Tout le monde court pour différentes raisons, mais c’est surtout quelque chose qui est ancré dans l’être humain depuis des centaines de milliers d’années.
Nous sommes passés de quatre appuis à deux, en se redressant, puis nous avons couru pour nous déplacer et survivre.
Aujourd’hui, il reste sans aucun doute quelque chose de cette époque-là, quelque chose d’instinctif, d’animal. Le mouvement et la survie.
Nous avons transformé cela en pratique sportive, comme de nombreuses choses, pour confronter nos forces. Il y a toujours un aspect guerrier sous-jacent, mais cela nous sert désormais à nous sublimer, atteindre nos objectifs en terme de performance, mais aussi éprouver nos capacités intérieures, conquérir notre moi profond…
Nous courons beaucoup, entre 1500 et 5000 km par an pour la plupart d’entre nous. Nous sommes aussi compétiteurs, en accrochant entre 5 et 20 dossards par an. Combien de fois dans vos semaines, dans l’année, ou dans votre « carrière » pouvez-vous compter des sorties réussies, des compétitions où vous avez été performant ?
Sûrement moins… Sommes-nous donc régulièrement en échec ?
La réussite, la performance, quelles formes prennent-elles ?
Le chronomètre est un marqueur très visible et très concret de la performance. On sait ce que vaut un 10 km en 34 min, ou un marathon en 2h30 ! Par exemple. On sait, aussi, par rapport aux entrainements que l’on produit régulièrement et à notre quotidien, si notre chrono en compétition est une réussite, ou pas.
Cette forme chiffrée permet d’indiquer la réussite… de tout un tas de paramètres qui sont directement liés à l’entraînement, ou pas. Qu’en est-il de notre état d’esprit ? De notre travail mental ? De la mise en place de nombreux éléments dans notre environnement, dans notre quotidien, pour notre santé, qui favorisent la réussite ?
C’est beaucoup moins palpable si l’on ne prend la peine que de survoler tout cela, et beaucoup moins visible aux yeux des autres.
L’échec, ou simplement une expérience ?
Les apprentissages se font aussi bien avec de la lecture, au contact des autres qu’avec nos expériences. Bonnes ou mauvaises, toutes nous apprennent des choses. D’ailleurs, n’a-t-on jamais fini d’apprendre ?
Si l’on considère l’échec comme un apprentissage, alors il n’y a jamais d’échecs. Il faut donc échouer pour réussir, il faut faire pour apprendre, il faut apprendre pour réussir. Les réussites sont d’ailleurs multiples, et ne sont pas seulement la partie visible de l’iceberg (la fameuse performance chiffrée, le chrono).
Tous vos efforts faits en profondeur sont des réussites sur le chemin du progrès. Ce chemin est parfois conclu brillamment, et d’autres fois il n’y a pas la réussite au bout : ce n’est pas un échec. Juste l’indication qu’il faut persévérer, que l’apprentissage continue, que le chemin n’est pas terminé.
Et quand la réussite est au bout, c’est le début d’un autre chemin. Nous ne cessons jamais d’avancer. Et courir est déjà un acte réussi en soi !
Par M.BERTOS / Photo : Gil Victoire
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