d’une augmentation de la fréquence de foulée sur les pressions et pics de force exercés sur le coureur. Si une augmentation de 5% de la fréquence de foulée n’apporte aucun changement significatif, une augmentation de 10% réduit significativement le pic de pression et la force maximale au niveau de l’arrière-pied ainsi que la force maximale au niveau du médio-pied.
Plus récemment, une autre étude (2) a étudié les effets d’une réduction de 10% de l’amplitude de foulée sur la biomécanique des membres inférieurs. Comparée à l’amplitude de foulée naturellement choisie, une réduction de 10% a permis une diminution significative des pics de flexion des hanches et des genoux pendant la phase d’appui.
Les contraintes de forces ont été aussi diminuées aux niveaux des hanches, des genoux, des chevilles et des tibias réduisant ainsi le risque de fracture de fatigue de 96% !
En conclusion, une réduction équivalente à 10% de l’amplitude de foulée diminue les charges sur le système musculo-squelettique et par conséquence les risques de blessures.
Par Jérôme Sordello
Références
1-Gerrard, Bonanno. Increasing preferred step rate during running reduces plantar pressures. Scand J Med Sci Sports. 2018
2-Sundaramurthy, Tong, Subramani, Kote, Baggaley, Edwards, Reifman. Effect of stride length on the running biomechanics of healthy women of different statures. BMC Musculoskelet Disord. 2023
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