La distance parcourue par unité de temps et donc la vitesse de course dépendent de l’amplitude de la foulée comme de la fréquence.
Autrement dit, si on accroît un de ces deux facteurs, on augmentera par conséquence son allure de course.
Fréquence vs Amplitude
L’un des arguments qui défend l’intérêt d’avoir une amplitude de foulée importante réside dans le fait qu’elle favorise un temps de suspension plus long et donc une plus grande récupération.
C’est sûrement ce point qu’avait exploité au maximum l’athlète finlandais Paavo Nurmi qui avait une foulée très ample autour de 2 m 30 ; lançant ainsi la mode d’une course avec le maximum d’amplitude.
Aujourd’hui, les études tendent à démontrer qu’il est plus intéressant de jouer sur la fréquence. En réalité, la course en amplitude s’avère plus coûteuse en énergie dans le temps qu’une course en fréquence puisqu’au même titre qu’elle augmente le temps de la phase de suspension, elle augmente aussi la phase d’appui et notamment l’amortissement et le travail musculaire.
Avec plus de fréquence, les oscillations verticales diminuent, la force exercée sur le coureur à chaque appui est moins important entraînant moins de fatigue et moins de risques de blessures et l’emmagasinement et donc la restitution d’énergie est augmentée par unité de temps.
Pour résumer, une course plus en fréquence se traduit par plus d’efficience et un coût énergétique inférieur.
Novices vs Experts
Plusieurs études (1,2) sont arrivées à la conclusion que les coureurs néophytes avaient des fréquences de foulées moins importantes que les coureurs experts.
Avec l’expérience, ces derniers choisissent naturellement des fréquences de foulée plus importantes et plus proches de la fréquence optimale.
Pour vous donner un exemple précis, la fréquence de foulée mesurée était de respectivement 77,8 (±2.8) foulées par minute chez les débutants et de 84,4 (±5.3) foulées par minute chez les coureurs entraînés.
Ceci-dit, ces fréquences restent en dessous des fréquences optimales mesurées qui étaient de respectivement 84,9 (±5.0) et 87,1 (±4.8) foulées par minute.
Autrement dit, tous les coureurs gagneraient à augmenter leur fréquence de foulée ; quelque-soit leur niveau.
Par Jérôme Sordello / Photo : cottonbro studio
Références
1-Piero. Analisi del passo di corsa nei corridori di lunghe Distanze. Atletica Studi n. 3. 2008
2-Cornelis et al. Stride frequency in relation to oxygen consumption in experienced and novice runners. European Journal of Sport Science. 2013
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