Une chaussure qui a de l’amorti, à priori, rien de négatif, tout bon, non…?
L’amorti absorbe les chocs, la semelle protège des aspérités grâce à sa semelle et à la matière qui la constitue…
Comme toujours, vous dire qu’il n’y a pas de règles qui convient à tout le monde, car ça dépend simplement de votre historique physique et de vos dernières expériences chaussures. Voir, même, de vos dernières blessures ou pépins physiques !
Le plus naturel
Le plus naturel, évidemment, c’est pieds nus ! L’exemple est « extrême », mais il faut partir de là. L’amorti naturel, c’est le pied et sa structure perfectionnée; et aussi le tendon d’Achille, les mollets, les muscles jambiers, les cuisses, etc… Tout le corps absorbe les chocs.
La pose du pied et jusqu’à la technique de la foulée permet de bien amortir. Bien sûr, nous vivons quasiment tous avec des chaussures, et l’amorti qui filtre les chocs doit être un minimum présent.
De l’amorti pour qui, pour quoi ?
L’amorti est en général plus important pour les coureurs lourds. Bien sûr, ils peuvent aussi courir en minimaliste s’ils le souhaitaient, mais la pesanteur et l’inertie, avec le fait que la structure de la chaussure soit plus solide, leur permet d’atténuer tout ça.
L’amorti, c’est surtout du confort. Pourquoi pas pour les footings, où les allures sont basses. Pourquoi pas sur des longues distances aussi, pour la même raison, puis pour absorber les kilomètres et l’usure physique quand le corps y parvient moins.
Attention, des effets délétères…
Trop d’amorti, ça peut être une matière trop molle, qui se compresse trop facilement (trop différente de la texture du sol). L’amorti s’il n’est pas structuré ou dosé, il y a de l’instabilité.
C’est souvent accompagné d’une semelle trop haute, qui prive le pied des sensations dynamiques, et de l’information qui vient du sol, notamment en trail, où on va aussi manquer de réactivité.
Ça peut être associé à un surplus de poids, mais pas forcément, avec les matières très légères et « soufflées » que nous arrivons à sortir aujourd’hui.
Attention donc aux tensions, tendinites et torsions qui peuvent très nettement handicaper le corps du coureur et perturber la foulée !
L’équilibre ?
L’équilibre, ça serait une semelle raisonnablement épaisse, où on ne balance pas des technologies qui épaississent démesurément la semelle. Si le corps et le pied arrivent à « sentir », ils vont activer les informations qui vont dire au cerveau de commander un geste plus approprié.
Trop d’amorti allonge le temps d’appui et comme d’habitude, c’est le corps qui trinque avec les forces exercées sur sa structure. Un bon dosage, associé à un drop de moins de 8 mm (4 et moins pour les habitués), évite la phase de freinage.
Travailler sa foulée et son renforcement physique est excellent : un corps gainé se blesse moins, et une foulée cadencée et un appui bien posé économise aussi les contraintes.
L’amorti, oui, mais pas que, et bien dosé !
Par Mathieu BERTOS