La réflexion en matière d’écologie s’étend actuellement sur tous les domaines : social, politique, santé, et bien sûr le sport.
C’est évidemment une excellente chose pour au moins emmener à la réflexion tout un chacun, même si on sait que sur le plan politique, les enjeux financiers retardent cette urgence. Car il y a urgence !
Si vous êtes sensible à votre environnement, vous pouvez remarquer au détour d’une sortie que beaucoup de ruisseaux sont actuellement à sec. Signe du manque de précipitation et du réchauffement climatique avec de longues périodes de chaleur.
Quelques zones plus ou moins étendues de forêts brûlent, les glaciers en montagne sont réduits, la faune et la flore évoluent vers un climat plus chaud.
Tout le monde doit s’interroger sur son propre impact et sur sa pratique. Chaque action, tel un colibri qui agit à son échelle, est bénéfique et peut inspirer d’autres personnes. La prise de conscience doit être massive.
C’est le début, car la réalité est bien celle-là. Il ne s’agit pas ensuite de donner de grandes consignes, car nous sommes possiblement tous en contradiction, mais les incitations et les idées sont bienvenues ! Et il faut passer à l’action…
Tant que possible, courir autour de chez soi, et innover à l’entraînement
On le sait, tout déplacement est carboné dès lors que l’on se déplace en véhicule. Un déplacement qui n’est pas effectué, c’est toujours du carbone qui n’est pas émis !
Tant que possible, partir à pied de la maison. Faire des footings autour de chez soi, trouver une rue, un parc, un chemin pour ses séances spécifiques. Évidemment, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne en terme de lieu d’habitation.
Cela dit, si pour vous la nature est importante, ou votre pratique extrêmement précieuse pour votre équilibre, le lieu où vous cherchez à habiter doit faire partie de votre réflexion, avec le lieu de travail, les services, les écoles.
Si déplacement il y a, en profiter pour effectuer d’autres tâches que la course, d’une pierre plusieurs coups !
Les amoureux de trail pour les régions éloignées des montagnes compensent le manque de dénivelé avec la préparation physique en salle de sport. De cette façon, l’anticipation musculaire des trails est effectuée en salle, et non pas par des déplacements incessants dans le but de casser de la fibre.
Pour les appuis, les exercices de proprioceptions sont primordiaux ! On utilise d’autres appareils, d’autres pratiques pour combler certains déficits : les coaches sont là pour vous guider.
A l’image d’un Xavier Thévenard, les compétitions trop éloignées ou qui demandent des modes de déplacements lourds (comme l’avion) doivent rentrer dans votre réflexion. Il faut arriver à canaliser son envie d’être présent sur des compétitions de renom.
Récemment, le sujet de la sur-abondance de monde sur l’UTMB est venu sur la table, avec une vallée déjà bien encombrée. Faut-il limiter le nombre de participants pour mieux « respirer »…?
Ne plus consommer du running à l’excès
Au final, la consommation est le noeud du problème. On parle de « sobriété » écologique, et même de décroissance.
Pour le coureur, ça peut être de ne plus céder aux sirènes du marketing en achetant le dernier modèle de chaussures, alors que son armoire est déjà pleine. Ça peut être de faire le point sur les produits ou accessoires dont on ne se sert pas.
Ça peut être de penser à donner ses vêtements à quelqu’un qui a besoin, à penser à donner une seconde vie à ses produits pour des associations. Ça peut être de jeter un oeil à acheter de l’occasion…
Les marques sont d’ailleurs en réflexion sur le sujet avec de plus en plus de produits composés de matières recyclées. On a vu récemment l’entreprise Patagonia, déjà engagnée sur le plan de l’écologie, être léguée à la terre par son fondateur Yvon Chouinard : il a décidé de léguer son entreprise à un « trust » et une ONG environnementale pour soutenir la planète (entreprise estimée à 3 milliards de dollars).
Bref, la réflexion doit être en chacun de nous, y compris nous, les coureurs…
Par Mathieu BERTOS
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