Il n’est jamais simple d’atteindre le haut niveau ou de s’y maintenir.
Avec la perspective des Jeux Olympiques, les athlètes vont devoir se préparer comme jamais pour devenir performant, dans les critères définis par World Athletics au niveau international, puis par ceux de la Fédération Française d’Athlétisme au niveau national.
Le niveau de performance à atteindre dans un délais déterminé : le tout a été dévoilé il y a deux jours dans un communiqué (https://www.worldathletics.org/competitions/olympic-games/news/qualification-system-paris-2024-olympic-games).
De fait, une politique globale en faveur du sport a été dévoilée, des terrains de sport fleurissent (city stade, établissements sportifs…) et des événements pour les promouvoirs se multiplient, de façon à sensibliser la population et à stimuler les jeunes sportifs.
Pourtant, certains de nos meilleurs athlètes sont dans la difficulté pour « survivre » dans leur carrière d’athlète de haut niveau, avec pour objectif les JO… à la maison.
Le cas Amandine Brossier
Amandine (28 ans) est surtout une spécialiste du 400 m, qui possède un record en 51″25 en plein air et 52″14 en salle, deux chronos établis en 2021.
Championne de France de la spécialité cette année là, elle est aussi championne de France en salle du 200 m en 2018, demi-finaliste des JO 2021 et des Europe 2022, membre du relais 4 x 400 m 5è des mondiaux cette année à Eugene.
Dans un post dernièrement sur les réseaux sociaux, elle faisait part de son désarroi :
« J’aimerai simplement comprendre comment fonctionne l’accompagnement des athlètes Français dans leur préparation. Je suis entrée dans le dispositif d’aide financière lorsque j’avais le niveau d’une relayeuse du 4 x 400 mètres. Aujourd’hui, je suis à mon meilleur niveau en individuel : championne de France, demi-finaliste des Jeux Olympiques en 2021 et des Europe 2022 mais pourtant on m’éjecte du dispositif d’aide… Il me permettait de toucher un SMIC mensuellement !
Donc là, on m’apprend que dans un mois, je ne bénéficierai plus de cette aide afin de préparer sereinement ma saison 2023 avec les mondiaux de Budapest en ligne de mire. Rappelez-moi juste dans quel pays se déroule les prochains Jeux Olympiques ? »
Une vague de soutien s’est lancée en réaction, mais aussi beaucoup d’agacement face à la situation de l’athlète, désormais plus soutenue par sa fédération.
Elle répondra qu’elle souhaitait juste exprimer la réalité qui veut tout faire pour les Jeux, tout en expliquant que l’argent était nécessaire à haut niveau pour exprimer son potentiel. Elle est à la recherche de partenaires pour la soutenir
(Amandine Brossier sur Instagram : https://www.instagram.com/amandine.brossier/)
Mickaël Mba Zézé lance une cagnotte
Lui aussi membre de l’équipe de France, dans le relais 4 x 100 m (5è des mondiaux 2017, 2è des Europe 2022), il vient de réaliser une excellente saison, en devenant notamment :
- Le 3ème Français le plus rapide de l’histoire sur 100m avec un chrono de 9″99
- Le 2ème Français le plus rapide de l’histoire sur 200m avec un chrono de 19″97
Rares sont ceux qui ont pu descendre sous les 10s sur 100 m et sous les 20s sur 200m. Un beau potentiel, à 27 ans, avec des JO en perpective où il pourrait être au top de sa forme physique. Il a lancé il y a peu une cagnotte Leetchi (https://www.leetchi.com/c/jeux-olympique-2024), et s’est exprimé sur sa situation.
« Cela fait cinq ans que je sollicite des partenariats, l’État, la Fédération et je n’ai eu aucun retour positif. Pour eux, je suis soit trop vieux, soit je n’ai pas fait de médaille, soit je dois me rapprocher de ma ville natale. C’est trop sélectif. On priorise la médaille aux performances. Je veux tirer la sonnette d’alarme sur ce sujet.
Être vice-champion d’Europe et ne pas avoir de reconnaissance, c’est extrêmement frustrant. C’est pour ça que je me démène à ma manière. Cela fait pas mal d’années que je me retrouve sur le fil du très très haut niveau. Je me dis : « Mais punaise, si j’avais un minimum de sérénité dans ma préparation, je ferai des performances que je veux atteindre » (peut-on lire dans Ouest France)
Des athlètes de l’équipe de France en difficulté, c’est désolant et assez alarmant pour la fédération. La voie est-elle ouverte pour d’autres athlètes qui pourrait s’exprimer aussi ? Car on sait que malheusement, faire de l’athlétisme à haut niveau est aussi un combat en dehors de la piste.
Par M.BERTOS / Photo : Facebook Amandine Brossier, / Stadion
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