Si vous délaissez un peu trop longtemps l’entraînement sur piste, votre corps, vos sensations et le chrono vous le rappellent ! Courir toute l’année dessus, c’est aussi la lassitude qui nous guette…
Alors, forcément, l’été se passe et nos baskets nous emmènent un peu plus sur les sentiers, les forêts, on change de terrain, mais surtout, ce sont les allures élevées qu’on délaisse.
Normal, après tout ! Sauf qu’à la rentrée des clubs, quand on reprend le chemin du stade, ça peut piquer !
Il est normal de changer, et on en a besoin
Déjà, il ne faut pas culpabiliser de délaisser un effort qui demande plus de rigueur et de maîtrise. Varier permet au corps (et à l’esprit !) de se confronter à d’autres efforts.
La course à pied, c’est aussi du relâchement, du plaisir, du détachement même. Haile Gebreslassie l’avait dit « si vous courez sur la piste, allez dans les bois le lendemain, ou en salle de sport. Le corps a besoin de changement« .
La piste permet de courir « vite »
A part sur une belle ligne droite parfaitement bitumée, et encore, avec la régularité et la « platitude » qui n’est pas forcément garantie, il n’y a qu’une piste d’athlétisme pour garantir les conditions pour aller vite.
Parfaitement plate et mesurée, avec de multiples repères et sans aucun obstacle, elle permet de pousser les allures avec un esprit libéré de toute contrainte extérieure, et avec un rendement optimal.
L’appui au sol est « safe », on peut rebondir, travailler son placement pour gagner en efficacité, se gainer puis tirer sur ses bras, contrôler sa vitesse, contrôler sa montre et du coup vraiment se rendre compte de sa vitesse, et de sa valeur.
Le révélateur de sa forme
Ce révélateur chrono / distance / sensations, il faut surtout savoir le « lire ».
Quelques fois, on peut « bluffer » sur des fractions courtes, en allant plus vite que sa valeur sur une distance donnée, car l’effort est surtout la conséquence d’un engagement fort que l’on peut produire tant que la souffrance est gérable. Et quand c’est court, on tolère forcément plus facilement.
Mais quand c’est long, non seulement il faut gérer la souffrance (niveau mental) mais il faut arriver à tenir une allure plus longtemps, comme en course où ça peut durer 30 min ou 1h20 (au hasard) sur 10 km ou sur semi-marathon. L’essoufflement, le lactique, le « temps de soutien » de l’allure, ça, c’est révélateur de son niveau physiologique.
Vous pouvez très bien enchaîner les 400 m en 1’14, vous dire qu’en fait ça va, tout va bien, que vous pourriez aller plus vite, et puis il suffit d’aller une seconde plus vite au tour pour être dans une sensation physique totalement autre, avec une difficulté immensément plus grande.
Savoir lire ses temps de passage, c’est connaître leur valeur et corréler ces résultats avec les sensations physiques.
Alors, ne vous inquiétez pas : ça ne revient pas forcément à la première ou deuxième séance !
Par contre, les bénéfices sont certains
- une foulée plus en place
- un meilleur rebond au sol
- un niveau physiologique plus élevé (utile à toutes les disciplines)
- un seuil de douleur plus haut
- plus de puissance musculaire
- plus d’efficacité gestuelle
- gain de confort sur les allures plus basses
- connaissance de son rythme d’entraînement et de course, plus de maîtrise…
Trail, route, et même longue distance, les bénéfices seront utiles à tous !
Par Mathieu BERTOS
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