En octobre, il y a les derniers gros événements trail de la saison, le retour des courses sur route où on va chercher le chrono, les premiers cross, ainsi que les courses Octobre Rose pour sensibiliser à la détection et lutter contre le cancer du sein. Et tout cela se bouscule dans le calendrier !
Calendrier surchargé, le bon effet ?
Il ne s’agit pas ici de dénigrer ces courses qui sont utiles pour la lutte et qui fédèrent les coureuses et leurs familles. Mais il faut peut être se poser la question sur le fait que, justement, à trop multiplier les événements, l’effet se disperse un peu.
Chaque course / marche solidaire réduit un peu l’impact et la visibilité de l’autre. Avec le calendrier habituel et les courses qui ont lieu le samedi et le dimanche, s’ajoutent en semaine le mercredi, le vendredi soir et le week-end également, les événements octobre rose.
On retrouve quelques fois très peu de participantes, et d’autres où c’est le boom complet ! Normal, les villages se mettent aussi dans la « danse », les décorations roses et les parcours nature se multiplient.
Mais les marcheuses et coureuses ne peuvent se démultiplier non plus : on retrouve quelques fois 30 participantes par ci, 6000 par là comme à Tarbes (Tarb’Elles : 700 coureuses, 5300 marcheuses, entièrement féminines !)
Pourquoi les courses féminines marchent bien ?
Octobre Rose avertit surtout sur la nécessité de prévention du cancer féminin (même s’il touche quelques hommes aussi). Certains événements entièrement féminins marchent mieux que des épreuves mixtes classiques. Pourquoi ?
Parce que ces événements sont rares. Les femmes participent peut être dans l’année de une à trois courses uniquement féminines. Il n’y a finalement que dans les cross ou dans certains championnats de France (course en montagne) où ce cas de figure existe.
Courir entre femmes permet une meilleure visibilité pour les compétitrices et une vraie compétition entre femmes, sans qu’elles ne soient diluées au coeur du peloton avec les hommes.
De plus, les femmes vont aussi se sentir « entre copines », et donc se motiver entre elles pour cette exception, même quand elles ne sont pas régulièrement sportives. Et puis il y a cette détente avec un événement associé à une bonne ambiance. Les hommes, pour cette fois, sont sur le bord de la route entièrement consacré à les applaudir et à garder les enfants.
Rien de sexiste dans les faits qui sont présentés ! D’ailleurs, les hommes disent souvent : « oui, mais si on autorisait les hommes à courir, il y aurait encore plus de monde et plus de fonds récoltés pour la cause ! ». Eh bien on voit que non, pour ces raisons justement évoquées ci-dessus.
Si vous rajoutez les hommes, l’effet exceptionnel n’existe plus. Et il n’y a qu’à constater : les courses mixtes (hormis grands événements) n’attirent pas autant de monde, ni autant de femmes. Dans l’esprit, les courses où tout le monde se mélange, c’est bien ça qu’il faudrait.
Mais pourquoi pas quelques rares exceptions pour changer la donne un peu, sur les 8000 événements existants dans l’année ?
En attendant…
En attendant, ce boom existe, les villes et villages y vont tous de leur course ou de leur marche. Octobre Rose marche bien mieux que le « Movember » des hommes, en nombre et en participation.
En tout cas, pas simple de s’y retrouver autour des compétitions habituelles pendant ce mois d’octobre ! Mais la cause est bonne, et d’après les derniers chiffres, la détection est légèrement en recul.
N’oublions pas : un cancer du sein peut bien se guérir, à partir du moment où il est détecté tôt. Pensez-y !
Mathieu BERTOS / Photo : Laurent Dard
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