Dans une saison, on fixe 1, 2 à 4 objectifs principaux. Ce sont des compétitions où on a envie de briller, d’exprimer son plein potentiel, ou encore de faire un chrono.
Ces objectifs doivent être bien séparés, car il y a, avant chacun de ces objectifs à atteindre, toute une préparation où l’on va mobiliser nos forces mentales et physiques pour bien les réussir.
Et des objectifs trop proches ne permettent pas d’optimiser un pic de forme. Pic de forme qui, d’ailleurs, ne peut être reproduit que 2 ou 3 fois dans l’année.
A chaque objectif, on prévoit une course de moindre importance. Mais, à quoi sert-elle ? Comment bien la mettre en place et l’aborder ?
Une course de préparation… pourquoi faire ?
Plus la distance est courte, moins il y a de marge dans l’atteinte du but. Autrement dit, si vous prévoyez un 10 km en 33’20, le boucler en 34’05 ne vous apportera pas satisfaction.
Une course pour préparer votre objectif chrono va avoir plusieurs buts :
- Casser la routine : après des semaines d’entraînement, il est bon de mettre un dossard. Une course test permet de faire une « grosse séance », plutôt que des répétitions de fractionné. Un peu d’excitation au milieu d’une préparation qui ne doit pas être lassante.
- Prendre des repères : temps de passages, faire le point sur les sensations physiques par rapport au chrono envisagé, test matériel.
- Placer un sous-but : si l’obectif principal est trop loin et semble hors de portée en terme de performance, il est bon de poser le pied sur le barreau précédent sur l’échelle, pour s’appuyer dessus enfin d’avoir plus de chances d’arriver en haut. Un premier chrono pour se rendre compte du chemin qu’il reste à faire.
- Réviser l’obejctif principal : si l’on se rend compte après la course test que l’on n’est pas au point ou que l’obejctif principal est fait trop haut, on peut réviser l’objectif principal à la baisse, pour éviter de se casser les dents dessus une fois le jour J. A l’inverse, il peut s’avérer que nous soyon déjà au dessus sur la compétition test : on peut donc réviser l’objectif principal à la hausse.
La placer suffisamment en amont de l’objectif
Réaliser le test la semaine qui précède peut à la fois vous faire gâcher des munitions (réservez tout pour le jour J !) et ne pas vous laisser le temps de récupérer ou de placer d’autres séances clés.
En général, il est bon de laisser une période d’environ 3 semaines, qui permettra de rebondir avec précision sur les dernières séances clés à passer pour finir sur quelques jours (7 à 10 jours elon l’objectif) avec la période d’affûtage.
Sur des ultras de montagne où il y a la fatigue général et musculaire à gérer, plus longue, un objetif intermédiaire 4 à 5 semaines avant est judiceux. Exemple : un 100 km avant un 160 km prévu le mois suivant.
Comment l’aborder au niveau psychologique
Comme elle n’est pas votre objectif principal, vous n’y mettrez pas toutes vos intentions, et toute votre motivation. Mais il s’agit de mobiliser suffisamment de ressources pour la faire correctement et l’inclure comme une étape importante par rapport au but ultime.
Ainsi, on peut se protéger au niveau pscyhologique en se disant que c’est une « super séance », sans conséquence immédiate. Pas de but manqué, plutôt une bonne prise de repères.
Par contre, on peut se motiver en se disant que plus on sera près de l’objectif principal, moins vous il nous restera de chemin à faire. Vous savez en plus que votre repos ne sera pas complet, que toutes vos tensions physiques ne seront pas atténuées…
La faire « avec sérieux » vous permettra de réaliser une bonne performance, engranger de la confiance tout en sachant qu’il vous restera une marge. Plutôt que de la pression induit par l’événement, il faut s’en faire une force et ce ne sera que bon pour la confiance en soi.
On ne multiplie pas ces courses-objectifs : on peut lâcher trop de forces, augmenter ses risques de blessure, et se vider au niveau psychologique en terme de motivation. Créez l’envie, suscitez le manque, et soyez dans l’action le jour J !
M.BERTOS / PHOTO : 10 km la Méridienne