Drop zéro ? Dans un monde idéal oui, mais souvent trop extrême. Drop 12 mm ? Trop haut !
Il y a un temps où le drop des chaussures n’était même pas indiqué, et bien souvent il était très élevé. Personne ne s’en souçiait vraiment. Désormais, c’est un critère essentiel dans le choix des chaussures, avec notamment celui du poids.
Ce sont d’ailleurs deux facteurs parmi les plus importants pour l’efficacité de performer d’une chaussure.
Le drop, c’est la différence de hauteur entre le talon et l’avant pied. On peut avoir un drop de 10 mm en étant très proche du sol, ou alors en étant à plus de 3 cm. Le « stack height » comme on le dit en anglais (la hauteur de semelle) c’est encore un autre critère.
Vous comprendrez donc pourquoi il faut se renseigner auprès des vendeurs, et avoir toutes les spécificités physiques vous concernant sur votre foulée.
Les effets du drop sur la biomécanique de course
La chaussure est l’élément qui interfère le plus dans la biomécanique de course. Nous allons nous concentrer sur le drop.
Un talon très haut par rapport à l’avant du pied va inciter le coureur à passer par le talon en premier. D’une part, l’angle d’attaque va augmenter, et le mauvais alignement pied-genou-bassin ne permettra pas de bien absorber les vibrations. Et ce, même si vous mettez une gomme très molle sous le talon.
De plus, ce passage par le talon va obliger le coureur à dérouler entièrement le pied, allongeant le temps d’appui au sol. Perte de temps, et d’efficacité. Tout ce que l’on veut éviter !
Enfin, un talon trop haut peut aussi inciter le coureur à poser son appui trop loin à l’avant du bassin, ce qui est négatif pour l’alignement et l’efficacité, augmentant la phase freinatrice.
Un drop bas, vous l’aurez compris, va donc inciter à poser son pied plus naturellement, proche de l’aplomb du bassin, plutôt médio-pied, ce qui aura aussi pour effet d’avoir un temps d’appui plus faible au sol et d’augmenter sa cadence. C’est plus économique et efficace !
Et là vous vous dites : il me faut absolument un drop bas !
Tout dépend de votre propre historique : si vous avez été habitués à des chaussures amortie avec un drop élevé, il faut y aller doucement. ne pas sauter d’un drop 10 mm à un drop zéro, par exemple.
Les modèles déclinent aujourd’hui toutes les tailles de drop existants, l’idéal et donc de baisser progressivement de 2 mm en 2 mm, pour laisser son corps s’adapter. Pourquoi ?
Parce que votre pied n’est pas assez musclé, vos tendons trop habitués à être assistés par le confort, vos contraintes osseuses et tissulaires vont augmenter, et comme l’entraînement, si ça va trop vite, vous courez… vers la blessure !
Un drop de 4 mm pour un meilleur compromis ?
Avec les données précédemment évoquées, un drop faible est intéressant et plus respectueux du corps si on a progressivement migré vers ce type de drop, ou si l’on y est habitué.
Les drops 10 ou 12 mm sont hauts et concernent plutôt les coureurs récréatifs habitués aux chaussures épaisses ou amorties, qui n’ont pas encore transformé leur foulée, notamment vers une cadence de pas approchant les 170/180 pas/minute.
Un drop de 8 mm commence à être intéressant car selon le type d’amorti, on va pouvoir se projeter tout doucement vers me médio pied, sans trop avancer sa pose d’appui. Un drop de 4 mm ne perturbe que très peu une pose voulue plus naturelle. Sauf si il est associé à une semelle très haute, à l’amorti trop souple, qui ont tendance à augmenter le temps d’appui.
Un drop 4 mm n’est donc pas aussi radical qu’un drop zéro, qui lui, par contre, demande une arche plantaire très résistance, et des tendons en bonne santé. Le drop 4 mm permet d’avoir une foulée « active », avec une pose de pied raccourcie.
Si la foulée se dégrade (logiquement) avec les kilomètres, la transition par le talon sera plus importante, mais pas rédhibitoire pour dérouler rapidement. Un amorti bien dosé pourra « aider » en cas de fatigue. Un poids modéré permettra de ne pas « pénaliser » le coureur en terme de dynamisme.
Conclusion
Vous l’aurez compris, des changements radicaux ne feront que choquer votre corps et vous faire courir vers la blessure.
Tenez compte de votre historique, travaillez votre foulée et votre posture, ne devenez pas « feignant » en laissant la chaussure tout faire.
Un compromis de 4 mm permet à la fois une bonne pose de pied, un déroulé plus bref, un meilleur alignement. Ce compromis, certains le trouveront à 6/8 mm, et d’autres n’auront pas nécessité à bouger de leur drop 10/12 mm.
Tout dépend de votre historique et de vos autres critères. Si vous vous sentez efficaces et que vous ne voulez blessez pas, vous êtes sûrement dans le vrai !
Par M.BERTOS
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