On vient de vivre les championnats du monde d’Athlétisme et les championnats d’Europe plus récemment. On a plus profité du second car les horaires européens étaient bien sûr plus adaptés pour suivre tout ça.
En tout cas, ça nous a permis d’admirer, de vibrer et surtout de vivre des émotions très variées, comme le sport peut être un reflet de la vie…
Maintenant, attardons-nous plutôt sur l’aspect purement sportif, physique, brut : l’athlétisme, c’est vraiment un sport de dingue.
En fait, chaque discipline est un sport en elle-même. On ne va pas nier que l’escalade, le kayak ou la nage en eau libre par exemple ne sont pas des sports qui poussent l’effort à l’extrême. Ce n’est pas le sujet. Mais courir, sauter, lancer ou marcher, c’est à la fois primaire et « sauvage », le geste poussé jusqu’à l’extrême.
Une vie consacrée à une discipline
Vous vous voyez lancer le javelot toute votre carrière ? Répéter un geste, lancer et aller chercher vos engins, et espérer que le jour de la compétition vos engins s’envolent toujours un peu plus loin…?
Vous vous voyez courir en vous disant « si je n’obtiens pas de résultat, mes sponsors risquent de me lâcher » en sachant que vous donnez quand même tout… A chacune de vos courses, penser que vous devez quelque chose à quelqu’un. Que chaque compétition est un rendez-vous primordial. Que chaque soin, c’est pour récupérer son capital santé afin de pouvoir donner le meilleur.
Tous les jours, aller sur une piste en tartan, en connaître chaque couloir, chaque virage, en connaître l’horizon plus loin…
Pousser l’effort à son paroxysme
Tous les sports demandent de la maîtrise dans l’effort. Si vous tournez avec un disque de 2 kg dans la main, il faut bien se repérer et s’équilibrer avant de lâcher l’engin après avoir tourné.
Pour le sprint, bien entendu, la gestuelle est millimétrée pour favoriser son efficacité. Mais une fois que tout est en place, c’est toujours pareil : on essaie de tout donner ! Voyez la tension musculaire des sprinteurs en mouvement ! Voyez les lanceurs hurler après leur engin à chaque essai pour lâcher toutes les forces qu’ils ont ! Voyez l’intensité d’une dernière ligne droite d’un 800 m alors que le lactique vous monte aux oreilles !
C’est dingue de donner autant, d’essayer de produire autant d’effort, de se faire autant violence. Chaque appui au sol est le résultat d’une intention déterminée, chaque geste produit est extrême ! D’un appui au sol à engin qui part de vos mains. De cette multitude de foulées à cette ligne d’arrivée, le corps vidé…
L’athlé est à regarder dans sa forme la plus pure : on court parce que notre instinct nous a poussé à courir. Sauf que pour la performance, le geste est répété, millimétré, et d’une intensité rare. Tout le monde peut le faire, mais ils sont seulement quelques uns au sommet.
Par Mathieu Bertos / Photo : Facebook Kevin Mayer