Une question simple mais une réponse bien plus compliquée qu’il n’y paraît.
Utilisant souvent les mêmes terrains que les personnes qui promènent ou qui font de la randonnée en montagne, les traileurs, qui utilisent un mode de déplacement plus « léger » peuvent être assimilés à des sportifs excessifs qui ne profitent pas du milieu.
Équipés de façon bien plus légère, ils passent moins de temps en montagne que les autres pratiquants, plus « contemplateurs » et conscients du milieu dans lequel ils évoluent.
Est-ce vrai ? Est-ce que par nécessité sportive nous en oublions le décor qui nous entoure ? Et si c’était l’inverse, en fait…?
Le temps en est compté
Le traileur est avant tout un coureur. Du moins, il y est assimilé. Si le terrain est roulant et la pente pas trop forte, il court, même à petits pas.
L’équipement de trail est beaucoup plus léger que le matériel pour une randonnée : les sacs font 5 à 12 L en général, le tissu est semblable à un vêtement renforcé, 0,5 ou 1L d’eau suffisent, un coupe-vent et une couverture de survie…Sans oublier la montre connectée GPS indispensable. A ce sujet, Garmin vient de sortir son nouveau tout nouveau modèle Garmin Forerunner 965 conçue pour les coureurs et les trailers les plus déterminés.
Les chaussures sont également présentes et restent, malgré un poids important, plus légères que des chaussures de randonnée. La gamme Salomon Speedcross en est le parfait exemple avec des modèles fiables, stables et explosifs pour vous accompagner sur tous les terrains.
Bref, on part léger pour se déplacer plus rapidement. Les chaussures sont désormais aussi légères que sur la route, le dynamisme général permet de courir avec une bonne efficacité.
Alors qu’en général on randonne une fois par semaine, le traileur va courir 3 à 5 fois par semaine en général, et doit donc compter son temps en dehors des heures de travail. Pour être en forme sur les courses, l’entraînement doit être efficace.
Outre les footings, on peut aussi faire des séances en montagne. On regarde la montre pour voir son allure, mais aussi pour voir si on va rentrer dans le timing que l’on s’est donné.
On peut alors penser que les traileurs sont des gens « pressés » qui ne profitent pas de la nature, des points de vue, des couleurs que la nature offre, des animaux que l’on croise…
L’effort décuple les sens
En un minimum de temps, le traileur parcourt une grande quantité de kilomètres / dénivelé. 15 km et 1000 m de dénivelé peut par exemple prendre 2 ou 3h pour un coureur entraîné.
Le même parcours en randonnée peut prendre une bonne partie de la journée. Une grande quantité de points de vue sont passés sous ses yeux. Il peut s’arrêter quelques secondes, ou seulement 5 minutes, sa mémoire a tout enregistré…
L’effort, c’est de la présence à soi. On ressent un maximum les capacités qu’ont nos sens à capter ce qui nous entoure. Un paysage s’imprègne mieux dans nos rétines, une odeur dans les bois peut nous marquer et être reliée à l’image, la texture du sol est ressentie par nos foulées…
Courir, c’est de la présence à soi et au monde, comme quand on est en introspection lors d’une méditation, ou en sophrologie par exemple.
Le traileur qui va régulièrement en plein milieu naturel capte souvent l’évolution de la vie qui l’entoure. Il est donc aussi, voir plus au fait des beautés et conscient de son milieu. Si, bien sûr, il n’est pas dans une pratique qui tourne autour de la consommation d’effort et de matériel…
La réponse est en chacun de nous. Mais l’homme n’est pas lié au béton. Il est lié au naturel, à la vie.
Par Mathieu BERTOS