Voici la photo qui circule sur les réseaux sociaux des pratiquants de la marche athlétique et de nombreux athlètes français.
Et le début du message :
» À 18 mois des Jeux Olympiques de Paris, la Fédération Française d’Athlétisme RETIRE les épreuves de MARCHE des Championnats de France ÉLITE du 18 février prochain. Ceci a été fait SANS concertation avec les athlètes ni prise en compte de l’avis des spécialistes du terrain pourtant opposés. »
Le championnat de France de marche athlétique n’a pas été supprimé, mais bien décalé aux championnats de France nationaux (niveau inférieur). Les marcheurs ressentent cela comme un coup supplémentaire porté à la marche athlétique, qui avait déjà subi la suppression au niveau international du 50 km, remplacé par le 35 km.
Aurélien Quinion, 14è des derniers mondiaux prévient sur l’Equipe.fr : « C’est important que la marche reste dans les compétitions pour garder de la visibilité. Ça fait partie de l’athlétisme. Quand l’athlé est à un endroit, la marche doit l’être aussi«
La marche et l’effet Diniz
La marche, et sa démarche : des gestes particuliers, des athlètes qui se déhanchent, qui courent « presque ». Une discipline qui a régulièrement été pointée du doigt, car incomprise.
Une épreuve de durée qui est souvent difficile à caler dans une réunion d’athlétisme car elle « prend du temps ». Qui n’a pas déjà vu des interclubs avec les deux premiers coulours réservés aux marcheurs tandis qu’on plaçait déjà des haies sur la piste ?
Et puis il y a eu les exploits de Diniz, plusieurs titres mondiaux, européens ainsi que des records du monde. Tout d’un coup, un athlète qui rapportait des titres à la France et attirait donc la lumière, en plus d’avoir une personnalité atypique, qui pouvait l’emmener loin dans ses exploits comme dans ses défaillances.
Derrière cet effet, le nombre de pratiquants compétition qui augmente, surtout vers le haut niveau.
L’incompréhension et le sentiment de persécution
De cette dernière décision naît l’incompréhension, et le sentiment d’avoir une marche au rabais, alors qu’elle perce au grand jour :
« Pourtant l’après Diniz, c’est un vivier de marcheurs élites qui monte en puissance :
- 6 qualifié(es) en grands championnats séniors,
- 1 titre aux JO de la Jeunesse,
- 1 demi-finaliste mondial & 2 finalistes européens,
- 10 records de France battus ! »
A l’heure de préparer les JO 2024 à Paris avec toutes les valeurs sportives qu’ils véhiculent, ça ne passe pas du tout.
Le DTN Patrick Ranvier indiquait à nouveau sur l’Equipe.fr :
« La motivation de la Fédération est d’avoir une vision globale de réformes de ses compétitions pour essayer de les rendre plus cohérentes les unes avec les autres, de redynamiser un certain nombre de spécialités.
La marche en salle n’est plus prise en compte au niveau international mais les marcheurs y sont attachés, c’est une problématique. Il y a eu un certain nombre de réflexions qui ont conduit à ça. Il y a une volonté d’attirer plus l’attention sur la marche en réunissant les familles de la marche au cours d’une manifestation commune.
Ce n’est pas pour nuire à la marche surtout que pour la Fédération, la marche est un vrai secteur de développement.«
Un comité directeur va se réunir ce week-end à Lyon, alors que la gronde se répand, et que l’image de la FFA se voit encore écornée par les athlètes et le grand public, qui réagit vivement sur les réseaux sociaux.
Ceci par manque de concertation et de communication entre la fédération et les athlètes concernés. On se rappelle récemment les demandes de financement de certains de nos athlètes de haut niveau qui souhaitaient être aidés pour préparer sereinement les JO (lire : https://www.u-run.fr/104549-nos-meilleurs-athletes-francais-a-la-recherche-de-partenaires=)
Voir aussi l’article de lequipe.fr : https://www.lequipe.fr/Athletisme/Actualites/La-marche-absente-des-prochains-championnats-de-france-elite/1376475
M.BERTOS