La course à pied permet de mobiliser un maximum de masses musculaires à commencer par les muscles des membres inférieurs, principaux muscles moteurs, mais aussi les bras et les muscles posturaux tels que les abdominaux et les para-vertébraux.
Hors, plus on mobilise et travaille un grand nombre de groupes musculaires et plus on va vite, plus la dépense énergétique va être élevée.
La course à pied permettant logiquement une vitesse de déplacement plus élevée comparée à la marche, elle permet donc une dépense énergétique plus élevée comme le montrent les deux graphiques ci-dessous :
Graphique 1 : Dépense énergétique et répartition de la consommation des lipides et des glucides selon l’intensité de l’effort.
Graphique 2 : Répartition de la consommation énergétique en fonction de l’intensité de l’effort dans le muscle vaste externe (quadriceps) (Van Loon et al. The effects of increasing exercise intensity on muscle fuel utilisation in humans. J Physiol. 2001).
Pour résumer, et comme l’illustrent les tableaux 1 et 2 ci-dessous, la dépense énergétique augmente avec la vitesse de déplacement tandis que la consommation des lipides est optimisée en quantité et en % à une intensité d’effort faible de type jogging modéré par rapport à une activité trop faible comme le repos et la marche ou une activité trop intense comme une course soutenue :
Tableau 1 : Calories brûlées et quantité de lipides utilisés à différentes intensité d’entraînement (Warpeha. The fact burning zone : fact or fiction? NSCA’s performance training Journal. 2004).
Tableau 2 : Calories brûlées par minute et quantités de lipides et de glucides utilisées à différentes intensités d’entraînement.
Ceci-étant, des études ont démontré qu’à vitesse équivalente, que pour la marche nordique (Schiffer, Knicker, Hoffman, Harwig, Hollmann, Strüder. Physiological responses to nordic walking, walking and jogging. Eur J Appl Physiol. 2006) et la marche seule, la dépense énergétique pouvait être similaire voire supérieure au jogging.
Pour ce qui concerne la marche, 34 étudiants ont réalisé des tests à vitesse progressive sur tapis en marchant et en courant. Plus la vitesse de déplacement augmentait, plus la dépense énergétique était élevée dans les deux cas.
Ceci-étant, il est arrivé un moment où la dépense énergétique a été mesurée plus élevée en marchant qu’en courant pour une même vitesse de déplacement ; et plus exactement à partir de 92 et 93% de la vitesse maximale de marche.
Cette étude récente (Makino, Yamaguchi, Sumi, Ichikawa, Ohno, Goto. Comparison of energy expenditure and substrate oxidation between walking and running in men and women. Phys Act Nutr. 2022) suggère donc que la marche très rapide permet une dépense énergétique plus élevée que la course pour une même vitesse de déplacement.
Par Jérôme Sordello